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Élection du 7 octobre : Le président que veulent les sportifs camerounais

Il est long le chapelet des doléances que formulent les acteurs des arènes sportives. Victimes de l’insuffisance d’infrastructures sportives, des guéguères au sein des fédérations, et de «la mauvaise foi » des dirigeants, ils envisagent donner un sens à leur avenir en allant voter pour le changement.

Le mot « esclavage » est le plus utilisé par les athlètes camerounais lorsqu’il faut évoquer le domaine d’activité qui est est leur. « _Nous sommes dans un pays où on aime les victoires sur la base d’efforts personnels. On ne s’imagine pas qu’on peut investir sur l’athlète pour qu’il nous fasse davantage honneur lors des grands rendez-vous internationaux. Pour le moment, le footballeur que je suis se nourrit de pain sec et d’eau sucrée. Or les dirigeants roulent sur l’or », dénonce P. Akono joueur de deuxième division régionale.

Pour lui, le futur vainqueur de l’élection présidentielle a du pain sur la planche. « Que ce soit le président sortant ou un nouveau président, nous attendons de lui qu’il fasse les choses vraiment autrement ».


Joël E., handballeur, attend du futur président de la République qu’il ait une vision économique du sport. « Il y a une grande industrie créatrice de valeurs ajoutées qui peut être mise en place à travers le sport en associant les sportifs et les industriels pour son financement. Le vainqueur du 7 octobre doit définir une bonne politique du Sport et donner un statut au sportif. Il doit instituer un suivi des sportifs du niveau scolaire jusqu’au niveau universitaire en offrant des bourses qui permettront aux sportifs de mieux se prendre en charge afin de produire les résultats ». Car pour Joël : « _Ce qui se fait présentement montre que le sport est plus considéré comme un loisir pour gagner des médailles et non comme moyen de créer de la richesse _ ».

Un éducateur sportif, lauréat de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), qui s’exprime sous anonymat, argue que le développement du sport est faussé dès la base. « Regardez ce qui se passe avec les compétitions de la Fédération nationale des jeux scolaires (Fenasco. ndlr), et les jeux universitaires (J.U. ndlr). Malgré l’organisation de ces jeux, il n’y a aucun suivi. Rien n’est fait pour évaluer l’organisation de ces évènements. L’encadrement des sportifs durant ces manifestations est déplorable », fustige-t-il. L’enseignant qui poursuit fait observer que: « le Cameroun ne dispose d’aucune équipe nationale scolaire ou universitaire dans aucun domaine. Sur le plan des installations, tout est à reconstruire à chaque édition de ces jeux ».

Au niveau professionnel, certains athlètes se plaignent de malversations financières, et de frustrations en tous genres « j’ai été pendant longtemps l’un des meilleurs sprinteurs du Cameroun tant aux jeux universitaires qu’aux compétitions fédérales. Mais, je n’ai jamais pu bénéficier d’un stage de perfectionnement, ni d’une bourse. Mais, je vois des athlètes moins performants que moi, du fait de leur proximité avec des dirigeants, soit des fédérations ou du CNOSC, (Comité national olympique et sportif du Cameroun. Ndlr), bénéficier de ce privilège. Le comble c’est de voir un dirigeant du Cnosc forcer son fils à faire de l’athlétisme alors que celui-ci n’est pas performant, juste pour lui octroyer une bourse pour le Canada. C’est que beaucoup de gens au ministère et au CNOSC n’ont aucun intérêt pour le sport. La preuve pendant nos voyages, certains y vont avec femmes, enfants et copines », témoigne cet ancien international d’athlétisme.

Une finaliste du championnat d’Afrique de basketball féminin, écartée de la sélection au terme de la compétition ainsi que plusieurs de coéquipières, continue de ruminer sa déception. « Pour avoir réclamé nos primes après le tournoi de Yaoundé, j’ai été ainsi que les autres, mise hors de l’équipe nationale. Cela m’a amené simplement à conclure qu’au Cameroun, les sportifs sont des esclaves et les dirigeants des maîtres qui n’ont pas de considération pour la valeur du travail et les services rendus par les sportifs à la nation. Cela devrait changer dès ce nouveau septenat », espère-t-elle.

 

 

 

Par : Christian Djimadeu

 

 

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