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Amadou Gallo Fall, directeur de NBA Afrique : « Que nos jeunes prennent conscience de leur valeur ! »

« L’Afrique a un potentiel immense. » Ce sont les mots du directeur général de la NBA Afrique, Amadou Gallo Fall, qui a présenté la Basketball Africa League, jeudi, à Paris. La compétition entre les meilleures équipes africaines sera lancée en mars prochain.
L’Afrique est le continent choisi par la NBA pour lancer son premier championnat hors d’Amérique du Nord, la Basketball Africa League. Amadou Gallo Fall, directeur général de la NBA Afrique, explique à France 24 comment il souhaite « encourager les jeunes à s’impliquer dans le sport et faire carrière dans leur pays d’origine ».

 Pourquoi la NBA a-t-elle choisi l’Afrique pour créer une nouvelle compétition en dehors de l’Amérique du Nord ?

Amadou Gallo Fall : Entre l’Afrique et la NBA, c’est une longue histoire, notamment à travers les joueurs africains qui ont marqué l’histoire de la NBA : Hakeem Olajuwon du Nigeria, recruté en 1984, Manute Bol du Soudan du Sud, le Congolais Dikembe Mutombo… Ce sont des pionniers qui ont balisé le terrain et ont ouvert la voie. Et aujourd’hui il y a des stars mondiales comme les Camerounais Pascal Siakam et Joël Embid.


Depuis 2003 nous avons mis en place un ensemble d’activités sur le continent. Avec Basketball Without Borders (programme social de la NBA, NDLR), nous avons emmené 100 jeunes de 35 pays pour apprendre les fondamentaux du basket, mais aussi les fondamentaux de la vie. Au-delà du travail sur le terrain, nous avons vu une énorme opportunité en Afrique pour utiliser le basket et la popularité des joueurs pour influer positivement sur la jeunesse africaine. L’Afrique est le terrain idéal pour créer cet impact. Le sport peut transformer un individu, et la société en général.

Comment former des citoyens par le sport ?

Les valeurs qu’inculque le sport, et le basket en particulier, favorisent le développement d’une jeunesse consciente, responsable, qui va avoir un appétit pour participer au développement de sa communauté. C’est dans l’ADN de la NBA. Toutes nos équipes ont des branches de développement communautaires. Nous avons des partenariats avec des fondations internationales pour intervenir dans des endroits défavorisés, construire de l’habitat, aller dans les hôpitaux, sensibiliser contre les dangers du paludisme… On utilise la popularité de notre marque et de nos joueurs comme un mégaphone pour amplifier les messages.

Est-ce que c’est un message pour inciter les jeunes Africains à rester dans leur pays et ne pas être tentés de partir ?

La pratique du sport structure cette jeunesse africaine. Dès le plus jeune âge, les enfants comprennent la notion du travail d’équipe. Et on les encourage à avoir des grands rêves et à travailler dur pour les réaliser. Si les jeunes sont exposés à cet environnement très tôt, s’ils s’impliquent dans le sport et dans les structures mises à leur disposition, ils ne prendront pas certains risques pour partir. Nous avons créé une trajectoire pour que les jeunes puissent développer leurs talents sur le continent et ne cherchent pas à partir. On veut qu’ils apprécient d’où ils viennent et qu’ils ne ressentent pas de vide. Avec la NBA Academy Africa, des talents vont être détectés. Nous avons des entraîneurs et des arbitres de classe mondiale pour suivre ces jeunes. Nous avons des jeunes très talentueux qui veulent devenir de grands basketteurs, et cette masse de talents va continuer à se créer. Dans le même temps nous créons la Basketball Africa League pour donner l’opportunité à ces talents de s’exprimer. Et se monnayer ! Dans les prochaines années, cette ligue va devenir l’une des meilleures au monde.
Est-ce qu’on peut imaginer des étapes encore plus importantes pour le basket africain après le lancement de cette ligue ?

Il n’y a pas de limites ! Nous avons de grandes ambitions pour le continent. Il y a un énorme talent et un immense potentiel. Sans oublier que l’Afrique est le continent le plus jeune au monde. En tant qu’Africain, je veux vraiment qu’on change la façon de percevoir le continent. Je veux donner de l’espoir à nos jeunes et qu’ils prennent conscience de leur valeur. Ils doivent comprendre que ce que l’on peut construire en Afrique est spécial. On ne peut pas se contenter d’exporter nos talents.

Source: France24

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