Auteur d’un mondial 2015 phénoménal, l’ancienne pensionnaire de Lorema se révèle au grand public. Les feux des projecteurs se braquent, mais son succès ne durera pas longtemps. Un titre de meilleure joueuse africaine remporté la même saison, et plus rien ! La Can 2018, une opportunité de rachat ?
La simple évocation du football féminin chez une bonne franche de l’opinion camerounaise, fait penser à Gaëlle Enganamouit. Cette joueuse de 26 ans qui au mondial 2015 avait impressionné par son talent, et un triplé retentissant face à l’Équateur. Subjuguant par ses qualités athlétiques et techniques ceux là qui, pour la première fois voyaient des dames courir après la boule d’air. La performance de la native de Yaoundé fera jaser au-delà des frontières nationales. Elle est désignée meilleure joueuse africaine 2015. Un motif d’espoir pour la Lionne indomptable et ses nombreux fans.
Déborah gagne en popularité. Véritable star dans les rues du pays, obligée parfois d’évoluer à visage masqué pour ne pas être assaillie par des foules passionnées. Très présente sur les réseaux sociaux, Enganamouit confirme son grain de star, via des publications de photos et vidéos témoignant ses prouesses et son côté fashion.
Et c’est d’ailleurs essentiellement sur ces plateformes numériques qu’on entendra parler d’elle. Non plus sur les stades de football. Peu après le mondial, la joueuse aux 12 buts en 45 sélections en équipe nationale est victime d’une blessure qui l’éloigne des arènes pendant presqu’une saison. Un trou noir dans sa carrière, dont elle n’en sortira véritablement jamais. Convoquée pour la CAN féminine 2016 au Cameroun malgré son état de convaléscence, la joueuse de Avaldsnes IL FC en Norvège, passe à côté de la compétition. Déception pour un public qui, néanmoins, espérait quelques actions d’éclat de génie et d’efficacité.
Son départ infructueux du côté de la Chine dans le club Dallan Tianjin Quanjian women’s, où elle contractera une autre blessure, contribuera à l’éloigner davantage du cœur de ses fans. Après la CAN de novembre 2016, beaucoup ne la reverront à l’œuvre qu’ en octobre 2018 lors du match amical France – Cameroun (6-0). Match où l’ancienne joueuse du Tonnerre Kalara club manifeste une faible envie, un déficit d’implication et d’engagement dans le jeu.
Le produit de la compagnie CEO d’Utopia Group d’un certain Wilfried De Happi, manager de carrière, notamment agent de Samuel Eto’o, ne s’affiche pas du tout à son avantage. Enganamouit est même remplacée peu après la mi-temps. Tout cela n’empêchera pas au sélectionneur national Joseph Ndoko de lui faire confiance pour la CAN Ghana 2018.
Une CAN qui s’annonce déterminante pour l’avenir en sélection de Gaëlle Enganamouit. Une sorte de rendez-vous de la dernière chance, dans un contexte de forte concurrence au niveau de l’attaque camerounaise.
Car, contrairement à elle Gabrielle Aboudi Onguené et Nchout Ajara sont restées constantes dans leur progression. Le retour de Marlyse Ngo Ndoumbouk, meilleure joueuse de ligue 2 en France la saison dernière et l’entrée de Micheala Abam qui évolue aux États unis, devrait en appeler à l’orgeuil de la star “ made of black ”.
Par : Christian Djimadeu
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