Philippe Doucet, l’homme des palettes sur Canal+ donne son avis sur les prestations des lions indomptable, qui participent en ce moment à la CAN Gabon 2017.
La victoire du Cameroun face à la Guinée-Bissau (2-1) a-t-elle été convaincante selon vous ?
Convaincante ? Pas forcément parce que le Cameroun a eu beaucoup de difficultés, a fait une première période très quelconque et du coup, s’est mis en difficulté elle-même. Maintenant, je pense que le Cameroun a montré en deuxième période la supériorité grâce à quelques changements, grâce à plus de puissance, grâce à plus de vitesse parce que l’envie était supérieure. Il y a eu un petit coup de gueule salvateur à la mi-temps qui a fait beaucoup de bien, semble-t-il.
Quelle est votre appréciation par rapport à l’équipe que le Cameroun aligne cette année à la CAN ?
C’est difficile de l’être quand on est camerounais, mais je pense qu’il faut être modeste. C’est une équipe qui n’avait pas gagné un seul match d’une phase finale quelconque depuis sept ans. Ça veut dire que le grand Cameroun qu’on a connu appartient à une période passée. Ça veut dire que l’équipe n’a pas de potentiel, on y découvre quand même des joueurs de talent qu’on connaissait mal, et qui se révèle très intéressant. Mais chaque fois qu’on attend des miracles sous prétexte que l’équipe s’appelle le Cameroun, on est souvent déçu. On l’a été en 2015, je ne voudrais pas qu’on le soit encore en 2017 à nouveau. Il faut être raisonnable, parce qu’aujourd’hui, je ne vois pas là une équipe capable de gagner la CAN. Mais quand on s’appelle le Cameroun, tout le monde se dit, évidemment, on doit gagner la CAN, pourquoi pas.
Dans l’équipe d’Hugo Broos, il y a une très grande majorité qui découvre la CAN pour la première fois, n’est-ce pas là, une des faiblesses du Cameroun ?
C’est à la fois un plus parce qu’il n’y a pas eu de résultat dans un passé récent, il y avait besoin de reconstruire les choses. Et puis, c’est aussi un atout en ce sens-là, mais c’est aussi une faiblesse en même temps parce qu’il y a un manque d’expérience et le coach est allé un peu loin dans ce domaine-là… je comprends mal que Nicolas Nkoulou, qui a fait une très bonne rentrée d’ailleurs passe derrière les deux défenseurs centraux que j’ai vus. Je pense qu’on peut s’appuyer sur une certaine qualité de jeu, avec des joueurs de qualité qui sont en plus des joueurs d’expérience, il me semble. Je pense que ça peut se corriger tout au long du tournoi, ce genre de choses. En 2015, la Côte d’Ivoire n’a pas gagné avec l’équipe qui a débuté le tournoi. Ils ont fait plusieurs changements tactiques et autres. Donc, c’est possible qu’il y ait une évolution. Je pense que l’équipe de départ qui a commencé cette CAN a fait un match encourageant la première fois contre le Burkina Faso, mais aujourd’hui, sur ce qu’on a vu pendant une heure, c’est qu’on s’est un peu illusionné sur la capacité d’une équipe, sans doute aussi jeune à reproduire des matches de qualité, à aller loin dans la compétition.
Maintenant, on devra assister à une finale dans le groupe A entre le Cameroun et le Gabon, comment entrevoyez-vous cette rencontre ?
C’est le défi régional. N’étant pas de la région, je n’arrive pas à me rendre compte exactement de ce que c’est. Mais on m’en a raconté, des Cameroun-Gabon, je sais que c’est toujours tendu. Quand on est voisins et très proches culturellement, je pense que c’est toujours très compliqué. On veut s’appuyer sur les différences alors que finalement, il y a beaucoup de choses qui pourraient rapprocher ces deux pays. Ce qui pourrait les rapprocher, c’est de qualifier tous les deux pays, mais évidemment avec le scénario qui a lieu aujourd’hui, ça va être très compliqué.
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