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Ligue de football professionnel : Le titre presqu’inutile de Champion du Cameroun

Pour près de 100 millions de FCFA investis, le club vainqueur du championnat ne reçoit en tout et pour tout que 20 millions de FCFA de récompense. Paradoxe, le trophée de leader de saison a tendance à créer plus de problèmes qu’il n’en résoud.

Objectifs de caméras à l’affût de scènes de joie, clichés d’appareils photos scintillants pour marquer la solennité de la remise du trophée de champion du Cameroun conquis de haute lutte. Honneur et fierté pour le vainqueur pour qui, a priori, rien ne sera plus pareil qu’hier.

En 2017, les joueurs d’Eding Sport de la Lekié apprenant que Chelsea en Angleterre, vainqueur de la Premier Leage a obtenu 172 millions, sur les 2,7 milliards d’Euros de prime de trophée, soit plus du double de leur investissement de la saison, ont cru que la Ligue de football professionnel du Cameroun les gratifierai tout au moins d’un bon pactole. Erreur !! .


« _Le président de le Ligue lui-même avait dit lors de l’Assemblée générale e la LFPC (14 avril 2017,vNdlr), qu’il avait déjà prévu 180 millions pour les primes. J’ai donc demandé s’il pouvait détailler de telle sorte que le champion ait au moins 50 millions ou à peu près_ », s’offusquait Saint Fabien Mvogo, président d’Eding devant une modique enveloppe de 20 millions de FCFA représentant le prix du vainqueur de cette compétition où il a dépensé plus du triple de la récompense finale.

Qualifié de fait pour la Ligue des champions, avec statut d’équipe nationale, Eding Sport a dû lui-même financer sa campagne africaine et attend toujours d’être remboursé. Coton Sport de Garoua, New stars de Douala et UMS de Loum viennent de faire la malheureuse expérience au point d’en appeller finalement au secours les autorités et les bonnes volontés par voie de presse .

 

Un milliard pour le vainqueur

Pour certains présidents de clubs en effet, la prime du vainqueur peut constituer un moyen de motivation pour les clubs. « _Si l’on fixe la prime du vainqueur à un milliard de FCFA, beaucoup de clubs vont enfin se professionnaliser pour gagner la cagnotte. La mutation en société sera effective. Beaucoup ouvriront leur capital à des actionnaires. Les joueurs seraient payés pour certains à plus d’un million de FCFA. Leurs familles, leurs amis, viendraient grossir les rangs des spectateurs. Ce qui fera plus des recettes à la LFPC qui devra à l’occasion renforcer ses strategies de communication et de marketing. Tant que les responsables de clubs ne voient pas d’enjeux, ils continueront à gérer « leurs épiceries »_ », suggère un manager ayant requis l’anonymat.

Ndegue Yannick, spécialiste du marketing sportif est formel : « __C’est à l’État d’impulser… financer le football comme secteur économique. Y investir conséquemment aura un impact sur la structuration de l’écosystème capable à terme d’attirer les investissements étrangers, dans des secteurs comme les médias, l’ingénierie événementielle ou la publicité. Le retour en terme d’impôts, entrée de devises et d’emplois est indéniable.».

Le porteur du projet « Sport Business Squad » pense précisément que : « le gouvernement peut décider d’investir 10 milliards de FCFA sur les clubs en cinq ans, sur la base d’un cahier de charges clair et précis. Il s’agit de répartir deux milliards de FCFA chaque annnée aux équipes de Ligue 1 et 2. Au bout de cinq ans, cet argent va relever le niveau de management des clubs et les conditions de vies des footballeurs. Avec les stades que nous offrent l’organisation de la CAN 2021, on pourrait recruter les meilleurs joueurs du continent et être certain à terme de
remporter une Ligue africaine des champions et plusieurs comptions des jeunes telles que les CAN U17 et U20_ »._

À noter qu’en huit ans d’existence, la Ligue de football professionnel du Cameroun a géré près de 20 milliards de FCFA, tous types de financements compris, pour le résultat que l’on connaît.

L’amateurisme continue de dicter sa loi, les clubs restent suspendus au financement de l’Etat, la LFPC vogue régulièrement entre arriérés de loyers ou de salaires.

 

 

Par : Christian Djimadeu

 

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