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LFP : Lendemains incertains – Financement: L’argent de la discorde

C’est en principe ce jour que prend effet la menace des clubs de MTN-Elite One et de MTN-Elite Two. Dans une correspondance adressée le 18 avril dernier à la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC), annonce la suspension de la participation des clubs aux compétitions dès ce jour si les deux premières tranches de la subvention de l’Etat ne leur sont pas payées. Par ailleurs, les clubs laissent entendre qu’ils ne se reconnaissent pas dans la convention signée entre la LFPC et la CRTV. Ils exigent également l’apurement des impayés dus aux commissaires de matches et aux arbitres. Cet épisode illustre le bras de fer entre la LFPC et les clubs. Depuis le lancement du championnat professionnel du Cameroun en 2011, les rapports n’ont jamais été sereins entre les principaux acteurs. 2012, année expérimentale, a été mi-figue mi-raisin. Les observateurs avaient espéré que les insuffisances de départ allaient être corrigées cette saison. Que non! Un conflit géant a retardé l’ouverture de la saison. La LFPC exigeait que les clubs se transforment en sociétés commerciales. Cette situation, a paralysé les activités. Il a fallu que Pierre Semengue mette un peu d’eau dans son vin pour que les championnats démarrent. 

Depuis qu’elles ont été lancées en février dernier, ces compétitions n’ont malheureusement pas de grande visibilité sur le terrain. La méga-crise qui secoue en ce moment le football camerounais au sommet, au sujet des élections à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a presque éclipsé les championnats de MTN Elite One et MTN Elite Two. Tous les regards sont focalisés sur le processus électoral à la Fécafoot. La «bataille de la Fécafoot» a une incidence directe. Elle a même des victimes collatérales: les joueurs. Ce malentendu a des manifestations. Chaque acteur a son camp. Les clubs ne cachent pas leur proximité avec la Fécafoot. La LFPC, elle, est solidaire du Ministère des Sports et de l’Education physique. Les clubs n’ont reçu jusque-là qu’une partie de la subvention de MTN (12 millions par club), sponsor des championnats de première et deuxième division. Le soutien de l’Etat reste toujours attendu. Outre les difficultés de financement, la Ligue fait face à un autre problème: l’imminence de la fin du mandat de Pierre Semengue. Sur proposition de la Fécafoot, le Président de la Ligue de football professionnel avait été nommé par le Minsep pour une durée de deux ans, non-renouvelable. Sa mission s’achève en principe en juillet prochain. Dans trois mois donc. 

Logiquement, c’est maintenant qu’il faut travailler sur le profil du nouveau patron de la LFPC. A défaut de le désigner carrément. Si les textes sont respectés, la phase-retour des championnats d’élite et de deuxième division devrait être pilotée par une nouvelle équipe dirigeante. De gros nuages s’amoncellent au-dessus du football camerounais. Beaucoup d’observateurs n’hésitent pas à dire que les lendemains du professionnalisme dans notre pays sont incertains. Ce projet est dans une phase délicate. Il est même presque compromis. Et pourtant, la WA a fixé comme deadline novembre 2014 aux associations membres retardataires pour pratiquer un football professionnel sur la base d’un schéma bien défini. Un cahier de charges précis (mutation des clubs en sociétés commerciales, contrats avec les joueurs et les entraîneurs, terrains d’entrainement, sièges…) a été élaboré. A moins de quinze mois de cette échéance, rien de concret n’est fait sur le terrain. CT revisite ce chantier qui n’avance pas. 


Financement: L’argent de la discorde 

Les malentendus actuels entre la Ligue et les clubs portent principalement sur l’argent. 

Les clubs de Dl et de D2 ont deux principales sources de financement. MTN, sponsor officiel de ces deux compétitions, appuie les équipes à hauteur de 500 millions environ par an. L’opérateur de téléphonie mobile, qui a revalorisé sa contribution en début de saison, offre même des équipements (maillots, ballons) en appoint. L’Etat accompagne également les clubs. L’année dernière, les pouvoirs publics ont déboursé plus de 360 millions. Cette saison, 750 millions environ ont été budgétisés. A ce jour, la subvention de l’Etat n’est pas encore payée. Selon des indiscrétions recueillies au MINSEP, ce dossier est sur la bonne voie. L’appui de l’Etat devrait être régularisé en principe tous les trois mois. La tranche trimestrielle est de 160 millions. Depuis l’année dernière, les tiraillements entre la LFPC et les clubs portent sur la répartition des deux principales enveloppes. Les clubs n’approuvent pas les méthodes de la Ligue qui opère selon eux des retenues arbitraires à la source. Les clubs s’élèvent, par exemple, contre la retenue du million défalqué par la Ligue en début de saison sur l’avance de la quote-part de la FECAFOOT, pour aider les clubs à organiser les assemblées générales au cours desquelles les clubs devaient se transformer en sociétés commerciales. Emile Onambélé Zibi laisse entendre que tout cela «n’était pas prévu». 

La Ligue reçoit également un coup de pouce de la FECAFOOT qui a déboursé, l’année dernière, plus de 200 millions. Le lancement de l’actuel exercice n’a été possible que grâce au déblocage d’une somme de 75 millions par la FECAFOOT. C’est avec cet argent que la Ligue a préparé le démarrage des championnats de Dl et de D2. Les caisses des clubs devraient être également garnies par les contributions des supporters, des membres, voire d’autres sponsors. Canon et Tonnerre de Yaoundé ont, par exemple, reçu en début de saison chacun 10 millions de la Communauté Urbaine de Yaoundé. Coton Sport de Garoua reçoit un soutien de la SODECOTON. Les recettes des stades constituent également une source de revenus. Les clubs évoluant à Douala et dans certaines villes comme Bafang, Limbé, Bangangté, Bamenda ne peuvent pas cracher sur cette rubrique. Les stades de ces villes accueillent, en effet, du monde les week-ends. L’argent divise les clubs et la LFPC d’une part; les joueurs et leurs clubs employeurs d’autre part.

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