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Coupe du Monde Espagne 82 : le Cameroun fut éliminée au premier tour, sans perdre le moindre match

Après la désillusion de la CAN 72, le Cameroun retrouve 10 ans plutard une compétition d’envergure : la Coupe du monde. Les lions indomptables participent pour la première fois à une phase finale d’une coupe du monde C’était en Espagne. Le Cameroun se présente à la coupe du monde 1982, comme le cinquième représentant de la CAF à la coupe du monde, avec l’Algérie (l’Égypte en 1934, le Maroc en 1970, le Zaïre en 1974, la Tunisie en 1978).

En effet, les Lions indomptables sont qualifiés à la fois pour la 13è coupe d’Afrique des nations qui se déroule en Libye et la 12è édition de la coupe du monde de football qui se joue en Espagne. En Libye, le Cameroun évolue dans la poule A de Tripoli avec la Tunisie, le Ghana, futur vainqueur de l’édition, et la Libye, pays organisateur. Les Lions Indomptables sont sortis de la compétition au premier tour après trois matchs nuls dont deux vierges. Les autorités camerounaises jugent la prestation des Lions piètres et l’entraîneur Zutic Branco, pourtant fort apprécié par les camerounais pour son professionnalisme, va payer de son poste. Pour la coupe du monde, les autorités camerounaises vont jeter leur dévolue sur le nantais Jean Vincent jugé “plus expérimenté”. Le nouvel entraîneur compose une sélection dont l’ossature est constituée de joueurs du canon Kpwa Kum de Yaoundé: Thomas Nkono, Docteur Abéga, Ibrahim Aoudou, Mbida Arantes, Emmanuel Kundé, Mbom Ephrem, Nguéa etc.. . Trois professionnels sont de l’expédition espagnole: Roger Milla, Michel Kaham et Jean Pierre Tokoto, qui évolue au cosmos de New York. Dans cette équipe de Jean Vincent, une surprise de taille: la titularisation au poste de libéro du bétonneur Elie Onana Eloundou, sociétaire de Fédéral Club de Foumban, en lieu et place du «Général» Ndoumbé Léa ! L’absence d’Eugène Ekoulé, sociétaire de l’Union de Douala, fut aussi remarquable mais les 22 joueurs de la liste de Jean Vincent étaient tous des joueurs de talent. Cette année, se souvient Docteur Abega, “nous découvrions vraiment la coupe du monde. La quasi-totalité des joueurs de l’équipe nationale évoluaient alors au terroir. Certains d’entre nous n’avaient jamais mis les pieds en Europe. Nous n’avions pour la plupart jamais affronté une équipe européenne. Le premier choc, c’est lors du stage de préparation: les stades avaient des gazons qui ressemblaient à un énorme tapis, et nous livrions des matches de préparation face à des sélections régionales quasi insignifiantes ! D’ailleurs, le maire d’une petite bourgade française dont la sélection venait de battre le Cameroun organisa une fête et déclara que sa localité pouvait prétendre à une place au mondial espagnol ! Nous n’avions pour seul repère du football mondial que les écris de France Football. Il n’y avait pas de télé au Cameroun à l’époque… » Les Lions Indomptables arrivent donc à la coupe du monde espagnole en terrain totalement inconnu. Ils ne sont guère pris au sérieux par leurs adversaires. L’entraîneur péruvien multiplie des déclarations à la presse pour dire que son équipe qui vient de battre la France à domicile en match amical ne fera qu’une bouchée du Cameroun. Pour NDjeya René, le puissant défenseur camerounais, «sur le terrain au premier match, nous ne trouvions plus cette grande équipe péruvienne avec ses stars, Téofilo Cubillas, Julio césar Uribe, Quiroga dit «el loco», dont la seule prononciation pouvait créer la panique dans nos rangs, mais déjà l’esprit Lion était là et nous le savions tous ! La vérité était toute autre ce jour là et le but refusé de Milla était parfaitement valide». Ce but est injustement refusé par l’arbitre WOHRER Franz, Autrichien de surcroît ! Décidément, les arbitres autrichiens ne nous portent pas bonheur. Après ce match contre le Pérou, les Lions prennent davantage conscience de leurs potentialités mais pêchent par manque de concentration. En effet se souvient Docteur Abega, «après le match contre le Pérou, nous avions fait les commentaires toute la nuit, et même la veille du match face à la Pologne, tellement nous nous sentions à la hauteur du tournoi! Pour ce deuxième match, nous avions joué sans complexe devant la Pologne de Lato et Boniek . D’entrée, les polonais nous ont dominés et c’est grâce aux prouesses de «Thomy NKONO» que nous n’avons pas pris de but dans les 10 premières minutes». En deuxième mi-temps, le Cameroun reprend la direction du match. Les Lions indomptables multiplient des offensives et réussissent à se faire une dizaine d’occasions de buts, sans malheureusement les concrétiser. Ils s’en tirent comme contre le Perou, avec un nul vierge qui satisfait toute la délégation africaine. Le souvenir du passage en coupe du monde du Zaïre de Kazadi étant encore frais dans la mémoire du football africain. Arrive alors le troisième match contre l’Italie. Le Cameroun pourtant déjà en confiance va cruellement manquer d’ambition. «Avant ce match, nos bagages étaient déjà faits. Personne au sein de la délégation ne s’attendait à nous voir au second tour. Le message des dirigeants était clair: terminer ce dernier match sans être ridicules et rentrer tranquillement au pays», raconte Docteur Abega. Avant la compétition, les italiens avaient eux aussi fait de grandes déclarations expliquant qu’ils marcheraient sans problème sur les Lions. Mais après les deux premiers matches des Lions indomptables, les poulains de Enzo Bearzot prennent peur. «Avant le match, les italiens n’osaient pas nous regarder dans les yeux. Ils avaient vraiment peur de nous. Le match a été très tactique. Les italiens ont ouvert le score après une glissade de Thomy Nkono. La minute d’après nous sommes revenus au score après une très belle action d’Ibrahim Aoudou conclue par l’artiste Mbida Arantès». Après ce but, les camerounais vont curieusement rester tranquillement dans leur camp, sans vraiment essayer de marquer ce deuxième but qui aurait pu les qualifier. L’Italie de Paolo Rossi, sortira de la marmite camerounaise pour aller éliminer la Pologne en demi finale et remporter le trophée pour la troisième fois et les camerounais rentreront tranquillement à la maison après le premier tour, au grand soulagement du gouvernement qui les accueillera comme des héros. «Aujourd’hui avec du recul, je me dis que nous avions une équipe de qualité, capable de gagner la coupe du monde.


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