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Milla, le long cheminement du Vieux Lion

FIFA.com revient sur la carrière de la légende des Lions Indomptables du Cameroun.

Peu de joueurs ont marqué de leur empreinte la Coupe du Monde de la FIFA comme le sémillant attaquant camerounais Roger Milla. Après avoir appris les rudiments du ballon rond en évoluant pieds nus dans les ruelles poussiéreuses de Yaoundé, Milla s’est rapidement taillé une réputation enviable. Affublé à son adolescence du surnom de « Pelé », l’homme possédait très jeune des capacités hors du commun.

Milla signe avec son premier club camerounais à l’âge de 13 ans, mais il ne faut pas longtemps pour que son talent tape dans l’oeil des recruteurs européens, en particulier ceux venus de France. Pourtant, le voyage de Roger Milla va être parsemé d’embûches et de désillusions.


Désillusion et révélation

Un an après avoir été élu football africain de l’année en 1976, il émigre sous d’autres cieux en quête de gloire et de fortune. C’est ainsi qu’il débarque à Valenciennes, où il ne va finalement trouver que des promesses non tenues, une place en équipe réserve et un minuscule appartement. Il tente ensuite sa chance avec Monaco et Bastia, mais n’y trouve guère plus de bonheur, la faute à plusieurs blessures et le moral dans les chaussettes en raison du manque de crédit accordé aux footballeurs africains. « On m’a jugé sur les apparences… les grands clubs n’ont pas cru en moi », explique-t-il avec un soupçon de rancœur.

C’est finalement avec le club de deuxième division de Saint-Étienne que Milla va trouver ses marques. Il y confirme son talent souvent mis en doute en marquant à 22 reprises en 31 matches. Plus tard, il va définitivement s’épanouir à Montpellier, où il est vénéré par les supporteurs pour ses dribbles déroutants, ses raids dévastateurs et, d’une manière générale, son panache.

Il prend congé du football français en 1989 après avoir marqué 152 buts, un total qui ferait la fierté de n’importe quel attaquant. Pourtant, les aventures de Roger Milla ne font que commencer…

Il lui faut encore conquérir la scène internationale. Membre de la glorieuse équipe camerounaise qui avait écrit une page d’histoire en se qualifiant pour la phase finale d’Espagne 1982, Roger se retire de la compétition internationale pour la première fois en 1987. En vacances sur une île paradisiaque à mille lieues de l’agitation du football, Milla ne se doute pas un seul instant qu’un coup de téléphone du président du Cameroun va le forcer à reprendre du service.

Un pas de danse…

A vrai dire, peu de gens en dehors du Cameroun espèrent voir briller le vieux maître africain, alors âgé de 38 ans, lors d’Italie 1990. Mais ils vont tous en avoir pour beaucoup plus que leur argent. Milla marque quatre buts pour le Cameroun, auteur d’un parcours époustouflant qui le porte jusqu’en quart de finale. Son sens du football, son style puissant et décoiffant et son large sourire sont presque aussi impressionnants que ses pas de danse autour du poteau de corner après un but.

Lors d’une phase finale placée sous le signe des tactiques réalistes et hyper-défensives et du cynisme à tout crin, le Cameroun et son Vieux Lion constituent, par leur style de jeu échevelé mariant improvisation et toupet, une véritable bouffée d’air frais. Leur campagne historique sonne l’arrivée sur la scène internationale de l’Afrique comme une force avec laquelle il faut désormais compter et qui va déboucher sur les succès ultérieurs du Nigeria et autre Sénégal. Elle force également la main de la FIFA en l’incitant à octroyer une troisième place qualificative au Continent Mère pour les phases finales à venir. Pas si mal pour une équipe composée en majorité de joueurs inconnus évoluant dans des championnats obscurs et d’un fier vieil homme…

Un record pour l’éternité

Quatre ans plus tard, Milla, insensible au poids des ans, sort une deuxième fois de sa retraite pour prêter son talent au Cameroun, encore qualifié pour la Coupe du Monde de la FIFA 1994. En dépit d’une décevante performance conclue par une élimination dès le premier tour aux Etats-Unis, le but de Roger face à la Russie fait de lui le plus vieux joueur à avoir jamais marqué en phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA. Il est alors âgé de 42 ans et on est en droit de se demander si son record sera jamais battu.

Lorsqu’on lui demande combien de sélections il a accumulées pendant toutes ces années en équipe nationale du Cameroun ou combien de buts il a marqués, sa réponse est caractéristique de ce lion parfaitement indomptable et insouciant. « Je ne sais pas », assure-t-il. « Cela ne m’a jamais intéressé. Tout ce qui comptait, c’était de jouer au football. »

 

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