Plus que l’arrivée en messieurs de Godlove Gabsibiun, vainqueur de l’épreuve, c’est celle de Sarah Liengu Etong, pourtant 2e chez les dames, qui crée l’événement. De l’hélicoptère, des populations sorties en masses et dressées le long de la route principale, forment une haie à l’icône, du lieu dit Upper Farm jusqu’à l’entrée du stade. Dans sa foulée, elle trouve encore assez d’énergie pour lever les bras en réponse aux encouragements et applaudissements nourris. Les derniers mètres à franchir se déroulent dans un stade Molyko en liesse, dans une effervescence totale.
Cette année, la femme de près de 50 ans a fait mieux que l’édition précédente où elle avait occupé la 3e place. Lisette Ngalim, la jeune athlète à qui Sarah Etonge cède sa place, participe au même titre que la propre fille de la «reine de la montagne». L’ovation est soutenue à sa montée sur le podium. Alors que cela n’est pas prévu dans le programme officiel, le ministre des Sports et de l’Éducation physique déjoue la rigueur du protocole pour venir féliciter celle qui, à raison au regard de ses performances, porte le surnom de «Reine de la montagne». Dans la foulée, M. Adoum Garoua lui offre 5.000.000 Fcfa, en guise de reconnaissance de la patrie, pour l’aider à construire la maison qui lui avait été promise il y a quelque temps par la Fédération camerounaise d’athlétisme. Pour les sponsors, c’est du pain bénit, eux qui se bousculent pour l’avoir en vue du positionnement, voire de l’amélioration du capital image de leurs entreprises.
Depuis des années, la quinquagénaire a annoncé sa retraite mais s’est toujours présentée au fil des éditions, non sans avoir rassuré par des visites médicales sur sa capacité à prendre part à l’épreuve. «Veuillez, compte tenu de sa physiologie, à ne pas vous tromper sur ses réelles capacités, au risque d’un accident», prescrit assez souvent le patron des sports aux médecins engagés dans la compétition. Pour les populations de Buea, ces précautions s’éclipsent devant l’aura de Sarah, une véritable déesse ici : « C’est notre reine », rétorquent de nombreux adeptes qui lui collent aux trousses et que l’on tente de dissuader afin de régénérer l’athlète après un effort aussi soutenu.
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