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Coton Sport : La descente aux enfers se poursuit

Méconnaissable, l’équipe désespère tous ceux qui la regarder jouer depuis la phase retour. Essorée par les défaites à répétition, Coton Sport a fini par perdre son âme. Hier dimanche 23 février à domicile, vingt minutes ont suffi à Union de Douala pour faire plier les Cotonculteurs sur leurs propres installations à Djoumassi. Siddiki Aboubakari, fauché dans la surface de réparation par le défenseur  Konaté Aboubakar de Coton, obtient un penalty que l’ancien cotonnier Serges Andoulo va transformer par la suite (0-1). Désemparé dans le jeu, même en seconde mi-temps les Cotonculteurs sont totalement méconnaissables. Peu inspirés sur le plan offensif, les hommes du coach Aboubakar Abouna ne parviennent pas à mettre du rythme sur le terrain. Pire encore, les Nassara Gamakaï obtiennent dans la foulée un second pénalty que Serges Andoulo va se charger de tirer et battre à nouveau sans grand peine le gardien Ibrahima Daouda Balleri de Coton (0-2).

En chute libre après cette gifle reçu face à Union, le club de la Bénoué se retrouve désormais à la 3e place du classement avec 39 points, derrière le leader Colombe du Dja (42 points) et son dauphin PWD de Bamenda ( 40 points). Avec une telle dégringolade, les supporters des Verts et Blancs sont forcément frustrés. Selon les informations, plusieurs joueurs de Coton Sport et des  dirigeants ont été ainsi pris à parti par des fans à la sortie du stade. Une situation révélatrice de la période difficile que traverse le club que dirige Sadou Fernand.

Si aujourd’hui Coton Sport traverse une mauvaise passe, pour les dirigeants cela se justifie par l’absence de 07 joueurs clé du dispositif tactique du club, appelés en sélection chez les Lions A’ en vue du CHAN. Un sérieux handicap d’après ses mêmes dirigeants qui affirment avoir saisi le CTT et la Fecafoot pour demander le report de leurs matchs. Une demande restée lettre morte selon eux. « C’est des faux prétextes » rétorque un supporter du club. « Nous en avons quatre joueurs comme Bamboutos et Colombe. C’est une fuite en avant de la part des dirigeants de Coton. On a perdu le match contre la Panthère du Ndé et même Canon de Yaoundé avec tous ses joueurs cadres présents,  s’ils n’ont pas pu anticiper ces absences qu’ils assument car ce n’est aujourd’hui que Coton alimentent les équipes nationales en plein championnat », ajoute un second supporter. Dans cette quête du bouc émissaire, Aboubakar Alim Konaté, président du CTT et ancien dirigeant de Coton Sport n’a pas été épargné. Il a été très souvent accusé par certains dirigeants de Coton d’être lié à certains déboires de l’équipe. Des accusations bien curieuses quand on sait que l’ancien président de la ligue régionale de football du Nord a pris ses distances depuis belles lurettes avec Coton Sport. Aboubakar Alim Konaté que l’on sait très réservé n’a jamais réagi aux nombreuses accusations des dirigeants de Coton, qualifiées « d’affabulations » par l’entourage de ce dernier. L’on sait d’ailleurs que c’est le CTT qui a manœuvré auprès de la direction technique pour que les entraîneurs Sanda Oumarou de Ngaoundere University FC ou encore Aboubakar Abouna de Coton soient qualifiés à titre provisoire pour pouvoir officier à titre provisoire au banc de touche cette saison en attendant l’obtention de leur diplôme.


En vérité, le management actuel du club de la Bénoué est plus que inquiétant cette saison. Le transfert dans des circonstances assez flou de Thierry Tientcheu, meilleur buteur du club, vers le Maghreb ou encore le silence du club durant le mercato alors qu’on s’attendait à un renforcement de l’effectif, sont autant de points qui suscitent des sérieuses interrogations. Tout comme la gestion opaque de l’équipe et le silence sur les revenus généré par les juteux transferts de certains joueurs. A cela s’ajoute la guerre ouverte que se livre les dirigeants et le coach Ndoumbe Bosso qui désormais est persona non grata à Djoumassi. La situation tendue entre les deux camps n’est pas sans conséquence puisque désormais les uns et les autres se regardent en chien de faïence pendant que le club sombre tout doucement. Cette bataille pour le contrôle de l’équipe est exacerbée par des ingérences  parfois de hautes personnalités, de part et d’autre, ce qui n’arrange pas les choses.

Poussé vers la sortie, Ndoumbé Bosso qui entre-temps a rejoint les Lions A’ consommera définitivement son divorce avec Coton Sport en mars, période à laquelle expirera son contrat. En attendant, c’est son adjoint Aboubakar Abouna sans véritable niveau puisque n’ayant jamais entrainé une équipe de calibre, qui a  repris les rênes de l’équipe sans pour autant parvenir à stopper la descente aux enfers de Coton Sport qui désormais ne fait plus peur.

Par Ebah Essongue Shabba

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