JudoSports de combat

Alain Kingue : « Objectif : Avoir au moins un judoka sur le podium, en 2016 aux JO »

Déjà brossez-nous le bilan de l’année écoulée, avant qu’on ne s’adosse sur les perspectives…

Je vous remercie déjà d’être venu à moi, camerounsports.info ; pour parler du bilan de la saison écoulée, c’est-à-dire 2013, je vais tout d’abord souligner que nous avons pris la saison à mi-parcours. Nous avons été élus le 23 mars 2013, et nous avons pris un peu de temps pour être installés par le ministère des sports et de l’éducation physique finalement le 17 mai, vous voyez bien que véritablement le temps était relativement court, mais ceci étant nous avons quand-même pris le taureau par les cornes. Je rappelle déjà qu’à quatre jours de notre élection, il a fallu qu’on mette notre équipe nationale de judo en route pour les championnats d’Afrique de Maputo, constituant tant bien que mal une équipe qui est allée quand-même représenter le Cameroun de façon honorable, ramenant à peu près sept médailles de bronze ; c’était déjà ça, puisqu’ils sortaient de longs mois de léthargie. Alors qu’au niveau des équipes, le Cameroun ait eu une toute petite délégation et sortir par la suite parmi les trois meilleurs, c’était pas mal. J’ajouterais que nous avions également rassemblé les présidents des dix ligues régionales le 27 Avril 2013 pour faire l’état des lieux de la fédération, parce que le bureau sortant ne nous a pas fait de cadeau…

Ne vous a pas fait de « cadeau » ?


Oui, ils ne nous ont rien laissé comme archive, donc on ne savait trop quoi faire pour démarrer nos activités ; par la suite il fallait mettre un calendrier sur pied, réorganiser l’administration fédérale, les finances etc… Bref, ce fut une année assez complexe, néanmoins nous avons eu des victoires sur le plan international, notamment sur l’aspect administratif nous avons pu renouer les contacts avec la fédération internationale de judo et l’union africaine de judo, ce qui nous a permis de bénéficier d’un don lourd de matériels de judo constitué de 3500 kilos de tatamis, 250 kimonos (50 destinés aux compétitions et 200 pour les entrainements) bleus et blancs, je n’oublierai pas de mentionner que nous avons pu emmener une forte délégation africaine de judokas à Rio de Janeiro en Août dernier où nous avons également reçu un don de 16 kimonos de compétitions dont 8 bleus et 8 blancs plus une cinquantaine de ceintures noires, nous avons négocié un financement intégral pour la construction d’un dojo de près de 600 places à Yaoundé, ce dojo sera construit sur 1400 m2 et la surface de lutte sera de 800 m; cette salle pourra bien évidemment accueillir d’autres disciplines qui se font en salle. Dans le cadre de nos démarches nous avons aussi pu négocier le don d’un mini bus qui pourra transporter les judokas. Donc en ce moment, nous attendons encore l’arrivée d’un nouveau don de matériels notamment d’autres kimonos et des tatamis et un mini bus, parce que nous sommes sur un projet de développement de judo dans les dix régions du pays.  Voilà pour ce qui est du bilan de 2013.

Et les perspectives ?

Pour ce qui est des perspectives, après avoir dressé l’état des lieux de l’année écoulée, je dirai qu’il faille véritablement lancer la fédération, avoir de nouvelles bases solides et surtout les pieds sur terre, essayer de monter le niveau d’organisations de compétitions et même monter le niveau des compétitions à la hauteur des normes internationales pour éviter que nos athlètes soient dépaysés une fois à l’extérieur. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous avons relancé le Tournoi International de la ville de Yaoundé qui existe depuis une trentaine d’années, avec une note sur l’exigence des standards internationaux. C’est pourquoi nous avons mis l’accent sur la formation des officiels et des encadreurs, d’où la venus des experts au pays, de la fédération internationale de judo qui sont d’origines hollandaise et bulgare.

Cette formation porte sur quoi concrètement ?

Elle porte sur les TIC (techniques d’information et de communication) et en arbitrage ; vous savez la plupart de nos encadreurs sont formés sur le tas, donc il faudrait que dorénavant, ceux-là qui prennent des jeunes et les forment à la bas, puissent avoir de la matière. Je ne chuterai pas sans vous convier l’une de nos perspectives majeures : Avoir au moins un judoka camerounais sur le podium, en 2016 aux jeux olympiques.

Bilan plus ou moins satisfaisant, cela dépend de quel côté on se met, mais on vous sent bien dans votre élément ; mais on se souvient que vous n’avez reculé devant rien pour affronter votre prédécesseur sur un plateau télé, une audace que d’aucuns vont taxer de trahison. Avec un peu de recul, vous vous rendez aujourd’hui compte qu’il était nécessaire de casser les œufs ?

Vous le dites si bien, ça valait la peine de casser les œufs ; vous savez, je ne peux pas parler de trahison, je pense que toute ambition est légitime, et puis il y a un proverbe africain qui dit que vous ne pouvez pas mettre un enfant au monde mettre une pièce sur sa tête pour qu’il ne grandisse pas. Donc, si vous faites le rapprochement avec les générations qui sont aux affaires actuellement dans le monde, ce sont des jeunes ; moi j’ai une quarantaine d’années déjà et je crois qu’il se fait même un peu tard que je sois à la tête de la fédération camerounaise de judo, mais je reste convaincu que j’ai encore quelque chose à apporter, ce n’est pas à 70 ou 75 ans que je vais me porter candidat et challenger les jeunes… On dit que la jeunesse a beaucoup de fougue et d’énergie, alors tant qu’on est jeune qu’on peut mettre cette qualité au service de son pays il faut absolument le faire ; c’’est pas quand on sera vieux qu’on le fera.

A quand exactement la tenue ou les tenues de ces ateliers de formation ?

Déjà la semaine prochaine, c’est-à-dire le 29 mars. Mais avant, il y a des séminaires qui se tiendront, car comme je vous l’ai dit tantôt, il y a des experts qui viendront de la fédération internationale de judo pour les animer. Ces experts fouleront le sol camerounais ce lundi 24 mars et le lendemain mardi on fera le programme avec eux, puis le séminaire s’ouvrira mercredi et ce pendant trois ou quatre jours. Le 29 et le 30 mars, ce sera au tour des combats de se tenir entre nos judokas et ceux qui viendront d’autres pays, d’ailleurs une délégation venue de l’Australie est déjà au pays, là nous attendons à peu près une dizaine de nations pour le Tournoi international de judo de la ville de Yaoundé.

On constate qu’aucun obstacle ne semble vous décourager, mais honnêtement, quelle difficulté vous bloque en ce moment ?

Vous savez, aucune œuvre n’est parfaite, et puis, nous on passe toujours à autre chose hein ici à la fécajudo ; on ne va pas s’attarder sur des difficultés parce qu’on risquerait ne pas construire notre fédération. On dit : « Les contrariétés loin de nous abattre ne font qu’affermir notre caractère », donc c’est dans l’adversité qu’on se détermine. Alors c’est même positif pour nous, les contrariétés ; je pourrai continuer à positiver, car chaque fois qu’il y a une contrainte, ça voudra dire qu’on est en train de travailler. C’est vrai qu’il y a des petits couacs, certains de vos confrères qui produisent des contre-communiqués à l’encontre de la fédération, il y a des déstabilisateurs, il y a des gens même dans le boulot qui essayent de tirer sur des ambulances et tout… Mais ça ne nous décourage pas, et je ne vais pas rentrer dans ce commentaire, je suis là pour un travail, j’ai un objectif à atteindre, je regarde toujours devant et comme on dit « go forward » !

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