Patrick Ekeng Ekeng, que devenez-vous ?
Je me porte bien. Après avoir joué au Mans, j’ai été transféré au Mercato estival à Lausanne, en Première division suisse.
Comment se passe l’intégration en Suisse dans un nouveau championnat ?
Plutôt bien dans ce nouveau championnat qui est différent de celui en France. J’ai été très bien accueilli par mes dirigeants et mes coéquipiers. J’apprends progressivement, grâce aux conseils de mes entraîneurs, les exigences de la Super League suisse.
Vous êtes titulaire depuis le début de la saison mais les résultats ne suivent pas malgré des prestations d’un bon niveau. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ?
Sur un point de vue collectif, c’est vrai que pour le moment, les résultats ne suivent pas. Je pense que la perte de joueurs cadres pendant le Mercato et l’arrivée tardive de joueurs d’expérience, tels que Pascal Feindouno ou Gabri Garcia (ex-FC Barcelone), ne nous ont pas permis d’être opérationnels rapidement. Vous savez, le socle d’une équipe est de travailler la cohésion tactique et collective. Et cela ne se fait qu’avec du temps et de la discipline. J’ai confiance en notre équipe car nous sommes des compétiteurs. Le dispositif mis en place par le coach et son staff commence à porter ses fruits. Chacun d’entre nous doit quotidiennement se remettre en cause afin de pouvoir progresser collectivement et individuellement pour le bien de l’équipe. Moi le premier. Même si les coachs me font confiance et croient en moi, je me dois d’être à la hauteur des espérances de mon club.
Quels sont vos challenges avec votre nouveau club ?
Les objectifs personnels ne peuvent aboutir que si collectivement nous réussissons à mettre en place le football que le coach nous demande. Je me dois d’être à l’écoute, d’être discipliné et de travailler dur pour devenir un joueur professionnel de haut niveau.
« Le Mans ? Je suis arrivé un peu trop jeune »
Pourquoi avoir décidé de quitter la France pour venir évoluer en Suisse qui, pour de nombreux observateurs, est un championnat moins relevé ?
Dans la vie, avoir l’humilité de faire le point et de reconnaître ses défaillances permet de se remettre en cause afin de repartir de l’avant avec plus de certitudes, de conviction et de détermination. C’est mon cas. J’ai décidé de prendre un nouveau départ car je sentais que c’était nécessaire pour ma progression. C’est vrai que pour certains observateurs, la Suisse est moins médiatisée que le championnat français. Mais je peux vous assurer que le niveau de jeu est vraiment bon. Vous pouvez le constater dans les matchs de la Ligue des Champions ou de la Ligue Europa, où les équipes du championnat suisse n’ont rien à envier à celles des championnats les plus huppés.
Vous aviez signé un contrat de trois ans avec Le Mans mais vous n’y avez pas beaucoup joué. A quoi cela était dû ?
Je suis arrivé un peu trop jeune et je n’avais pas encore assimilé les exigences du professionnalisme. J’ai joué quand même près de 45 matchs avec Le Mans en pro.
On a beaucoup parlé de vous en disant que vous étiez irrespectueux, insolent… Est-ce que vous vous reconnaissez dans ces qualificatifs ?
Au Cameroun, il y a toujours des mauvaises langues qui aiment salir les gens gratuitement. Elles ont tellement raison que j’ai décidé de me remettre en cause et de prendre un nouveau départ dans le championnat suisse (ironique). No comment. Enfin, tout ceci n’est pas vrai. Ceux qui me connaissent vraiment savent que j’ai du caractère mais je suis très respectueux et poli. On me jugera sur mes actes, l’avenir nous le dira…
« J’ai appris la patience et la discipline »
On vous a également accusé de ne pas être très actif aux entraînements et de bouder lorsqu’on ne vous alignait pas en match. Quelle est votre version ?
Je suis un joueur qui se donne toujours à fond aux entraînements et je ne suis pas un tricheur mais un compétiteur. Vouloir travailler dur, jouer pour progresser et grandir techniquement et tactiquement… Il me manquait sûrement certains paramètres dans mon jeu. Je ne sais pas s’il y a un footballeur qui aime être sur le banc, surtout s’il aime son métier et est un véritable compétiteur. Mais j’ai payé cher pour apprendre que si je ne jouais pas, c’est qu’il me manquait sûrement certains paramètres dans mon jeu. Seul le coach prend ces décisions et les assume, qu’elles soient justes ou pas. J’ai appris la patience et la discipline. Que celui qui n’a jamais fauté me jette la première pierre.
Votre mariage peut-il expliquer les changements dans votre vie professionnelle ?
La seule chose que je sais, c’est qu’aujourd’hui, je suis plus conscient de ce qu’on attend de moi, des exigences du football de haut niveau. Il faut travailler dur mais aussi être à l’écoute, discipliné et humble afin de devenir un véritable joueur de football pro et faire une carrière à la hauteur de ses ambitions. La jeunesse a ses bons côtés mais il y a aussi de l’inconscience et de l’insouciance. La carrière est courte, je ne veux plus perdre de temps mais être concentré afin de passer un cap et être prêt quand on fera appel à moi.
Depuis le Mondial des juniors en 2009 en Egypte, on n’a plus revu Patrick Ekeng Ekeng avec une sélection nationale. Cela doit vous manquer…
C’est vrai que ça fait maintenant quelques années que je n’ai plus joué en sélection. Ce serait une grande fierté pour moi de renouer avec la sélection.
Pensez-vous que jouer en Suisse pourrait être un handicap pour la sélection ?
Je pense que tout dépend des choix du sélectionneur. En ce moment, notre sélection est en pleine mutation. Il semblerait que le staff est en quête de milieu offensif avec un profil différent pour l’animation offensive. Je travaille et j’attends patiemment.
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