Coach Bertin Ebwelle Coton Sport vient d’ajouter une 15eme étoile à son palmarès. Comment vous sentez vous après ce sacre ?
Je suis un entraineur heureux car offrir à un club mythique comme Coton Sport un trophée c’est toujours un moment de joie. Lorsqu’on m’a tendu cette perche je n’ai pas hésité un seul instant à dire oui car quand on évoque le nom de Coton Sport on sait que c’est un club qui a du vécu. En tant que entraineur j’avais aussi besoin d’une équipe qui a de grandes ambitions par rapport à mes propres ambitions qui sont entre autre de gagner aussi un titre de champion du Cameroun en tant que entraineur puisque je suis un ancien joueur. J’ai eu la chance cette saison d’avoir des joueurs qui ont su accepter le discours de vainqueur que le staff leur a délivré et ils l’ont très vire assimilé. Techniquement ils sont bien mais tactiquement nous leur avons apporté quelque chose de nouveau qui leur facilité le jeu et ils se sont fait plaisir avec ce résultat de champion du Cameroun bien mérité.
Doit-on parler d’une méthode Bertin Ebwelle ? Quel est votre secret ?
Lorsqu’on est footballeur on se sent un peu frustré quand on n’est pas dans le onze de départ ou quand on n’est pas titulaire. J’ai remis les choses à plat et j’ai décidé de donner la chance à tout le monde en instaurant la concurrence à tous les postes. Tout le monde était donc obligé de défendre son poste, ceux qui ne donnaient pas de résultat satisfaisant se sont vu remplacer par ceux qui ne jouaient pas mais qui avaient pourtant du potentiel. Cette concurrence saine a portée des fruits et on s’est dit qu’il fallait continuer à maintenir cette pression. Maintenant chacun sait que s’il travaille bien à l’entrainement et s’il est en forme il aura sa place. Ceux qui commençaient un peut à fléchir étaient obliger de se donner à fond chaque fois et on a pu apprécier le réel niveau de chaque joueur.
Comment entrevoyez-vous déjà la ligue des champions CAF la saison prochaine ?
Il faut déjà noter que le Cameroun tout entier est dans une situation délicate par rapport à son football puis que nous sommes à la reconquête du football africain, toute compétition confondue. Cela va demander beaucoup de travail et de la patience. Au niveau de Coton Sport on le sait et on a déjà pris toutes les dispositions en renforçant notre effectif. Nous avons sollicité quelques joueurs et les négociations sont en cours car ce sont des joueurs qui sont soit sous contrat avec leur club, soit qui sont libres. Les contacts ont été noués, il faut rester prudent et attendre la fin de la saison car il va falloir négocier très durement. La liste de ses joueurs et déjà disponibles au niveau du staff technique, maintenant il faut convaincre les dirigeants pour qu’ils acceptent nos choix. Nous pensons que d’ici la fin de la saison on va découvrir une nouvelle équipe avec une légère amélioration cependant.
Quels sont les compartiments concernés par ses recrutements en cours?
Deux compartiments sont prioritaires. Il s’agit de l’attaque et du milieu de terrain. Il va falloir aller chercher des joueurs mais il y aura tout de même une ouverture pour les jeunes joueurs locaux car on peut aussi trouver une pépite localement et qui sort du lot. Néanmoins, il faut ratisser large au maximum sans toutefois casser le noyau des cadres qui sont encore là. C’est un noyau qui va rester si les négociations avec eux aussi aboutissent. C’est une affaire de négociation à tous les niveaux en fait. On a déjà anticipé quelque part mais on attend la fin de saison pour savoir qui est libre et s’il faut négocier ou pas.
Après le championnat l’autre gros morceau c’est la Coupe du Cameroun. Comment la préparez-vous cette compétition ?
Il faut avouer que la coupe du Cameroun a ses caprices. Je l’ai déjà vécu en tant que joueur et trois vainqueurs de cette coupe. Les erreurs du passé doivent nous édifier dans le présent. Je crois que nous n’allons pas prendre à la légère l’équipe de Sagaie de Lagdo qui est notre premier adversaire et que certaines personnes considèrent comme une équipe de seconde. Même si c’est des enfants il faut les respecter en préparant sérieusement ce match. Ça ne va pas être facile car nous connaissons les mauvaises surprises de la coupe du Cameroun. Il faut donc faire attention dès le départ. Nous avons déjà commencé à préparer ce match. C’est d’ailleurs cette préparation qui nous sert pour le reste des matchs du championnat en nous permettant de garder le cap des performances.
Coton connait une saison exceptionnelle avec les transferts de Marius Mouandilmadji et de Jean Joseph Kombouss…
Je suis très fier d’avoir été leur dernier entraineur avant leur départ. Mais je crois que c’est aussi parce que je suis un adepte de l’offensive. J’aime les joueurs qui ont cette envie de réussir. A chaque match il faut se battre pour marquer des buts, il faut mouiller le maillot pour faire plaisir l’équipe à ses dirigeants, aux supporters et à sa propre famille. Avoir envie de décrocher quelque chose en fin de saison pour un joueurs ça doit être un passager obliger si vous voulez réussir et bousculer les barrières. Lorsque que je vois Kombouss que j’ai eu en sélection militaire en 2012, je crois qu’il est transformé et je suis fier qu’il ait retrouvé ce niveau et c’est normal qu’il soit sollicité par des clubs étrangers puisqu’il a évolué d’un cran. Je lui souhaite le meilleur pour la suite de sa carrière. S’agissant de Marius c’est un buteur né, avec des qualités athlétiques qu’il sait si bien exploiter et mettre au service du collectif. C’est un adepte du travail et je lui souhaite de grandir dans sa jeune carrière très prometteuse. Pour l’équipe c’est une bonne chose qu’on ait pu aider deux joueurs à trouver une place dans deux clubs de gros calibre.
Un mot à l’endroit des supporters très actif cette saison ?
Je dis merci aux supporters de Coton Sport partout dans le monde entier. Avant ma venue je sais qu’il y avait un désamour entre le club et ses supporters qui avaient même déserté les gradins. Je crois que avec ma venue les supporters étaient un peu curieux de voir ce que j’allais apporter comme innovation et j’espère qu’ils sont satisfait du résultat obtenu jusqu’ici. Je tiens à leur dire mille fois merci, ce titre est aussi le leur car ils ont très vite compris dès mon premier match que c’était possible de revenir au sommet mais pour cela qu’il fallait qu’ils jouent les 12eme joueurs. Ils ont adhéré, mais maintenant il faut maintenir le rythme car la saison prochaine nous allons encore leur demander davantage puisque nous serons sur trois fronts : le championnat, la ligue des champions et la coupe du Cameroun. Par ailleurs avec les nouveaux stades il faut faire le plein car le football c’est public et c’est le public qui booste le moral des joueurs.
Entretien mené par Ebah Essongue Shabba
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