A La UneFootball

Gouvernance du sport: L’Etat n’agit plus que sous la pression internationale

Suite à une sommation de la FIFA de trouver une solution rapide au problème de non-paiement des salaires des footballeurs professionnels, le gouvernement, jusqu’ici resté silencieux sur cette affaire, s’est retrouvé sur la table de concertation de la Fécafoot. Une attitude des pouvoirs publics qui laisse se souvenir qu’il a presque toujours fallu un déclic de l’étranger pour voir construire les infrastructures ou pour normaliser certaines disciplines._

 

Début février, le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) dévoile le détournement des salaires des joueurs des championnats professionnels. Le scandale n’émeut point le gouvernement. Ni le ministère des Sports et de l’Education physique, encore moins le procureur de la République, ou même l’inspecteur général du travail ne se saisissent de l’affaire. Le Synafoc et la branche Afrique de la Fédération internationale des footballeurs professionnels (FIFPRO) porte le rapport à la CAF et la FIFA. La réaction immédiate de l’instance faîtière mondiale du football somme la Fécafoot de restaurer la dignité des joueurs et de communiquer les mesures correctives au plus tard le 4 mars.


La sommation de la FIFA siffle la fin de l’inertie. La Fécafoot invite à une concertation le ministère des sports, le principal pourvoyeur des salaires des footballeurs resté silencieux jusqu’ici ; la Ligue de football professionnel du Cameroun par qui transite des salaires; le syndicat des clubs d’élite, constitué des présidents de clubs de Ligue 1 et 2 ; et le Synafoc, le dénonciateur de la filouterie. L’histoire révèle en effet que depuis quelques années, l’Etat ne se déploie que sous le coup de la pression extérieure.

En 2015, il s’était opposé à une décision de justice annulant le processus électoral à la Fécafoot. Deux ans plus tard, la même FIFA est venue remettre la balle au centre en instaurant un Comité de normalisation pour un retour à la légalité.

La construction des stades avait de tout temps constitué un véritable serpent de mer. Ayant souscrit à l’organisation de la CAN masculine 2019, et face à la contrainte instituée par la CAF de faire abriter au préalable une édition féminine, le Cameroun s’est vu obliger de développer rapidement des infrastructures qui font aujourd’hui la fierté des footballeurs locaux. Et pour le grand évènement, la CAN masculine, les retards inquiétants enregistrés dans les chantiers ont rencontré le courroux du président de la CAF qui a émis des doutes sur la capacité du pays à tenir les délais. Les sorties médiatiques d’Ahmad ont donné un coup d’accélérateur aux travaux estimés aujourd’hui à un peu plus de 50%. Mais finalement, la compétition finira par glisser des mains du Cameroun …

Depuis 2012, l’hymne du Cameroun n’a retenti dans aucune des deux éditions des Jeux olympiques qui se sont tenues. Une catégorie d’acteurs affirme que les guéguerres créées par les élections tumultueuses de 2012 y sont pour quelque chose. Le renouvellement des organes dirigeants des fédérations qui devaient se tenir en 2016 n’a toujours pas eu lieu. Certains présidents de fédérations confessent qu’ils sont sur la liste noire de leurs instances internationales. A telle enseigne que quelques-unes rechignent désormais à transférer les dons en équipement. Au-delà des discours, le gouvernement n’affiche pas une ferme volonté d’organiser ces élections. Peut-être attend-t-il que la Comité international olympique menace notre pays de suspension pour réagir également.

 

 

 

Par : Christian Djimadeu

 

 

Commentaires Facebook

0 commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page