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Kobe Bryant, hommage grandiose pour une légende

Cette nuit, à la mi-temps du match Lakers-Warriors, la franchise californienne a retiré les deux maillots floqués des numéros 8 et 24 portés par Kobe Bryant, l’arrière désormais légendaire des Lakers pendant près de 20 saisons. Entouré d’un parterre de stars de la NBA et d’ailleurs, Bryant a eu droit à un hommage à hauteur de sa carrière : magnifique.

« Nous sommes ici pour célébrer le plus grand joueur à avoir jamais porté le maillot
or et violet »… La voix rauque d’ Earvin « Magic » Johnson s’élève dans le travées du Staples Center de Los Angeles. Le public se lève, déjà en transe. Kobe Bryant s’avance sur le logo des Lakers, au centre du terrain. L’étreinte, chaleureuse et sincère, avec le président des opérations basket des « Purple & Gold » fait passer un frisson dans la salle, comme la transmission d’un héritage légendaire, l’ajout d’une nouvelle icône dans le panthéon de stars que compte déjà la franchise angeleno.
Nous l’avions quitté le 13 avril 2016, lors d’une victoire face au Jazz de l’Utah, dans cette même salle qui l’a vu éclore, grimper, durer et donc conclure. Il avait inscrit à lui tout seul, à 37 ans, 60 des 101 points des Lakers. Au prix de 50 shoots, un nombre irréel pour un seul joueur, Kobe Bryant s’en était allé sur un énième exploit. Individuel, comme il l’a tant fait pour « ses » Lakers. Vingt saisons de performances gigantesques parfois entachées d’un individualisme féroce.

Nous le retrouvons jeune retraité, souriant et père épanoui, venu en famille entrer dans le clan des immortels de la franchise, comme Jerry West, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar ou, plus récemment, son turbulent coéquipier Shaquille O’Neal. « Quand j’étais un enfant en Italie, je rêvais que mon maillot soit un jour accroché chez les Lakers, mais je n’avais certainement pas imaginé qu’il y en aurait deux ! », avait-il déclaré avant la cérémonie.


Devant une constellation de stars d’hier et d’aujourd’hui, d’Allen Iverson à Bill Russell, en passant par son plus fidèle lieutenant Derek Fisher, Kobe Bryant a écouté, parlé puis levé les yeux au ciel. Pour voir se hisser non pas un, mais deux maillots, le 8 et le 24. Un exploit jamais accompli par un seul joueur dans une franchise.

Le 8, c’est le symbole du Kobe « retro », le jeune arrière sorti du petit lycée de Lower Merion en Pennsylvanie. Coupe afro, dunks surpuissants et entente cordiale avec « Shaq » pour mener les Lakers au « three-peat » (trois titres de suite) entre 1999 et 2001. De 1996, l’année de sa draft à 2006, « Kobe 8 » a martelé les arceaux et rempli les filets de la NBA.

Le 24, c’est la seconde vie de Kobe. En conflit avec O’Neal, désormais à Miami, Bryant entame une seconde vie. Une seconde carrière. Il troque alors son 8 pour le 24. L’arrivée de Pau Gasol marquera deux nouveaux titres pour la franchise, acquis en 2009 et 2010. Bryant en comptera donc cinq au total, autant que Magic Johnson, mais un de moins que Michael Jordan. Comme une ombre qu’il a toujours poursuivi, un fantôme insaisissable qui lui a toujours échappé.
Considéré comme l’héritier du numéro 23, Kobe Bryant a poussé la symétrie jusqu’à la fusion, comme sur son « fadeaway », ce shoot à 180° après un mouvement poste bas. Mais il n’a jamais réussi à l’égaler, comme personne d’ailleurs. Alors Bryant a poursuivi sa propre voie, avec une rage de vaincre insatiable et une exigence terrifiante, pour lui comme pour ses coéquipiers. « Ces moments-là sont le rêve. Ce qui compte ce n’est pas la destination, mais le voyage. Si vous le faites, ce ne sont pas vos rêves qui deviendront réalité mais quelque chose d’encore plus grand », a-t-il lancé, avant de conclure sur un « Mamba out » (le mamba
sort), en référence à son surnom de Black Mamba.

Dans le rétroviseur, le palmarès de Bryant est gigantesque. Cinq titres, un MVP, meilleur scoreur de l’histoire des Lakers et troisième de l’histoire de la NBA (derrière Kareem Abdul-Jabbar et Karl Malone), et des souvenirs plein la tête. De son alley-oop à destination de Shaq lors du dernier match des Finales de conférence en 2000, à ses 81 points le 22 janvier 2006 ou de ses lancers-franc décisifs avec une une déchirure au tendon d’Achille. L’arrière a réussi, collectivement et individuellement.
Jeanie Buss, la propriétaire des Lakers, a pris la parole à la suite de Magic Johnson pour congratuler le Mamba, sourire réel mais toujours contenu. « Nous t’avons demandé ton énergie et tu nous as donné ton coeur, ce qui est bien plus, l’a remercié Buss. Tu as imposé à tout jamais ta marque sur cette franchise ». Le coeur, Kobe n’en a jamais manqué. Mais il ne l’a donné qu’à une seule équipe : ses Lakers. Mamba out.

Par Théo Gicquel / francetv.info

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