Le Lion est tombé les armes à la main ce samedi soir, 03 février à Yaoundé face aux Pharaons. Le Cameroun n’a simplement pas pu faire exception à la règle ; une règle qui hélas veut que le pays organisateur d’une CAN ne la gagne presque jamais ! Et oui, malgré sa performance exceptionnelle (possession de balle, meilleure attaque, meilleur buteur), le Cameroun ne brisera pas le sort de ce qu’il convient aujourd’hui d’appeler le paradoxe, sinon la malédiction du pays organisateur.
Statistiques
Les chiffres ne mentent pas, et les faits sont têtus. Des 33 éditions de la Coupe d’Afrique des Nations, de 1956 à 2021, le tiers uniquement a été remporté par les pays organisateurs ; soit 11 éditions, voire même 08 uniquement, si l’on exclut la période 1957 – 1963, où la compétition ne se jouait qu’entre 03 à 06 participants. Ce sont donc 22 éditions sur 33, soit les 2/3, qui ont été soumises à ce paradoxe du pays organisateur de CAN :
– Soudan 1957, vainqueur l’Egypte
– Tunisie 1965, vainqueur Ghana
– Ethiopie 1968, vainqueur RD Congo
– Cameroun 1972, vainqueur République du Congo
– Egypte 1974, vainqueur RD Congo
– Ethiopie 1976, vainqueur Maroc
– Libye 1982, vainqueur Ghana
– Côte d’Ivoire 1984, vainqueur Cameroun
– Maroc 1988, vainqueur Cameroun
– Sénégal 1992, vainqueur Côte d’Ivoire
– Tunisie 1994, vainqueur Nigeria
– Burkina 1998, vainqueur Egypte
– Ghana/Nigeria 2000, vainqueur Cameroun
– Mali 2002, vainqueur Cameroun
– Ghana 2008, vainqueur Egypte
– Angola 2010, vainqueur Egypte
– Gabon/Guinée 2013 Équatoriale, vainqueur Zambie
– Guinée Équatoriale 2015, vainqueur Côte d’Ivoire
– Egypte 2019, vainqueur Algérie.
– Cameroun 2022 : vainqueur (Sénégal ou Egypte).
On le voit, ce paradoxe est reel, tout le monde y passe, au moins une fois.
Des exceptions justifiées
Quelques pays organisateurs ont tout de même réussi à quelques reprises à déjouer cette règle paradoxale, confirmant ainsi son exception. En observant de prêt, on réalise cependant qu’il y a pour la plupart au moins un facteur commun justifiant cet exploit : l’existant infrastructurel de base pour la compétition. Ces pays disposent généralement de la majorité du nécessaire infrastructurel prêt, pour accueillir la compétition. Les stades, les hôtels, les routes et autres commodités annexes sont presque souvent existantes et fonctionnelles lors du dépôt de candidature. Les énergies peuvent donc être tournées assez tôt vers la préparation de la compétition en elle même, renforçant considérablement les chances de succès. D’où leur réussite, contrairement aux autres qui ne disposent pas de cet existant avant le dépôt de leurs candidatures. Ils se livrent alors à toute sorte de défis herculéens pour remplir le cahier de charges, et ne concentrent pas à temps, et à suffisance les énergies indispensables au succès de la compétition ; tant on est tourné préalablement vers l’infrastructurel.
Les pays ayant réussi exceptionnellement à gagner la CAN qu’ils organisaient sont :
– Egypte (1959, 1986, 2006),
– Ghana (1963-1978),
– Ethiopie (1962),
– Soudan (1970),
– Nigeria (1980)
– Algérie (1990),
– Afrique du Sud (1996)
– Tunisie (2004)
Relevons que de 1957 à 1968 le nombre de participants oscille entre 03 et 08 ; et jusqu’en 1990 il n’est que de 08 équipes. C’est à partir de 1996 qu’il passe à 16 équipes, et en 2019 à 24 pour 06 poules. Ce qui au regard de la thèse de l’existant infrastructurel, justifie l’exception soudanaise, ghanéenne, éthiopienne, Nigerianne, algérienne et meme égyptienne, qui entre les éditions de 1957 à 1990 n’avait besoin que d’un à deux stades. En 2019 par contre organisant la 1ère CAN à 24, l’Egypte pressée par le défis infructuastrictutel n’a pas pu aller loin dans sa propre compétition. Les Lions en fin de compte ne s’en sorte pas mal, en tombant dans le dernier carré. Ils sont juste victimes du Paradoxe du pays organisateur.
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