Football

Oumarou Aboubakar, un buteur au parcours atypique

Oumarou Aboubakar, 25 ans, milieu de couloir ou attaquant, est la seule nouvelle recrue dans la liste des 23 joueurs camerounais convoqués pour le match du 08 septembre prochain contre le Cap vert, comptant pour la manche aller des éliminatoires de la Can 2013. La trouvaille de l’entraineur Denis Lavagne a pour idole le Croate Zvonimir Boban, l’ex milieu glorieux du Milan AC. Par ailleurs, comme Samuel Eto’o fils, son illustre ainé, Oumarou Aboubakar n’a pas connu le championnat national de première division du Cameroun. Repéré à l’âge de 15 ans dans un championnat de vacances du très difficile quartier Makea dans l’arrondissement de Douala 2ème, où il se faisait appeler Boban, la nouvelle recrue de la tanière des Lions indomptables intègre le championnat régional de deuxième division du Littoral avec une licence de joueur au sein de Cpsed (Centre populaire sport études de Douala). « La première saison, il a joué 14 matches pour 21 buts, la saison suivante, c’était 18 buts en 14 matches et la troisième saison qu’il n’a d’ailleurs pas terminée pour cause de blessure, il a joué seulement 10 matches pour 10 buts » se souvient Alassan, coordonnateur exécutif de Cpsed.

Sa progression a été tellement fulgurante qu’au terme de trois saisons seulement, il est transféré en Chine en 2005. « Il réussit avec brio à l’essai et intègre Yanbian FC, une équipe du championnat de D2. Il y passe seulement une saison avant de monter d’un cran pour le club de première division Changsha Ginde » explique Alassan. Avec un compteur de 19 buts en près de 90 matches en terre chinoise, Oumarou Aboubakar quitte l’Asie pour une nouvelle aventure en Europe. Sur le vieux continent, il a posé ses valises il y a trois ans en Serbie où il joue d’abord à l’Etoile rouge de Belgrade, ensuite à l’OFK également basé dans la capitale serbe,  et, depuis 2010, il s’est installé au nord de la Serbie où il porte les couleurs de Vojvodina Novi Sad, une équipe avec laquelle il a disputé cette année, sa toute première compétition continentale : la Ligua Europa. Nonobstant l’élimination prématurée de Vojvodina, l’attaquant camerounais va réussir à inscrire une fois, son nom au tableau des buteurs.

Litige


Depuis son transfert en Serbie, Oumarou alias Boban a disputé une centaine de matches pour près de 30 buts.  « C’est un joueur presque complet. Il joue aussi bien de la tête que du pied. Sa force, c’est sa vivacité dans le jeu. Il a une pointe de vitesse énorme » témoigne Atha Robert, directeur technique national adjoint numéro 3 qui a encadré Oumarou Aboubakar quand ce dernier évoluait dans le championnat régional du Littoral. « Je ne lui connais pas de faiblesse dans son jeu. C’est un enfant qui a toujours aimé le travail. Son rêve était de devenir professionnel. Pour y parvenir, il a énormément travaillé. Lorsqu’il finissait l’entrainement avec ses camarades de Cpsed, il revenait travailler seul au quartier, stade du Camp Bertaud, avec les ballons que lui offrait son oncle. Ensuite, il retournait à la maison regarder les vidéos qui enseignant les techniques de jeu » raconte Alassan. La bonne nouvelle de sa première convocation en sélection nationale survient au moment où le jeune attaquant porte le deuil de son père décédé il y a un mois. Autre point sombre dans la carrière du néo Lion indomptables, son transfert pour la Chine. Cpsed, son unique club au Cameroun est toujours en conflit avec le joueur et son club d’accueil en Chine qu’il accuse n’avoir jamais reversé l’indemnité de formation tel que prescrit par la Fifa. «Sur la fiche du joueur, on fait croire qu’il n’a jamais évolué au Cameroun son pays natal. Or, j’ai tous les documents officiels qui attestent qu’Oumarou a joué chez moi et seulement dans mon club. C’est moi qui l’amène en Chine. Après les tests concluants, le club chinois avec la complicité, je suppose du joueur, a tout fait pour me lober. Je n’ai jusqu’à nos jours reçu aucun franc sur la quote-part des retombées du transfert qui me revient de droit. J’ai saisi la Fifa et j’espère toujours qu’un jour la vérité va triompher » affirme Patrice Tchamtcheu, président fondateur de Cpsed qui, par-dessus tout, souhaite comme bon nombre des proches du joueur, bon vent à la prometteuse perle du football camerounais.

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