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Une année blanche et sèche en Volleyball

Une année blanche.Les sélections nationales de Volleyball viennent de connaître une année sabbatique. D’abord les Lions du Volleyball. Le groupe conduit par le technicien allemand, n’a disputé que quatre rencontres lors des éliminatoires des Jeux olympiques. Le tournoi s’est tenu à Yaoundé du 17 au 21 janvier 2012. Les Lions n’ont pas obtenu de ticket mais le public a pu constater que le 12 de Peter Nonnenbroich avait du potentiel. Jean-Patrice Ndaki (capitaine, pointu, Jtekt Stings, deuxième division japonaise) et ses coéquipiers ont gardé la forme grâce aux différents championnats auxquels ils participent en clubs. C’est le cas de Nathan Wounembaina (Noliko Maaseik, Belgique, 28 ans, attaquant-réceptionneur), certainement parmi les meilleurs joueurs du Cameroun actuellement, champion de Belgique et vainqueur de la Supercoupe (2011-2012) ; Sem Dolegombai et Awal Ahmed, champions du Cameroun et vainqueur de la Coupe du Cameroun avec Fap… Cette oisiveté de la sélection nationale inquiète d’autant plus que, d’après le sélectionneur, une participation à des tournois internationaux était possible au mois de juin en Slovénie et dans d’autres pays.

Cette année blanche aurait pour effet immédiat, la régression du niveau des sélections nationales. Pourtant, l’an dernier, les coéquipiers de Jean-Patrice Ndaki ont connu la gloire : la médaille d’or aux Jeux africains puis, le métal en argent au Championnat d’Afrique. De 14e mondial au retour du Championnat d’Afrique en 2011, les Lions sont passés au 17e rang mondial d’après le classement publié par la Fédération internationale de Volleyball (Fivb) en août dernier. Dans l’encadrement technique, Peter Nonnenbroich, arrivé en fin de contrat en septembre dernier, n’est plus officiellement le sélectionneur des Lions.

Chez les dames, la réalité est pire. Aucune rencontre internationale. Juste une mise au vert en demi-teinte et des rencontres contre des équipes locales en guise de préparation des derniers éliminatoires des Jeux olympiques. Le tournoi qualificatif a eu lieu en février en Algérie. Les Lionnes étaient absentes, faute de moyens financiers. Bien qu’elles aient arraché la médaille d’argent aux Jeux africains. 30emondial l’an dernier, les Lionnes sont 31e mondiales actuellement d’après le classement Fivb.


Les équipes nationales seniors ont besoin de redémarrer sur de bonnes bases au regard des échéances futures. Elles devront participer aux qualifications des Championnats du monde en août, au Championnat d’Afrique en septembre et probablement aux éliminatoires de la Ligue Mondiale –pour les messieurs.

« Un an d’expérience à l’eau »

Peter Nonnenbroich (entraîneur de volleyball) : « Avant, nous avons pratiquement réalisés tous nos objectif. Tous les jeunes joueurs ont perdu une année entière parce que nous avions un programme qui nous permettait de travailler pendant l’été (Ndlr : juin). Nous avions des invitations à prendre part à une moyenne de cinq tournois. Au ministère, nous n’avions aucun contact et aucune communication possible. L’objectif des stages était de faire travailler les joueurs, leur permettre de gagner en expérience parce que cette année il n y avait pas de compétition officielle. Nous avions une invitation au Qatar, en Slovénie et République Tchèque mais nous n’avons rien fait. Pourtant, pour qu’un joueur soit au meilleur de sa forme, il doit disputer de nombreuses rencontres, participer à des stages pour acquérir de l’expérience et cela fait un an d’expérience internationale à l’eau. Si on ne joue pas comment fait-on pour gagner la Can ou prendre part au Championnat du monde ? Si on veut des débutants pour des compétitions internationales on ne fait rien mais si on veut de grands joueurs on se prépare. »

« Une grosse perte »

Joseph Nane Eone, sélectionneur des Lionnes : « Cette année, nous attendions les préolympiques pour permettre à notre sélection féminine de travailler. Mais la sélection nationale ne s’est pas déplacée. Ne pas participer à une compétition internationale entame grandement le rendement d’une équipe. Les garçons eux, ont pourtant pris part au tournoi qualificatif des J.O. organisé ici à Yaoundé. Pourquoi ne sommes-nous pas partis en Algérie? Personne ne m’a donné de réponse. Pourtant, pour avoir de l’expérience, il faut assister aux compétitions internationales. Cette année a été une grosse perte pour nous. Les années antérieures, le Cameroun envoyait trois clubs à la Coupe de la Ligue africaine. Ce sont ces compétitions internationales africaines qui permettaient aux filles de garder la main. En sport de haut niveau, il faut jouer pour être compétitif. Je crois que s’il y avait un réel suivi de la sélection nationale féminine, nous aurions engrangé un métal en or en Afrique. Mais, l’entraîneur que je suis, essaie d’être sur les terrains tous les jours. Pendant le championnat, lors des séances d’entraînements. J’utilise les moyens du bord pour garder la main de mon côté. »

« Il n y a pas eu d’année blanche »

Lavoisier Yende, secrétaire général de la Fédération camerounaise de volleyball : « Il n’y a pas eu d’année blanche pour les sélections nationales. En janvier dernier, le Cameroun a organisé le tournoi qualificatif masculin des Jeux Olympiques. Les Lions y ont participé mais n’ont pas obtenu de ticket. En 2011, la sélection nationale a pris part à un stage en Slovénie. Quant à la sélection nationale dames, elle devait prendre part aux préolympiques en Algérie mais elles n’y sont pas allées du fait des restrictions budgétaires. Il faut que ces entraineurs soumettent leurs programmes au ministère. C’est en septembre dernier que la Fédération internationale de volleyball a renouvelé ses organes. C’est à partir de ce moment que des programmes sont établis. Et c’est à partir de ces programmes que les entraîneurs doivent élaborer un plan de travail qui sera soumis au ministère. Nous savons dès lors que les éliminatoires du Championnat du monde se dérouleront au mois d’août. Le pays reste à déterminer tandis que le Championnat d’Afrique se déroulera au mois de septembre. C’est dès maintenant que les entraîneurs doivent établir un programme de préparation. Pour les entraineurs qui devaient assister à un tournoi au mois de juin et qui n’y ont pas pris part, cela ne compromet pas la préparation de la sélection nationale. »

Propos recueillis par A.B.

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