Basketball

Louis Tsoungui : « La balle n’est pas dans mon camp, moi je suis prêt à travailler pour mon pays »

Bonne année Louis Tsoungui ; 2013 est désormais derrière nous, qu’en gardez-vous comme souvenir dans votre académie de basketball… Une sorte de petit bilan, si vous voulez…

Merci et Bonne Année à vous. Ecoutez, le bilan de l’année 2013 à Onyx Academy s’inscrit dans la continuité de ce que nous faisons depuis maintenant 12 ans ; c’est-à-dire que chaque année on progresse au fur et à mesure, déjà au niveau de l’effectif nous évoluons de 15 à 20% chaque année, mais du point de vue sportif c’est plutôt mitigé, vous savez qu’on a eu une année sportive difficile à cause de l’assemblée générale élective de la fédération ; il y a les championnats qui ont commencé très tard ce qui nous a mis dans une situation où on était obligé de pas participer ayant renvoyé les élèves en classes d’examens à la maison. Bah, cette année on espère que ça va bien se passer, même si, étant déjà au mois de Janvier rien n’est toujours à signaler. Pour le reste, nous continuons à travailler, et notre ultime objectif c’est de construire notre propre site ; comme vous pouvez le remarquer, nous commençons à être un peu à l’étroit ici, vu que l’effectif va grandissant : 200 têtes déjà, école et académie confondues…

Et comment palliez-vous aux difficultés jusqu’ici ?


Là nous sommes partis pour un partenariat avec Joakim Noah ; nous pourrons bientôt exploiter son club pour des formations, mais il nous faudra également un autre terrain, car il nous en faut au minimum trois.

Et qu’en est-il de votre expérience en tant qu’entraineur de la sélection du Congo-Brazza ? Le retour au bercail vous permettra à coup sûr de vous concentrer à votre académie à présent, même si le staff en place fait un boulot remarquable.

(Rire) Déjà pour ce qui est de mon contrat avec l’équipe du Congo, il était ponctuel ; j’y étais pour une durée de trois mois pour la Coupe d’Afrique, et j’avoue que j’ai beaucoup appris de cette expérience. Le Congo a pu remporter son premier match, après 37 ans de phase final de CAN, ce qui revient à dire que mon contrat était rempli. Maintenant d’autres opportunités sont en vue pour les prochains jeux africains en 2015. Pour revenir au staff en place, je dois dire que je lui fais entièrement confiance, ça fait longtemps que nous travaillons ensemble, à la nouvelle assemblée générale élective de septembre 2013 nous avons étoffé le staff de nouveaux membres  très compétents. Il m’arrive de m’absenter très souvent pour des camps de basket à l’étranger, des forums internationaux, et je pars toujours confiant, car je sais que derrière chacun fait son boulot.

Vous parliez tantôt de Joakim Noah quand vous évoquiez le volet partenariat ; on sait pourtant que Luc Mbah a Mouté est passé par votre académie…

Justement, c’est moi qui ai formé Mbah a Mouté de A à Z ; les démarches ont été entamées dans ce sens, il y a également Nicolas Batum qui souhaite aussi travailler ici au pays et  m’a contacté ; là nous sommes entrain de bosser sur son projet. Effectivement, le but ultime de tout ça c’est de créer une synergie et de pouvoir permettre au basket camerounais de passer à un autre niveau, tant sur l’organisation que sur l’anticipation pour ce qui est de la préparation des compétitions internationales, la formation et la détection des jeunes talents sur le long terme, mais surtout sur l’éducation. Mais malgré l’acabit de tous ceux que j’ai cité, c’est très compliqué, parce que les enjeux sont extrêmement complexes. Mais étant quelqu’un de très confiant et de très têtu (rire), je sais que d’ici deux ans tout au plus, on va arriver à mettre en place un projet solide.

Comment sont réparties les différentes catégories dans votre centre ?

Nous comptons deux entités, c’est-à-dire une école et une académie ; l’école de basket va de 4 à 16 ans. Ici les enfants viennent et payent une cotisation et sont divisés en plusieurs catégories : Le Baby Basket (4 à 5 ans), mini poussins (5 à 7 ans), poussins (8 à 9 ans), benjamins (10 à 11 ans), minimes (12 à 13 ans) etc… Les enfants s’entrainent trois fois par semaine, le Mardi après-midi, le vendredi après-midi et le samedi toute la matinée.

Ils sont nombreux à être passés par l’Onyx Basketball International et aujourd’hui côtoient les cimes du basket mondial, notamment Mbah a Mouté, et bientôt Steve Moundou Missi à l’université d’Harward. L’académie profite-t-elle des retombées de leurs contrats comme c’est le cas au football ?

Ça c’est un autre problème extrêmement complexe qu’il faille pourtant résoudre dans le basket. Vous venez de donner l’exemple du football, et ça en est un bon, parce que tout y est codifié ; quand vous avez fait tant de mois dans telle école de formation de foot, elle bénéficie d’un pourcentage une fois que vous passez pro. Au basket malheureusement ça n’existe pas ; il y a encore une énorme hypocrisie qui y règne, nous combattons cela depuis des années, d’ailleurs la FIBA Afrique s’en plaint également. Vous savez, les joueurs africains contribuent énormément à l’évolution du basket à l’échelle mondiale et les retombés sont énormes, sauf que nous autres formateurs n’en profitons pas. Dieu merci en retour quand-même, il y a la confiance que l’enfant met en vous et il y a la reconnaissance. Moi personnellement je n’ai que des retombées positives, tous mes enfants reviennent toujours vers moi, tous. Ce qui est bien c’est qu’à notre niveau, nos relations nous permettent d’obtenir des bourses d’études à nos enfants.

Louis Tsoungui, très connu dans le milieu du basket en Afrique, entraineur diplômé FIBA, mais toujours pas entraineur d’une sélection camerounaise ; qu’est-ce qui coince ?

(Rire) Cette question m’a été souvent posée ; Euh, disons que cette année j’ai pas été sollicité, par contre les années précédentes j’ai été approché et j’ai toujours répondu par la favorable. Sauf que-vous savez je suis toujours en contrat avec le Lycée FUSTEL de Coullanges- j’ai toujours demandé à ce qu’on passe par le lycée Fustel pour les négociations, mais cela n’a jamais été fait, or mes supérireurs sont toujours ouverts pour ce genre de chose. Pour être franc, cette année, avant de recevoir la proposition du Congo-Brazza, j’avais moi-même proposé mes services pour travailler aux côtés de Lazare Adingono car c’est un ami, peu importait s’il fallait que je joue les seconds rôles, malheureusement je n’ai eu aucune suite. La balle n’est pas dans mon camp, moi je suis prêt à travailler pour mon pays à tout moment, quelque soit le service et ils le savent tous, je ne demande pas à être à tout prix le leader ou quoi que ce soit. Il y a même le coach Jean Claude Ntep a la charge de préparer les U18, il me consulte, je lui donne un coup de main sur les dossiers, il n’y a pas de problème, du moment que le basketball avance et qu’on arrive à faire des choses efficaces.

Commentaires Facebook

0 commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page