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Sha’Carri Richardson, la nouvelle pépite du sprint mondial

À 21 ans, elle participera donc aux JO grâce à sa performance sur le 100 m. Un personnage qui passionne les médias américains qui voient en elle l’espoir de remonter sur la première place du podium olympique.

Pour l’instant, son surnom, c’est « la fille la plus rapide du Texas », mais elle pourrait bien devenir la plus rapide du monde. Sha’Carri Richardson, 21 ans, vient de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo. C’était samedi à Eugene dans l’Oregon lors des sélections américaines pour le 100 mètres : 10’86’’, et une arrivée spectaculaire, comme une flamme avec ses cheveux orange, tout sourire, bras écartés et faux ongles télescopiques griffant l’air.

Certes, elle est loin du meilleur temps effectué cette année par sa rivale jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce, plus rapide de 23 centièmes. Mais qu’importe, les médias américains la qualifient de « sprinteuse la plus fascinante depuis Usain Bolt ». Parce qu’effectivement, elle est bien plus qu’une sprinteuse. Sha’Carri Richardson, c’est d’abord un personnage : 1 mètre 55, les cheveux tour à tour bleus, rouges, blonds, noirs, les tatouages, piercings, faux-cils et des ongles devenus sujet de conversation sur internet.


Et puis, c’est une histoire, un passé douloureux, celui d’une enfant née en l’an 2000 à Dallas au Texas, abandonnée par sa mère et élevée par Betty, sa grand-mère. C’est à neuf ans, en tombant sur une boîte refermant les vieilles médailles remportées par sa tante, qu’elle décide de courir. Courir pour échapper à la colère, aux questions sur sa naissance qui la hantent. Elle s’entraine, use la piste, enchaîne podium sur podium, jusqu’à décrocher à 19 ans le record universitaire du 100 mètres. En avril dernier, elle atteint le 6e meilleur temps mondial. Mais derrière, il y a toujours cette quête d’identité, une souffrance qui la conduit à des pensées suicidaires. Une détresse dont elle a fait une cause : parler de la santé mentale des athlètes, rappeler dans un milieu où l’on ne regarde que le physique que l’état psychique fait partie intégrante des performances. Samedi, elle a surpris tout le monde après sa course en révélant que sa mère venait de mourir et qu’elle vivait les jours les plus éprouvants de sa vie.

Là, sur la piste, j’ai l’air de donner le change, mais personne ne sait ce que je traverse intérieurement. Personne sauf ma famille, ma grand-mère, grâce à laquelle je suis encore là, et pour laquelle je poursuis mon rêve.

Le rêve : offrir aux États-Unis leur première médaille olympique du 100 mètres depuis celle obtenue par Gail Devers il y a 25 ans. C’était à Atlanta en 1996, Sha’Carri Richardson n’était même pas née. De quoi se mettre la pression sur les épaules. Mais c’est ce qu’elle vise, elle qui affirme que la piste est le seul endroit où elle se sent en paix.

 

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