Pas favoris de cette édition, l’Egypte et le Cameroun peuvent renouer avec leur glorieux passé en finale.
L’affiche est aussi prestigieuse qu’inattendue. L’Egypte et le Cameroun, deux des nations les plus titrées du football africain mais sevrées de sacre continental depuis respectivement sept et quinze ans, s’affrontent en finale de la Coupe d’Afrique des nations pour retrouver leur gloire perdue, dimanche (20h00) à Libreville. Avoir parié sur une telle finale avant la compétition a dû rapporter gros. Car les favoris du tournoi étaient plutôt la Côte d’Ivoire, tenante du titre, l’Algérie et son Ballon d’Or africain Riyad Mahrez, ou encore le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang, pays-hôte. Tous trois ont été sortis dès le 1er tour.
Difficile en revanche d’imaginer voir en finale l’Egypte, qui a connu une traversée du désert de sept ans après son incroyable triplé (2006, 2008, 2010) en manquant les trois dernières éditions, et qui se présentait au Gabon avec dans ses rangs 19 joueurs (sur 23) disputant leur première CAN. Et encore moins le Cameroun, composé d’un effectif sans stars, rajeuni en prévision plutôt de la CAN-2019 organisée à domicile – régénération incarnée par le gardien Fabrice Ondoa ou le milieu offensif Christian Bassogog (21 ans) -, et amputé de plusieurs « cadres » ayant préféré rester dans leur clubs européens.
« C’est un rêve pour nous que d’aller en finale ! », s’est d’ailleurs réjoui le sélectionneur du Cameroun Hugo Broos, après la victoire de ses joueurs contre le Ghana (2-0) en demi-finale, jeudi à Franceville. Pourtant, au vu l’histoire des deux sélections, il n’est pas si surprenant de les revoir au plus haut niveau. Avec 7 titres pour l’Egypte, et 4 pour le Cameroun (comme le Ghana, ndlr), les deux équipes possèdent tout simplement le palmarès le plus prestigieux dans la compétition reine du continent africain.
Les Lions veulent leur revanche
Défaits lors de ses deux face-à-face en finale contre les « Pharaons », d’abord en 1986 (0-0, 5-4 t.a.b.) puis en 2008 (1-0), les « Lions indomptables » veulent enfin prendre leur revanche, près d’une décennie après le dernier affrontement. Mais comment faire face au monument Essam El-Hadary, en quête d’une 5e couronne à 44 ans et qui a réussi à garder ses cages inviolées jusqu’en demi-finale? Qui a éliminé à lui seul le Burkina Faso en demies lors de la séance de tirs au but, alors que son équipe était en ballottage défavorable?
Et comment limiter l’influence de la star de l’AS Rome Mohamed Salah, très en jambes lors de la compétition (2 buts) ? « Il faudra continuer à chercher à jouer de la (même) façon que » contre le Burkina Faso en poule, ou contre « le Ghana en première période de la demi-finale », souligne auprès de l’AFP l’ancienne gloire camerounaise Patrick M’Boma, chef de file du dernier sacre en 2002. « Ce sont des moments qui peuvent servir de référence à cette formation. » « Si elle venait à être menée au score il faudrait savoir réagir, comme cela a été le cas contre la Guinée-Bissau (2-1), continuer à avoir du caractère et une confiance en soi. Les Egyptiens n’ont pas plus d’expérience. Ils ont 7 CAN, il nous en faudrait une 5e pour ne pas que l’écart se creuse », prévient-il.
Moins prolifique que son adversaire, l’Egypte de Hector Cuper compte sur sa défense de fer pour écoeurer son adversaire et le surprendre par des contres assassins. « Nous avons très bien joué en ne concédant qu’un seul but. Nous savons que nous allons faire face à une équipe coriace. Le Cameroun a de bons joueurs, surtout devant, donc ne devrons être concentrés et attentifs dans ce domaine », a déclaré le défenseur égyptien Ahmed Elmohamady. « C’est super de finir la compétition en finale mais ce serait encore mieux de la remporter. Nous avons débuté la compétition avec un seul objectif, revenir en Coupe d’Afrique et la gagner de nouveau », espère-t-il. Mais qui réussira son « come-back » gagnant ?
Avec AFP
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