Jérémy Nzeulie efface son défenseur d’un drible en crossover puis fracasse le ballon dans le panier avec un smash. Dans la foulée, il récupère la balle et ajoute trois nouveaux points avec un tir longue distance. Le public du Stade Coubertin rugit de plaisir. Nanterre affronte Strasbourg en finale du championnat de France de basket-ball et le Franco-Camerounais est en train de mettre l’ogre strasbourgeois à plat ventre durant ce troisième quart temps.
Le « petit poucet » de Pro A, Nanterre, s’impose 70 à 60 lors de ce 3e match entre les deux équipes, avec 14 points de Jérémy Nzeulie, meilleur marqueur de la rencontre. Avec désormais deux victoires à une, Nanterre n’est plus qu’à un match du titre et peut conclure ce 8 juin, à Coubertin. L’arrière ne réalise pas encore que son destin et celui de son club ont peut-être basculé ce 4 juin 2013 à Paris. « Ce soir, ce qui s’est passé, c’était vraiment magnifique, lance-t-il. L’ambiance était géniale. Le moment que j’ai retenu, c’est lorsqu’on est repassé devant au score après avoir été longtemps mené. J’ai l’impression que le gymnase s’est soulevé à ce moment-là. Le public a explosé. C’était extraordinaire ».
Jérémy Nzeulie raconte aussi son match, sans fanfaronner : « Strasbourg devait faire des choix (défensifs). Et comme je ne suis pas connu pour mes grandes qualités offensives, les Strasbourgeois m’ont laissé des positions de tirs. Ce soir, j’ai réussi à mettre la balle dedans, tout en restant dans mon rôle de défenseur. »
L’enfant du club
Cette grosse performance fait tout particulièrement plaisir à Pascal Donnadieu, l’indéboulonnable entraîneur de Nanterre, qui a vu Jérémy Nzeulie grandir : « C’est une fierté. Quand vous connaissez son parcours, le chemin qu’il a réussi à parcourir pour en arriver là, c’est encore plus valorisant pour un coach. » Même son de cloche du côté du pivot Johan Passave-Ducteil : « Il rongeait un peu son frein, il avait envie de jouer. Jérémy a montré toutes les qualités que nous, on connaissait déjà. Là, elles ont explosé au grand jour. »
L’intéressé savoure en tout cas : « Je ne sais pas si je peux avoir une plus belle situation qu’ici. Je suis dans mon club formateur, dans la région d’où je viens. J’ai apporté ma contribution à la victoire de l’équipe. Ce sont de superbes moments que je suis en train de vivre. »
Après la France, l’Afrique
Et l’été palpitant de Jérémy Nzeulie ne fait peut-être que commencer. Le binational est en effet pressenti pour disputer son premier Championnat d’Afrique des nations avec le Cameroun, en août en Côte d’Ivoire. « Je devrais y être. Mais j’aimerais bien prendre quelques jours pour reposer mes genoux. Après ça, je serai à 100% à la CAN (sic). » Il ajoute : « Tout ça, c’est terriblement motivant. Si on rassemble la sélection du Cameroun, on peut vraiment avoir une jolie équipe. Et ça nous donnerait l’occasion de nous qualifier pour les championnats du monde, ce serait incroyable. »
« Incroyable », un mot qui revient sans arrêt dans la bouche du joueur : « A un moment, pendant le match, je me suis dit que c’est incroyable ce que je suis en train de vivre. Je suis actuellement en finale de Pro A, je viens de mettre 14 points, on est à un match du titre et je vais pouvoir jouer une CAN ! Pour le moment, je n’arrive vraiment pas à réaliser. »
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