Les Camerounaises jouent dimanche leur place en quarts de finale de Coupe de monde. Une performance forcément historique puisqu’elles participent à leur premier Mondial. Mais leur sélectionneur, Enow Ngachu, est plus que confiant. Interview.
Dimanche 21 juin, les Lionnes indomptables, qualifiées pour les huitièmes de finale, égaleront peut-être la meilleure performance jamais réalisée par une équipe africaine, le Nigeria, dans une Coupe du monde féminine de football. Elles pourraient également se hisser à la hauteur de la génération masculine dorée du Cameroun, quart-de-finaliste en 1990.
Pour cela, elles devront d’abord surclasser les Chinoises en huitième de finale. Pas de quoi effrayer Enow Ngachu, le sélectionneur, qui livre à Jeune Afrique ses impressions… et ses (grandes) ambitions.
Comment se passe la préparation pour le huitième de finale ?
Bien, nous n’avons pas de blessées majeures pour le moment. Sur le plan physique et tactique, nous avons déjà fait notre travail et nous sommes en place. Nous nous concentrons davantage sur la préparation mentale. Nous allons essayer de nous faire plaisir comme nous le faisons depuis le début de la compétition.
Comment préparez-vous votre équipe mentalement, alors qu’elle est inexpérimentée à ce niveau ?
Le seul message que je veux leur passer, c’est que tous les Camerounais et tous les Africains sont derrière elles et que c’est le moment de se donner à fond pour écrire l’histoire du football camerounais et africain. Elles peuvent le faire. Il suffit juste d’y croire.Tous les Camerounais et tous les Africains sont derrière elles.
Quelle est le sentiment qui prédomine dans la sélection ? L’euphorie de la qualification ?
Non, la qualification est oubliée. Dès le lendemain, nous n’y pensions plus et nous étions tournés vers le match contre la Chine. Les filles sont de plus en plus concentrées et sûres de leurs possibilités. Elles savent qu’elles n’ont rien à perdre et que nous sommes au Canada pour apprendre.
Cette qualification est-elle une surprise pour vous ?
Non. Nous nous attendions à ce genre de performances. Nous sommes venus à la Coupe du monde en voulant faire mieux qu’aux Jeux olympiques de 2012, où nous avions perdu trois matchs en encaissant onze buts et en n’en marquant qu’un seul. Nous avons travaillé en conséquence et nous avons tiré les leçons de cet échec. Nous avons également eu l’avantage de jouer contre des pays comme la Suisse et l’Équateur qui n’avaient pas cette expérience. Je crois qu’avec la confiance actuelle, les filles peuvent aller au-delà des huitièmes de finale.
Nous nous attendions à ce genre de performances.
Qu’avez-vous changé entre 2012 et 2015 ?
Nous avons mis l’accent sur le plan tactique en travaillant nos animations offensive et défensive. Là-dessus, nous ne pouvons qu’être satisfaits : dans ce mondial, nous n’avons encaissé que deux buts et nous en avons marqué neuf. Ce groupe peut titiller les plus grandes nations du football. Sur le plan de l’expérience, nous avons encore à apprendre et il y a sûrement des choses à revoir, mais nous sommes pratiquement au niveau des meilleurs.
Le match contre le Japon, tenant du titre, perdu de peu (2-1) a-t-il servi de déclic dans ce mondial ?
Il nous a effectivement mis en confiance et nous a permis d’évaluer notre groupe. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à jouer comme ça contre le Japon, tous les espoirs étaient permis. Nous avions cet état d’esprit avant le dernier match contre la Suisse. Si nous avions dominé les Japonaises pendant une mi-temps, nous ne pouvions qu’écraser la Suisse.
Sur quelles joueuses vous appuyez-vous en particulier dans cette compétition ?
Aucune en particulier. Le groupe est le plus important. Il faut bien comprendre qu’il est quasiment inchangé depuis 2008 et que beaucoup de filles se sont connues chez les jeunes, dont j’avais moi-même la charge. Certaines sont parties jouer en Europe et ont encore gagné en expérience. Elles ont évidemment un apport très positif. C’est une génération qui, à mon avis, peut arriver en finale de cette Coupe du monde.
On me dit même que je devrais remplacer Volker Finke !
Vous êtes sous le feu des projecteurs depuis la qualification en huitième de finale. Comment gérez-vous cette situation ?
J’essaye de ne pas y penser car ça peut nous déstabiliser. Il y a beaucoup d’agitation sur les réseaux sociaux. On me dit même que je devrais remplacer Volker Finke à la tête de la sélection masculine ! Pour le moment, je suis concentré sur mon équipe et cette Coupe du monde. Atteignons nos objectifs et, ensuite, nous ferons le bilan.
Par jeuneafrique.com
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