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Apoula Edel : « J’espère revenir en France »

L’ex-gardien fantasque du PSG, Apoula Edel (2007-2011) a posé ses valises à l’Hapoël Tel-Aviv à l’été 2011. Nous l’avons rencontré à l’entraînement lors d’une matinée ensoleillée de février, à trois jours du grand derby de la ville face au Maccabi (qui est facilement sorti victorieux de ce choc, 4-0). A l’Hapoël, l’un des clubs les plus fervents d’Israël, Edel ne fait pas l’unanimité. Surtout auprès de certains supporters qui ne comprennent pas pourquoi il porte ce jour-là des lacets jaunes, la couleur du club voisin et ennemi. "Edel, you are crazy", lui lancent une poignée de jeunes ultras déchaînés. Le natif de Yaoundé (26 ans) ne tarde pas à riposter verbalement avant de se faire calmer par ses coéquipiers. A la fin de la séance, Edel nous ouvre les portes du terrain. L’entretien peut démarrer. Dans le calme.

Apoula Edel, comment vous sentez-vous à l’Hapoël Tel-Aviv (qui se déplace samedi 23 février chez l’Hapoël Beersheva lors de la 24e journée du Championnat d’Israël) ?

Je suis heureux de mon expérience en Israël. Sur le plan purement sportif, le bilan est plutôt positif. Depuis mon arrivée en remplacement du Nigérian Vincent Enyeama (parti à Lille avant d’être prêté cette saison au Maccabi Tel-Aviv), j’ai disputé la Ligue Europa deux années consécutives. Lors du précédent exercice, l’Hapoël a accroché la deuxième place tout en soulevant la Coupe d’Israël. Cette saison, nous pointons à la troisième place du championnat derrière le Maccabi Haïfa et le Maccabi Tel-Aviv. Nous visons encore le titre bien que la mission s’annonce loin d’être aisée. L’Hapoël est un des plus grands clubs du pays. Je m’entends bien avec l’ensemble de l’effectif. Je suis très proche d’Eric Djemba-Djemba (l’ancien milieu camerounais du FC Nantes et de Manchester United). L’ambiance lors de nos rencontres à domicile est souvent électrique. Surtout lors du derby. Pendant une semaine, les médias ne parlent que de ça. Cela ressemble un peu à ce que l’on voit en Turquie ou en Grèce.


Durant le mercato hivernal, vous avez manifesté votre intérêt pour partir d’Israël. Avez-vous reçu des propositions ?

J’ai notamment été sollicité par Brest. Mais l’Hapoël a exigé une somme élevée (1 million d’euros) pour me laisser partir. Je suis donc resté. Mon contrat expire dans quatre mois. En juin, je serai libre. J’espère revenir en France pour que ma carrière prenne un nouvel envol.

Appréciez-vous la qualité de vie israélienne?

Vu de l’extérieur, vivre en Israël peut susciter une certaine peur. Or, ce n’est pas mon cas. Au contraire même. Tel-Aviv est une ville incroyablement branchée. On y trouve la plage, le beau temps, des bars, des boîtes de nuit, des gens chaleureux et accueillants. Il est clair que, même après mon départ, j’y reviendrai pour passer quelques jours de vacances. C’est particulièrement agréable de s’entraîner aujourd’hui (8 février) sous une température avoisinant les 24 degrés. Ma femme, qui habite à Paris, vient de temps en temps me voir. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de me rendre au Mur des Lamentations à Jérusalem. Tellement impressionné par l’endroit, je n’ai fait que le contempler, n’arrivant pas à le toucher avec mes mains.

Qu’avez-vous ressenti en novembre dernier lorsque Tel-Aviv essuyait des tirs de roquettes provenant de la bande de Gaza ?

Je ne vais pas vous mentir. J’ai eu très peur à chaque fois que la sirène retentissait dans la ville. Mais aucun tir n’a finalement directement touché Tel-Aviv.

Quel est votre regard sur le niveau du football israélien ?

Ce n’est pas du tout comparable avec la France. Ici, le pays accuse un certain retard en raison du contexte géopolitique. Le football israélien progresse lentement mais sûrement. Israël va profiter de l’organisation sur son sol de la phase finale du Championnat d’Europe des Espoirs (5-18 juin). De très beaux stades ont ainsi vu le jour, à Netanya et à Petah Tikva. C’est une très bonne chose.

Parlons à présent du PSG. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage (2007-2011) dans le club de la capitale ?

(Il rigole). Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je n’ai que des bons souvenirs de mon expérience au PSG, même si j’ai commis des erreurs. Cela fait partie du football. Il faut juste l’accepter et vivre avec. Jusqu’à aujourd’hui, je suis toujours connecté avec le PSG. J’ai encore des potes sur place comme Mamadou Sakho, Zoumana Camara et Clément Chantôme. On se parle souvent au téléphone. Quand je suis à Paris, il m’arrive d’ailleurs de faire une visite au Camp des Loges. Pour résumer, le PSG, c’est comme la famille.

Regrettiez-vous de ne pas avoir profité de l’arrivée de QSI au PSG ?

Cela fait partie de la vie toutes ces choses-là. A l’heure actuelle, je souhaite profondément que Paris décroche enfin le titre de champion de France. J’y crois. Je n’ai pas eu le privilège de jouer avec Beckham et Ibrahimovic. Mais j’ai eu la chance de fréquenter Makelele, Giuly, Coupet et Kezman. Ce n’est pas rien tout de même.

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