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Mazembe, l’ambitieux dévoilé

Finaliste en 2010, le club congolais sacré champion d’Afrique en novembre retrouve une compétition qu’il apprécie, avec la volonté de s’immiscer une fois encore dans le dernier carré.

Depuis mardi soir et après un long voyage aux multiples escales (Zambie, Ethiopie, Chine), le TP Mazembe s’est installé à Osaka, au Japon. Sacré champion d’Afrique le mois dernier après sa victoire sur l’USM Alger (2-1, 2-0), le club congolais (RDC) a débarqué en avance, histoire de bien digérer le décalage horaire. Et armé de ce sentiment de sérénité qui sied aux habitués de la compétition.
Entre la Coupe du monde des clubs et les «Badiangwena», l’histoire d’amour remonte en effet à six ans. Déjà présents lors de deux éditions (2009, 2010), les porte drapeau du foot africain – c’est ainsi que le club souhaite apparaître aux yeux du public continental – furent tout simplement la belle surprise du tournoi 2010 dont ils avaient atteint la finale, perdue 3-0 contre l’Inter de Milan de Samuel Eto’o et Rafa Benitez.
Certes, une autre formation africaine – le Raja de Casablanca – a depuis imité le TP en se qualifiant à son tour pour la finale de la compétition en 2013, perdue aux dépens du Bayern. Mais, parce que Mazembe fut le premier en 2010, il a d’une certaine façon cassé un mythe tenace : celui d’un football africain souvent séduisant mais trop fantasque, pas assez réaliste ou tactiquement insuffisant pour s’inviter à la table des grands.

Le TP Mazembe devra faire sans ses supporters si importants…

Pour sa première visite au Japon, après deux incursions aux Emirats (2009, 2010), Mazembe se voit offrir dimanche en hors d’œuvre les Japonais du Sanfrecce Hiroshima. Et, en cas de qualification, River Plate (ARG) – vainqueur de la Copa Libertadores – quatre jours plus tard à Yokohama. Comme le football sud-américain a souvent souri au TP, l’espoir est de rigueur…
Cinq ans se sont écoulés depuis sa dernière participation et l’effectif d’aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec les héros d’Abou Dhabi. Seuls subsistent Roger Kidiaba, gardien du temple et du but, 39 ans révolus, et sa doublure Aimé Bakula, rescapés des campagnes 2009 et 2010. Plus anecdotique – encore que… – le club n’est pas accompagné au Japon par les fameux «cent pour cent», le groupe de supporters chanteurs danseurs dont les passeports n’ont pas été renouvelés, et dont l’absence se fera cruellement ressentir, eux qui ont pour habitude de «porter» leurs favoris à travers leurs chants…

«Pourquoi ne pas aller plus loin qu’en 2010 »

Comme une constante avec le passé, l’entraîneur Patrice Carteron prolonge le lien avec l’école «technique» française. Diego Garzitto, l’homme de Digna (Jura) fut le premier à conduire le TP en Coupe du monde en 2009. L’année suivante, le Sénégalais Lamine N’Diaye – qui a effectué toute sa carrière en France (Mulhouse notamment) – prenait le relais et conduisait le club du Katanga en finale. Au tour du Breton d’écrire un nouveau chapitre glorieux, avec un groupe qui ne manque pas de valeur au registre des individualités.
Avec son effectif panafricain, qui résulte d’un recrutement de qualité (Mali, Zambie, Ghana, Côte d’Ivoire, Tanzanie mais aussi RDC), Mazembe a en effet de quoi avancer dans la compétition, sur le plan offensif en particulier. Surveillé par le Losc, le Tanzanien Mbwana Aly Samatta (7 buts en C1) et son compère ivoirien Roger Assalé (6 buts) font partie des éléments convoités. Pour Frédéric Kitengie, le directeur sportif du TP Mazembe, le ciel seul peut limiter les ambitions du club : «Pourquoi ne pas aller plus loin qu’en 2010 et rapporter la Coupe en Afrique ? Rien n’est impossible ! Le président Katumbi a d’ailleurs rappelé aux joueurs que toute l’Afrique priait pour que l’on rapporte le trophée sur notre sol». Début de réponse ce dimanche, pour l’entrée en lice du TPM dans la compétition…
Frank Simon

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