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Samuel Eto’o, le joli retourné

Hors de forme et boudeur à son retour en Italie en janvier, l’attaquant camerounais a depuis retrouvé des jambes, de l’envie et une place au sein d’une Sampdoria opposée aujourd’hui (20h45) à son ancienne équipe de l’Inter.

En ce matin de février à Gênes, la polémique enfle. Le coach blucerchiato, Sinisa Mihajlovic enrage. Sévèrement giflés par le Torino la veille (5-1), les joueurs de la Samp paient le prix fort de leur défaite et prennent une double dose d’entraînement dans la tête. Samuel Eto’o s’agace. Tel un sale gosse (… de 34 ans), il prend sa bagnole, démarre et rentre chez lui à Milan. L’histoire à peine débutée quelques jours auparavant sent déjà le soufre. La presse italienne tranche. De superstar, Eto’o devient «le caprice de Ferrero», le président mégalomane de la Sampdoria. Arrivé hors d’état de forme d’Everton où il n’a inscrit que quatre buts, la star camerounaise n’y met pas du sien. Son transfert agite un groupe équilibré et en marche pour retrouver l’Europe. Adepte du 4-3-3, Mihajlovic change ses plans et opte pour une attaque à deux pointes dans un 4-3-1-2 qui laisse la part belle à Eto’o. En seulement deux matches tout déraille. L’ancien Barcelonais est déjà annoncé sur le départ. Deux jours plus tard, une discussion en interne va tout changer.

Finis les passe-droits, Eto’o a glissé sur le côté gauche


«Tout est réglé, il n’y a plus à se préoccuper. Affaire classée.» Froidement, Carlo Osti, le directeur sportif de la Sampdoria vient éteindre le foyer encore fumant. Après deux points en trois matches et des voyages entre le banc et le terrain, Eto’o vivote à la pointe de l’attaque gênoise. Mihajlovic en a marre de se renier. Star ou pas, le Serbe au caractère trempé n’en démord pas et revient à son 4-3-3 lors d’un match à Bergame face à l’Atalanta. Finis les passe-droits, le natif de Nkon cède sa place dans l’axe à Stefano Okaka et glisse sur le côté gauche avec comme pendant à droite, le Colombien Luis Muriel. Le trident brille et la Samp s’impose 2-1.

S’en suivent deux victoires (2-0) face à Cagliari et sur le terrain de l’AS Roma. Avec à chaque fois, le vieux lion exilé sur un côté qu’il semble apprécier. Outre son but face aux Sardes, Eto’o retrouve son sourire, ses jambes et son poids de forme. Il s’offre des débordements de véritable ailier et aide même les gardiens adverses à relacer leurs chaussures. Quel saint homme !

Sans blaguer, son apport essentiel à des Blucerchiati revenus à quatre points d’une place en Ligue des champions met tout le monde d’accord. Même son coach. «Je suis content pour lui. C’est un grand champion et il peut nous aider à faire la différence. Les débuts ont été difficiles car nous avons tous les deux un fort caractère. Nous avons clarifié ça et maintenant tout se passe bien.» La hache de guerre est enterrée. Le soldat Eto’o, qui retrouve «son» Inter (2009-11), est rentré dans le rang et semble avoir mis son ego de côté. Reste juste à savoir jusqu’à quand.

Johan Tabau

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