Football

Olivier Zobo : « On est comme une famille, si un joueur est malade ou un autre a des problèmes de logement on cotise pour l’aider…»

En survêtement chrono autour du cou, Mr Zobo trace les lignes et donne des instructions aux joueurs dans la bonne humeur. On peut apercevoir une vingtaine de joueurs sud-sahariens qui enchaînent des exercices sur le petit terrain de sable à côté d’eux des joueurs marocains tapent le ballon sur le terrain adjacent. entre deux coups de sifflet il nous parle du CEFAM.

Salut Mr Zobo comment allez- vous ?

Bien merci.


Merci plutôt à vous Mr de nous avoir accordé de votre temps pour cette interview. Et si l’on parlait de vous… qui est Mr Zobo ?

Je m’appelle Olivier Zobo, je suis entraîneur du CEFAM le centre d’encadrement de footballeurs sud-sahariens de diverses nationalités. Dans l’équipe il y’a aussi quelques marocains et la fonction que j’occupe est de mieux les encadrer. 

Vous parlez de mieux les encadrer êtes vous entraîneur professionnel ?

Non je ne suis pas un entraîneur professionnel de profession. C’est en 2007 que j’ai commencé, et après je suis parti du pays mais c’est depuis 2010 que j’ai recommencé.

Et pourquoi avez-vous recommencé ?

Ici au Maroc je vois beaucoup de footballeurs abandonnés à eux-mêmes. Les managers les ont abandonné, et ils ne peuvent pas rentrer chez eux, à cause de leurs situations familiales qu’ils sont ici, ils tournent. Vous savez pour venir ici les familles dépensent beaucoup d’argents, parmi eux il y’a certains qui sont venus d’eux-mêmes soit rejoindre un ami ou alors un manager les fait venir et les abandonnent. Mais lorsqu’ils arrivent ici ils ne gagnent pas de contrats à cause de ça ils ont une pression de leurs parents et amis restés au pays. Les joueurs restent, ils sont obligés de trouver quelque chose à faire. Il y’a aussi des marocains qui viennent s’entraîner régulièrement.

Quel est vraiment votre rôle dans l’équipe, je veux dire vos différentes tâches ? 
Ici dans cette équipe, ils viennent s’entraîner. Moi je vais vers les équipes marocaines, les entraîneurs et je fais des demandes de matchs amicaux dans les 2 et 3 séries pour les aider à trouver des contrats avec des clubs. Il y’a même des clubs du Kuweit, et Qatar et l’Europe qui sont en relation avec nous. J’ai 35 joueurs réguliers dans l’équipe. On s’entraîne chaque matin ici et tous les week-ends on fait l’effort de faire un match amical pour jauger le niveau des gars.

L’équipe est sponsorisée ? Quels sont les problèmes que vous avez dans l’ensemble ?
Non c’est la chose la plus dure : la récupération des joueurs. Ici ils se donnent à fond mais ils n’ont rien pour récupérer. C’est un problème général. Ils n’ont rien de bon à manger, parfois ils doivent chercher du travail pour se nourrir et le deuxième gros problème, c’est le logement. Je n’ai pas un endroit pour les mettre tous ensemble, je m’occupe juste de leur formation. Ils sont bons, mais ils ne peuvent pas se donner à fond comme dans un club. Il y en a qui se fatigue. Vous êtes obligé de comprendre, si un joueur ne vient pas quelques jours parce qu’il a trouvé un petit travail ; je ne peux rien lui dire. On est comme une famille, si un joueur est malade ou un autre a des problèmes de logement on cotise pour l’aider.

Recevez-vous des dons parfois ?

Les dons qu’on reçoit proviennent des marocains qui aiment le foot, des entraîneurs, des manageurs. Moi je préfère quand on nous donne du matériel ça profite à tout le monde. Là on a reçu du matériel de la part d’une Espagnole qui est venue ici… Ça nous motive d’avoir des contacts à l’étranger. Elle a fait des vidéos pour les présenter en Espagne elle a aussi le facebook des joueurs, elle motive en disant qu’il faut bosser.

Comment faites-vous pour des tests ?
Pour faire les tests dans les clubs, il faut être en règle. Après je ne peux pas forcer les clubs. C’est le talent du joueur qui va le faire prendre ou non. Si une équipe accepte un match amical, il faut se donner à fond pour se faire remarquer. Il faut jouer notre carte à ce moment là. Les joueurs doivent briller. J’ai aussi des contacts dans les pays sud-sahariens. Dans ma boite e-mail, j’ai plus de 500 vidéos et CV des joueurs en Afrique. Je peux faire venir des gens de là- bas directement pour un test ici avec les équipes. Je ne les fais pas venir pour rester dans mon équipe ici Mais si le test ne donne pas, ils peuvent rester ici avec nous s’entraîner ou rentrer. On est sollicité partout, les gens ont vu qu’on est très sérieux même si on manque de structure.

Quelques contacts ? 
ozobofr@yahoo.fr ou sur le Facebook : Didier Zobo

Merci beaucoup Mr Zobo pour votre temps

C’est moi qui vous remercie et bonne lecture aux lecteurs.

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