Entre performances sportives en dents de scie, primes olympiques impayées, débandade des athlètes et cafouillage autour de la communication, le séjour écossais de la délégation camerounaise après six jours de compétition, est tout sauf une course effrénée vers les médailles.
De l’or sur les artères de Marie-Solange Fegue. La jeune haltérophile s’est imposée lundi 29 juillet dernier, devant une autre africaine, la Nigériane Itohan Ebireguesele qui a totalisé 222 kg et la Canadienne Marie-Josée Ares-Pilon. La Camerounaise a réalisé la meilleure performance du concours avec un total de 234 kg (102 kg à l’arraché et 132 kg à l’épaulé-jeté). Décrochant ainsi le premier métal précieux du Cameroun après six jours de compétition. Un peu plus tôt, Hélène Wezeu Dombeu a décroché la médaille en argent dans la catégorie des moins de 63 kg, et Hortense Mballa Atangana, elle, a remporté le bronze chez les moins de 78 kg en judo. Pour l’heure, le tableau de chasse des ambassadeurs camerounais affiche cinq médailles, avec en prime un modeste rang de 14e sur près de soixante-dix nations présentes à Glasgow.
Marie-Solange Fegue entre dans l’histoire comme la première médaillée d’or du Cameroun aux Jeux du Commonwealth depuis 2002, et sa dixième au total. En lutte libre, Ali Annabel a remporté le match de classement en battant au point la Nigériane Blessing Onyebuchi dans la catégorie des 75 kg. Dans la même catégorie, Rebecca Muamba a décroché la médaille de bronze. De quoi redonner du sourire à la délégation que conduit Victor Agbor Nso.
Record des faits divers
Toutefois, si les ambassadeurs du vert-rouge-jaune ne sont pas fameux dans la compétition en salle, ils battent des records dans la rubrique des faits divers. Sur ce volet, ils restent jusqu’ici imbattables. Avant le début du tournoi, deux lutteurs ont pris la poudre d’escampette, laissant dans le désarroi, camarades et encadreurs. Nos confrères de The Herald Scotland, un quotidien écossais annonçaient que l’un d’eux venait d’être appréhendé à Londres : « Nous pouvons confirmer que l’un des deux athlètes a été retrouvé sain et sauf à Londres, des investigations se poursuivent pour retrouver le second » a confié une source policière au journal. Mais depuis, plus rien.
Depuis quatre jours, c’est un autre scandale qui a éclaté. L’on annonce la disparition d’un groupe d’haltérophiles. A en croire Olympia sport, le nombre varie selon les sources. Tantôt 3, parfois 5. Une chose est certaine, au moins 3 athlètes manquent à l’appel. Joint au téléphone hier, un responsable de la direction de la coopération au ministère des Sports et de l’éducation physique dément (catégoriquement) l’information, non sans inviter le reporter à s’armer de prudence dans sa démarche ou au mieux, d’attendre le retour au bercail de la délégation dont le chef en profitera pour faire le point. « A notre niveau, nous confirmons que le nombre d’athlètes (70) est resté intact et que personne n’a fait fausse route à la délégation. N’écoutez pas systématiquement ce que rapportent les médias étrangers », recommande-t-il sous anonymat.
Imbroglio
Autre mauvaise publicité pour la Cameroon team, le forfait de deux boxeurs en début de week-end dernier. Patrick Tiemeni et Alain Moumi n’ont pas été autorisés à monter sur le ring. Et pour cause, ni l’un ni l’autre ne possédait la licence, pièce indispensable en compétition internationale pour un pugiliste. Où est donc passé ce document ? Des sources dignes de foi rapportent qu’il a été laissé à Yaoundé. Entre oubli et négligence, c’est à croire que les ambassadeurs camerounais sont allés à la guerre abandonnant leurs armes au pays. Malgré les suppliques et l’insistance des encadreurs, les officiels sont restés fidèles au règlement.
Dans la foulée, on annonce un autre malaise dans la délégation : les athlètes sont insatisfaits du montant des primes débloquées par les pouvoirs publics. Après toutes les péripéties, ayant crée toutes sortes de controverse, et d’imbroglio, les responsables des finances publiques, tardent toujours à mettre un terme au supplice de leurs compatriotes en souffrance en Ecosse. Les athlètes camerounais sont coutumiers du non payement des primes qui leur sont dues. Mais de là à importer cette habitude ubuesque il y a de quoi s’indigner. Tenez par exemple : 500 mille Fcfa de primes de participation alors que les athlètes s’attendaient à 1 million Fcfa. 70 millions de Fcfa de primes olympiques et 250 mille de Fcfa pour les primes de stage. Un traitement aux antipodes de celui réservé aux Lions indomptables, auteurs d’une Coupe du monde catastrophique en terre brésilienne. Et dire qu’au Cameroun, tous les sports sont logés à la même enseigne. Shame.
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