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Abedi Pelé : «Je n’ai jamais insulté l’arbitre…»

Alors star à l’OM, le père d’André Ayew fut suspendu pour la finale de la CAN 1992 à cause d’un avertissement reçu en demi-finale contre le Nigeria. Un épisode qui reste un mystère pour lui, vingt-cinq ans après.

«En demi-finale, contre le Nigeria (2-1), vous prenez un carton jaune pour contestation qui vous prive de la finale contre la Côte d’Ivoire. Avez-vous insulté l’arbitre (Le Tunisien Neji Jouini) ?

Mais non, jamais. Il siffle une faute contre moi et je vais le voir pour lui dire qu’il n’y avait justement pas faute. Jamais je n’insulte l’arbitre. J’étais le capitaine et j’avais le droit de m’exprimer, mais il en a décidé autrement.


Alors pourquoi ce carton si lourd de conséquences ?

Je ne sais pas. Cela reste un mystère. Je n’ai jamais eu de véritable explication. Ce fut une vraie déception pour mon pays et pour moi. Je ne parviens toujours pas à comprendre. Je suis africain et je crois en Dieu. Peut-être que c’était écrit. Que je ne jouerais pas la finale et que la Côte d’Ivoire l’emporterait.

Gadji-Celi, le capitaine ivoirien, avance que vous avez fait exprès de vous faire sanctionner car à cette époque vous ne gagniez jamais contre les Eléphants. De cette façon, vous auriez été épargné par les critiques !

(Il rigole.) Tu connais un joueur, un seul grand joueur qui fait exprès de prendre un carton pour ne pas disputer une finale ? Non, sérieusement… Il était peut-être un peu trop content d’avoir gagné un seul trophée, par hasard, mais il ne peut pas dire ça.

Vos dirigeants, Abdou Diouf (à l’époque Président du Sénégal où avait lieu la CAN) ont, parait-il, tout fait pour que la CAF lève la sanction.

C’est ce que l’on m’a dit, mais je n’étais pas derrière les portes à écouter les conversations des uns et des autres. En tout cas, la CAF n’a pas cédé. Il y a des règlements…

Vous ne vouliez pas assister à la finale mais on vous a retrouvé, en veste rouge, sur un banc, au milieu des délégués.

C’est la CAF qui m’a demandé de me placer là. Moi, c’est vrai, je voulais rentrer à Marseille. Je trouvais cette décision tellement injuste. Mais mes dirigeants n’ont pas voulu. A un moment donné de la partie, un membre de la délégation ivoirienne (qui sera exclu par l’arbitre sénégalais de la finale, Badara Sène) s’est levé, énervé, et m’a demandé de partir. Après, je ne sais plus exactement ce qui s’est passé. Je me suis éloigné des bancs, mais je suis resté assis, seul sur ma chaise au bord du terrain. Au départ, je croyais que j’allais assister à la finale des tribunes. J’ai juste suivi les recommandations de la CAF.

Vingt-cinq ans plus tard, quels souvenirs gardez-vous de cette CAN ? Les regrets sont-ils atténués ?

Il faut toujours garder les bons souvenirs en mémoire. On joue, on ne joue pas, on est suspendu, même si c’est injuste, ce sont des choses qui arrivent dans le football. Mais rassurez-vous, j’ai vite avancé. D’ailleurs, je suis rentré en France le soir même de la finale car l’OM jouait un match en retard à Saint-Etienne trois jours plus tard (1-1) et j’étais déjà passé à autre chose. En fait, ce qui m’a vraiment marqué lors de cette Coupe d’Afrique, c’est notre victoire en demi-finale contre le Nigeria. A l’époque, les “Super Eagles” étaient pratiquement imbattables. Et nous, nous y sommes parvenus…»

Jean-Philippe Cointot

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