Audrey Tcheuméo (née le 20 avril 1990 à Bondy) est une judoka en activité évoluant au niveau international dans la catégorie des moins de 78 kg (poids mi-lourds). Sacrée ou récompensée au niveau continental et planétaire dans les différentes catégories d’âge intermédiaires, elle devient coup sur coup championne d’Europe et du monde au niveau élite en 2011. Le 2 août 2012, elle remporte la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres.
Née le 20 avril 1990 à Bondy en Seine-Saint-Denis, Audrey Tcheuméo grandit dans une famille éminemment sportive1. Son père, Christian Ebwea-Bile, est en effet ancien un footballeur camerounais ayant évolué en sélection nationale entre 1984 et 1986. De même, sa mère, Marcelline Tcheuméo Tchato, est une ancienne joueuse internationale camerounaise de handball2. Elle est la demi-sœur d’Antoinette Nana Djimou, une athlète française devenue championne d’Europe en salle du pentathlon en 2011. Depuis leurs retraites respectives, les parents d’Audrey Tcheuméo se sont reconvertis dans la restauration — ils tiennent un restaurant africain aux Pavillons-sous-Bois — et la sécurité pour le premier, le monde hospitalier pour la seconde.
En octobre 2004, alors qu’elle est âgée de 14 ans, elle découvre « par hasard » le judo après avoir expérimenté d’autres sports comme le football, le tennis, le handball ou la boxe. C’est à Villemomble, commune limitrophe de Bondy, qu’elle fait ses armes et obtient sa licence, au sein du club local de « Villemomble Sports ». Elle y progresse rapidement
Début 2008, elle termine cinquième des Championnats de France élites organisés à Toulon lors desquels elle n’échoue que face à Géraldine Mentouopou lors du combat pour la médaille de bronze, après s’être extirpée des repêchages5. Sacrée championne de France juniors en avril malgré une récente fracture d’un péroné après s’être fait renverser par une voiture, elle honore quelques mois plus tard, en septembre, une première sélection internationale au niveau junior, tout juste après avoir intégré l’INSEP à Paris. Lors des Championnats d’Europe des moins de 20 ans se tenant à Varsovie (Pologne), elle obtient même la médaille d’or dans la catégorie des moins de 78 kg Un mois plus tard, c’est à l’échelon planétaire qu’elle se pare d’un autre métal, l’argent, lors des Championnats du monde juniors organisés à Bangkok (Thaïlande). La Française y est dominée en finale par l’Américaine Kayla Harrison, qui deviendra championne du monde élite deux ans plus tard.
Médaillée de bronze aux Championnats de France élites en janvier 2009, elle subit quelque temps après la loi de la championne olympique chinoise Yang Xiuli lors de sa première apparition en Coupe du monde, à l’occasion du tournoi de Budapest (Hongrie). Plus tard dans l’année, elle conserve son titre européen junior à Erevan en Arménie mais rate le rendez-vous mondial de la catégorie d’âge à Paris, en octobre. Elle est de nouveau à son avantage lors des Championnats d’Europe espoirs disputés en novembre àAntalya en Turquie où elle décroche la médaille d’or après quatre victoires sur ippon en autant de combats
L’année 2010 est celle de nombreuses premières au niveau international : une première participation au Tournoi de Paris, une victoire lors d’un tournoi estampillé « Grand Prix » à Tunis en Tunisie, une finale en tournoi du « Grand Chelem » à Moscou (Russie) où elle n’est battue que par la Chinoise Yang, et surtout plusieurs victoires significatives contre des judoka majeures de sa catégorie de poids parmi lesquelles l’Ukrainienne Maryna Pryshchepa, la Néerlandaise Marhinde Verkerk, l’Américaine Kayla Harrison ou l’Allemande Heide Wollert. C’est grâce à ces succès qu’elle valide sa sélection pour les Championnats du monde 2010 se tenant à Tokyo en septembre. Évoluant dans une catégorie où une forte concurrence règne en France (Céline Lebrun, Stéphanie Possamaïou Lucie Louette sont ses rivales), elle profite de l’ouverture à deux quotas par nation à partir de cette compétition. Mais elle ne brille finalement pas en terre japonaise, se faisant éliminer dès son entrée en lice par Heide Wollert. La fin d’année est cependant heureuse puisqu’elle remporte, toujours à Tokyo, le tournoi « Grand Chelem » local au mois de décembre après avoir disposé de la Belge Cathérine Jacques en finale. Entre-temps, elle était devenue pour la première fois championne de France élites.
L’année 2011 débute sous les meilleures auspices malgré une défaite précoce au Masters mondial tenu à Bakou en Azerbaïdjan. Elle remporte en effet son deuxième Grand Chelem en carrière lors du Tournoi de Paris en février, dominant en finale sa compatriote Lucie Louette. En avril, elle conquiert son premier titre international en devenant championne d’Europe des moins de 78 kg à Istanbul en Turquie. En finale, moins pénalisée que son adversaire sanctionnée de deux shido, elle domine une nouvelle fois Lucie Louette.
Quelques mois après, elle se pare d’or lors des Championnats du monde organisés à Paris. Se présentant en candidate pour le podium en vertu de sa quatrième place au classement mondial et de son titre continental, elle hérite d’un tirage au sort favorable au deuxième tour, étant exemptée du précédent. Après deux combats poussifs contre la Sud-coréenne Jeong Gyeong-mi et la Chinoise Zhang Zhehui, elle abrège son quart-de-finale contre l’Allemande Wollert, fauchée sur de-ashi-barai, et écarte l’Américaine Harrison au bout de cinq minutes de combat et un yuko d’avance. En finale, au prix d’une nouvelle technique de fauchage de jambe produite après trois minutes, elle remporte le titre planétaire contre la numéro 1 mondiale, la Japonaise Akari Ogata. Vingt-et-un ans aprèsJocelyne Triadou, elle devient la seconde Française titrée au niveau mondial dans la catégorie des poids mi-lourds.
En 2012, elle participe aux Jeux olympiques de Londres et, après une défaite en demi-finale, accroche la médaille de bronze.
Elle est médaillée de bronze aux Championnats du monde de judo 2013 à Rio de Janeiro.
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