Vous avez été désigné meilleur joueur camerounais de la saison. Comment avez-vous accueilli cette distinction?
C’est bien entendu merveilleux pour moi, mais aussi une grande fierté pour tous les canonniers parce que je ne joue pas seul. Cette distinction vient récompenser le travail effectué par toute l’équipe durant les deux saisons que je viens de passer au Cameroun. Il n’est jamais facile de revenir à la maison. Il faut aussi savoir reculer pour mieux sauter. Je dis merci au seigneur pour cela. C’est la preuve que je pouvais encore apporter quelque chose au mouvement sportif camerounais en général et particulièrement au football.
Comment entendez-vous capitaliser ce titre pour relancer votre carrière?
Ce serait aller trop vite en besogne. La saison n’est pas finie. Canon de Yaoundé est encore engagé sur un front. Nous allons tout faire pour jouer la Coupe du Cameroun devant le Président de la République (Canon s’est qualifié pour les 1/2 finales en battant Dragon 2-1 dimanche à Yaoundé, Ndlr). C’est un défi que nous tenons absolument à relever car ça fait longtemps que le Canon n’a plus remporté de titre. C’est la mission la plus difficile. En outre, je pense pouvoir participer à la Coupe du monde prévue l’an prochain au Brésil. Je suis prêt à répondre aux convocations de l’entraîneur, comme je l’avais fait pour le match contre le Cap Vert en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2013 et récemment contre le Togo. Tout joueur aimerait jouer la Coupe du monde.
En cas de convocation, vous aurez à affronter une rude concurrence dans la mesure où votre poste se bousculent trois autres joueurs, Assou-Ekotto, Bédimo et Bong?
Permettez-moi de vous dire que si l’équipe nationale du Cameroun était très forte en 2002, c’est parce qu’il y avait une saine concurrence à tous les postes. Aujourd’hui, nous avons également un bon groupe de joueurs, mais je crois qu’il faut des anciens pour tirer les plus jeunes vers le haut. L’équipe du Cameroun a besoin de guerriers et à côté un ou deux jokers qui peuvent faire la différence. Pour parvenir à établir un groupe homogène, il serait judicieux de livrer beaucoup de matches amicaux et les encadreurs jugeront qui peut être apte à participer au Mondial 2014 au Brésil.
A votre avis, quelles sont les chances du Cameroun à cette Coupe du monde?
Toutes les 32 nations participantes ont encore leurs chances intactes. Les Lions indomptables peuvent même faire mieux que par le passé. Seulement, pour réussir ce pari, il va falloir travailler sereinement, sur les plans administratifs et techniques, bref à tous les niveaux. Il ne faut rien négliger et se mettre au travail dès maintenant et non attendre les deux derniers mois pour s’activer. Au-delà des professionnels, il faut faire confiance aux joueurs locaux. Certains d’entre eux sont même en train de s’engager avec des clubs étrangers. J’en connais qui sont vraiment capables de jouer comme latéral droit ou milieu offensif.
Quelle appréciation vous faites du déroulement du championnat camerounais cette saison?
Je rends une fois de plus grâce à Dieu. Maintenant, sur un plan plus général, la saison a été très longue avec 14 clubs. Je crains que les choses se compliquent davantage si la Ligue adopte la formule de 18 clubs. Ça ne va pas être facile surtout avec le retrait annoncé du principal sponsor du championnat. Toutefois, quel que soit la situation, j’invite tous nos dirigeants à plus de professionnalisme et à trouver des moyens pour améliorer le fonctionnement des équipes.
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