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Joseph Antoine Bell : Condamné à tout perdre ?

L’ancien gardien de buts des Lions indomptables, désireux depuis 1996 de gérer le football camerounais, vient encore d’encaisser un échec. Une déculottée qui confirme son impopularité dans les cercles du football local. Et qui attise la conviction d’une catégorie de la population qui pense que : « Bell ne sera rien dans ce pays sous ce régime ».

A nouveau battu par un challengeur au palmarès moins élogieux dans le football. Les délégués à l’Assemblée générale ont fait le choix de Seidou Mbombo Njoya plutôt que de Bell Joseph Antoine, vaincu 46 voix contre 17. Dans l’armée, on aurait appelé ça donné du galon à un civil plutôt qu’à un militaire. Mais nous sommes bien en football.

En 1996, Bell Joseph Antoine perd face Vincent Onana dans une élection qu’il avait qualifié de mascarade. Il décline le poste de vice- président qui lui est alors proposé. Mohamed Iya, délégué de la ligue provinciale du Nord, en profite. Vincent Onana est emprisonné pour une affaire de détournement des billets du mondial 98, Iya Mohamed assure l’intérim, organise les élections, les remporte, et gère le football pendant 13 ans. « _A mon sens, Bell avait raté là une occasion de gérer la fédération en refusant la main tendue au poste de vice-président. C’était une erreur qu’il doit sans doute regretter aujourd’hui », analyse Yannick Effa, chroniqueur à Royal Fm.


En 2015, le dossier de candidature de Bell est rejeté pour défaut de parrainage. Il crie à nouveau au complot. « J’ai été empêché d’être candidat par le Comité de normalisation. Son président, le professeur Joseph Owona, avait choisi de positionner son secrétaire général d’alors, M. Tombi à Roko ».

A l’élection du 12 décembre dernier, l’on a pu constater que Joseph Antoine Bell est loin de faire l’unanimité auprès de ses anciens coéquipiers. Certains qui ont donné des consignes de vote ou ont pris fait et cause pour d’autres prétendants, lui reprochent sa fierté excessive pour sa personne, autrement d’être imbu de lui-même. L’un des anciens footballeurs, tout aussi candidat à la dernière élection, a confié son indignation. « Bell était l’un des favoris à ce scrutin. Mais il n’est pas humble. Il n’est jamais venu solliciter mon ralliement à sa candidature. Il envoie ses lieutenants me parler. C’est un manque de respect. Seul Franck Happi s’est fondu derrière lui parce qu’il a été désavoué par Seidou qui ne voulait plus entendre parler de son soutien. C’est ainsi que Happi demande à ses sympathisants de voter Jojo (Bell) », témoigne ce candidat.

Les délégués à l’Assemblée générale ne pensent pas mieux de Bell. Celui qui s’est présenté comme l’idéal de rassemblement et de réconciliation des acteurs est accusé de témoigner du mépris aux délégués, électeurs. En 2015, il dépose son dossier sans lettres de parrainage et estime que ses états de services ne devraient pas lui imposer des parrains. « C’est un mépris pour les règles de jeu, et pour nous : présidents de clubs, représentants des corps de métiers et de certains organismes en charge du football etc… qui œuvrons tous les jours sous le soleil et la pluie pour le développement de ce football _ », déclare un acteur du football. Il ajoute que : « le candidat Bell ne courtise pas les délégués qui prennent part au vote. Cette année encore, son dossier a d’abord été rejeté. Ce sont ses lieutenants comme Emmanuel Nloga, président de la ligue régionale du littoral qui nous ont approché pour qu’on lui octroie des parrainages. Et c’est toujours grâce à eux que leur candidat a même pu obtenir 17 voix ».

17 voix, insuffisants pour présider aux commandes du football camerounais pour les quatre prochaines années. Même si pour une certaine opinion, au-delà des élections, tout est fait pour que ce chef de canton Sawa ne parvienne jamais à occuper un poste important. Du fait entre autres de son franc parler et de ses jugements parfois extrémistes qui, du temps où il était footballeur, lui ont créé plusieurs inimitiés. Lui affublant la malheureuse casquette de personne incontrôlable.

Dans un texte publié peu avant le 12 décembre, l’éditorialiste Xavier Messe plaidait pour la tolérance à l’égard de Bell Joseph Antoine dont-il dit être victime d’un embargo depuis plus de 25 ans. Rassurant l’opinion de ce que ce membre de la Commission de résolution des litiges de la FIFA, qu’il connait parfaitement, a tiré toutes les leçons de son passé.

 

 

 

Par : Christian Djimadeu

 

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Frida Nolla

Rédactrice Sports / Declik Group

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