Les acquis dans le football féminin sont incontestablement nombreux en ce qui concerne surtout sa promotion et son organisation sur l’étendue du territoire camerounais. Fortes d’un championnat de première division en vitesse croissante au fil des années, les équipes se rivalisent valablement et les prestations se font honorables.
Le championnat de première division de la saison qui vient de s’achever a présenté une image du football féminin camerounais dont on peut s’enorgueillir. À l’issue des 22 matchs joués, le trio de tête composé d’ AWA de Yaoundé, AMAZONES FAP de Yaoundé et LOUVES MINPROFF de Yaoundé s’est démarqué avec plus de 50 points obtenus sur 66 possibles par équipe. En dehors de RENAISSANCE de Guider et VENT du Nord qui peuvent justifier de leur médiocrité par l’enclavement des régions du Nord, propice à l’impréparation, seul le cas du forfait de FEMINA STARS d’Ebolowa a poussé à l’inquiétude.
Tant bien que mal, les autres six équipes du milieu du tableau ont tenu tout au long de la saison à faire bonne figure et même à accrocher les ténors, à l’exemple de CAÏMAN filles de Douala qui infligea sa première défaite de la saison à LOUVES.. Éclair-vent du Nord (6-0), caïman-vent du Nord (5-0), LOUVES-eclair (5-0), LOUVES-Green City (7-1,6-0), social du Mbam-vent du Nord (6-0), LOUVES-Diamaré(8-0), amazones-Diamaré(6-0), AMAZONES-femina(12-0,12-0), louves-femina(10-0), sont les onze scores les plus lourds enregistrés en 132 matchs. C’est dire que toutes les équipes convergeaient vers un seuil qualitatif.
Classée 3e à l’issue de cette saison et ayant déjà à plusieurs reprises remporté la coupe et le championnat du Cameroun dans le passé, l’équipe du ministère de la promotion de la femme et de la famille ( MINPROFF) s’est confirmée comme étant le creuset de bonnes joueuses bien encadrées. C’est aussi que plusieurs d’entre elles ont été retenues par le sélectionneur Joseph Curtis NDOCKO lors de la rencontre contre le Congo, comptant pour le dernier tour éliminatoire de la CAN féminine 2018.. on peut citer: Thérèse ABENA, Dolorès Tchapdja, Christine MPEH Bissong, Charlène MEYONG M, .. LOUVES MINPROFF à également fourni la meilleure buteuse du championnat, Mpeh Bissong. D’autres équipes de première division ont révélé des joueuses comme Flore Kameni, Danielle Ndong, Guylaine Tchadeu, Blandine Aboudi, Reinette Abega.
Et puis vint la coupe du Cameroun dont les demi finales sont prévues jeudi le 30 août au centre technique de Odza à Yaoundé. À l’affiche : AMAZONES contre LOUVES, ECLAIR de Sa’a contre ASFF Diamaré, quatre équipes qui représentent valablement la D1 féminine de football mais Dieu seul sait le nombre de combinaisons fallacieuses qu’il y’eut avant d’arriver à ce carré final. Combinaisons qui ont anticipé à la sortie de plusieurs équipes valeureuses de la D1.
Pour beaucoup d’observateurs, les combinaisons des rencontres de la coupe du Cameroun contribuent à briser l’image d’un football féminin développé que reflète le championnat. Une mauvaise organisation qui vient ébranler un travail sûr, sérieux et cohérent provoquant les éliminations précoces des clubs talentueux et mythiques au risque de menacer sérieusement la crédibilité du football féminin et de désintéresser les spectateurs que l’on a déjà du mal à mobiliser. Le problème est réel et doit être débattu par les instances compétentes pour deux raisons principales : la promotion du spectacle lors d’une finale de coupe et l’équilibre entre les protagonistes à partir des 1/8es de finale.
Au moment même où les amateurs de football (et ce depuis les exploits inédits de l’équipe nationale féminine de football) expriment de l’engouement pour le football féminin, comment expliquer que les matchs de quart de finale qui se soldent sur les scores de 10 buts à zéro ne participent pas à jeter le trouble dans l’opinion publique ? Au delà du football en tant que jeu, qu’est-ce que la coupe du Cameroun compte t-elle promouvoir ? Une série de questions qui poussent à douter de l’objectivité du format des rencontres de cette coupe tel que appliqué actuellement.
Nombreux sont ceux qui préconisent d’adopter la formule des têtes de liste ou chapeaux lors du tirage au sort.et ces têtes de liste devraient être des équipes performantes et régulières sur le plan national..on peut parler de Awa, AMAZONES, LOUVES, CAÏMAN.. à ces têtes de liste viendront se greffer les équipes inférieures ( après organisation des phases éliminatoires par région). Ceci, pour éviter de voir les clubs talentueux, bien armés physiquement et capables de ramener du monde au stade, éliminés dès le premier tour.
Une formule de têtes de liste, pour éviter également que les meilleures équipes se croisent précocement (le cas de Awa et Social du Mbam éliminés au premier tour par AMAZONES et LOUVES) pour laisser place à des figurants et à des matchs à sens unique avec des scores fleuves de 10-0 en quarts de finale !!! Même si pour les équipes inexpérimentées, l’objectif en coupe du Cameroun est de briser le Diktat des équipes fortes au cours des matchs à élimination directe, la ferveur populaire et la crédibilité de notre football dépendent des affiches et des résultats sur le terrain.
Une coupe du Cameroun dont l’affiche met face à face AWA et Amazones connaîtra plus de retombées positives qu’à une finale de coupe du Cameroun dont l’affiche met face à face Awa et Amazones connaîtra plus de retombées positives qu’une finale de coupe qui opposera LOUVES MINPROFF à VISION SPORT et qui s’achèvera sur le score de 8 buts contre zéro… Avec la formule des équipes-chapeaux, la stupidité du football sera plus voilée et les jeunes équipes seront contraintes de se mettre au travail.
En attendant que la fédération camerounaise de football revienne à une désignation objective et équilibrée des matchs de la coupe du Cameroun de football féminin ( tel que cela se passait entre 1990 et 2002), , nous vivrons jeudi 30 aout la finale avant la lettre, une demi finale qui opposera LOUVES MINPROFF à AMAZONES FAP. La deuxième demi finale mettra aux prises ECLAIR de Sa’a et ASFF Diamaré, on l’a compris, la finale sera un match à sens unique.
Par : MIMI NLEPNA
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