Bonjour Monique, journaliste sportif, un commentaire sur le tirage au sort de la 9e édition de la CAN féminine qui a été effectué ce samedi 19 juillet en Namibie ?
J’avais souhaité qu’on ne croise ni la Namibie ni le Nigéria et encore moins la Côte-D’ivoire au 1er tour et ça s’est fait ainsi, j’en suis fière. Pourquoi ? Eh bien parce que la Namibie étant le pays organisateur, le public aurait pu jouer contre nous. Les Nigérianes nous gardent dent depuis la dernière CAN en Guinée Equatoriale. Souvenez-vous, nous les avions battues lors du match de classement pour la 3è place. La Côte-d’Ivoire est l’équipe la plus redoutable de cette 9è édition : elle a réussi à éliminer à domicile les équato-guinéennes, championnes en titre, récemment lors du dernier tour éliminatoire. C’est une sélection forte mentalement encadrée par une dame talentueuse, pétrie d’expérience : Clémentine Touré, vainqueur de la CAN 2008 avec la Guinée Equatoriale. Cependant, nos adversaires ne sont pas non plus négligeables : la Zambie réapparait après 1995 dans la compétition et voudra s’affirmer ; le Ghana et l’Afrique du Sud sont de grandes pointures du football féminin en Afrique. L’Afrique du Sud a déjà été 4 fois finaliste et le Ghana 3 fois.
Les lionnes dans la poule B évitent le Nigeria et la Namibie (pays organisateur) mais héritent du Ghana et de l’Afrique du Sud. Selon toi, Enow Ngachu possède-t-il des armes pour aller jusqu’au bout de cette compétition ?
Enow Ngachu et ses filles ont presque toutes les armes pour remporter cette CAN. Déjà ils ont un avantage psychologique sur leurs adversaires : ils sont champions en titre des Jeux Africains, ils ont participé aux Jeux Olympiques, il y a dans les rangs une certaine Gabrielle Aboudi Onguene dont le nom fait trembler l’adversaire, et la plupart de nos filles évoluent désormais dans des championnats occidentaux où le niveau est plus relevé et où elles font bonne figure. Par ailleurs, les Lionnes ont un atout physique non négligeable. Aussi, elles bénéficient d’un temps relativement long de préparation où sont de plus en plus incluses des rencontres amicales internationales, et les matchs amicaux locaux sont multipliés. Ceci permet au coach de mettre progressivement en place une équipe type compétitive.
Je précisais ‘‘presque’’ plus haut parce que si les moyens financiers, qui sont une motivation non négligeable, suivent, rien ne pourra les arrêter sur le terrain de Windhoek. Et puis si jamais au final cette équipe ne remporte pas le trophée, elle va se battre comme toutes les autres, afin de gagner la 2è ou la 3è place, car les 3 premières se qualifieront automatiquement pour le mondial, prévu au mois de juin l’année prochaine au Canada.
La CAN c’est du 11 au 25 octobre prochain et le championnat est arrêté, avec ce manque de compétition (la plus part des joueuses évoluent au pays) n’aura pas d’impact sur l’équipe ?
C’est un gros handicap pour les filles effectivement, elles ne sont pas en jambes. C’est un peu triste de le dire, elles sont déjà habituées à cette situation. Mais vous savez, elles ne se tournent pas les pouces à la maison, beaucoup prennent des dispositions pour garder la forme : elles participent aux championnats de vacances, d’autres s’entraînent avec des équipes masculines, certaines seules et c’est déjà pas mal. L’avantage ici c’est que le moment venu, le groupe sera renforcé par des professionnelles et il y aura équilibre.
Quelles sont tes équipes favorites, ton top 3 ?
Sans hésitation je désigne le Cameroun, la Côte-D’ivoire et le Nigéria.
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