Football

Jean pierre Kepseu : « c’est un travail de 15 ans de recherches et de fouilles dans tous les coins du pays… »

Depuis hier, au Hall de L’Ifc de Yaoundé il a mis sur pied une exposition photos documentaire qui retrace merveilleusement les grandes phases de l’évolution du football au Cameroun entre 1928 et 2002. Approché par notre reporter des jours avant ce vernissage, il nous donne les raisons d’une telle initiative, tout en partageant les expériences qui ont émaillé ses recherches effrénées d’archives et de trésors, pour ainsi dire…

C’est quoi l’objet de cette exposition ?

Déjà les motivations viennent du fait que j’ai remarqué un vide malgré les prouesses du football camerounais, il n’y a aucun documentaire qui retrace les grands moments de cette discipline. Alors cela m’a inspiré à faire des recherches pour pouvoir partager ces expériences au grand public.


Ça vous a pris combien de temps pour rassembler ces différents éléments qui aujourd’hui passeraient pour des véritables trésors aux yeux de des férus du ballon rond ?

Je dirai tout d’abord que c’est un travail de 15 ans de recherches et de fouilles dans tous les coins du pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.

On imagine bien que ce n’était pas de tout repos… les avez-vous eu au prix fort, ces photos ?

Ça n’a pas été facile c’est vrai, j’ai lancé des recherches et à chaque fois que j’apprenais par exemple qu’il y avait quelqu’un au Nord qui a vécu à une époque précise, je me rendais auprès de lui pour en savoir plus et récolter quelques photos, parfois j’en trouvais, parfois pas. Malheureusement, la grande difficulté était que même les acteurs de ces temps forts n’avaient pas de photos ni archives. Ce qui m’a encore boosté, car je me suis dit, si on ne reconstitue pas ses archives aujourd’hui, dans 100 ans on n’aura rien.

Tenons par exemple la photo derrière vous, il s’agit de l’image mémorable du tout premier président du Cameroun S.E Ahmadou Ahidjo donnant le coup d’envoie du 1er match de la coupe du Cameroun en 1963 ; que vous rappelle cette époque ?

C’est cette année là que je suis né (rire). Quand je vois ce Monsieur donnant ce coup d’envoie, ça me rappelle un homme d’action. Ça me flatte ce genre de photo car on n’a plus l’habitude de voir ce genre d’action.

Avez-vous travaillé seul dans ce projet ?

Ce projet, je l’ai pensé tout seul et comme je vous l’ai dit plus haut l’idée m’est venue d’un constat et ayant étudié le terrain en tant que photojournaliste. J’en avais parlé à un grand ami qui n’est plus au Cameroun, il m’a juste donné quelques idées, mais le gros du travail a été mené par moi-même.

S’il vous était donné de faire une petite comparaison entre les photojournalistes de l’époque et ceux d’aujourd’hui, au Cameroun bien évidement, que diriez-vous ?

Je dirai tout simplement que c’est dommage qu’aujourd’hui beaucoup de mes confrères n’aient pas compris l’importance des archives ; les gens sont voués à la facilité et pour eux faire une photo c’est beaucoup plus pour la quête d’argent. Ce qui fait qu’aujourd’hui  lorsqu’un vous fait une photo et qu’après vous la lui demandez, il vous dit qu’il ne retrouve pas le cliché parce qu’il espère un 500frs qui va tomber

Etes-vous entrain d’insinuer que l’avenir su photojournalisme est menacé ?

Malgré tout je pense que le métier n’est pas menacé, j’ai espoir et en tant que formateur j’apporterai toujours ma modeste contribution afin que beaucoup puissent comprendre l’importance de la photographie.

Vous parliez tantôt du manque de sérieux de certains de vos confrères ; comment les qualifiez-vous ?

Je pense honnêtement que beaucoup ne sont pas des journalistes, ce sont « des presse-bouton », c’est-à-dire qu’ils font des photos pour aller vendre aux joueurs, donc ils ne le font pas pour l’exploitation de la presse. Mais c’est aussi parce que la presse ne les encourage pas.

Pour cette exposition qui ouvre les portes ce mercredi 30 janvier, qu’attendez-vous du public ?

Qu’il vienne massivement, s’informer et se cultiver parce qu’en réalité cette expo c’est un outil de pédagogie. C’est un espace de formation, c’est une part de l’histoire du Cameroun que je suis entrain de développer à ma manière.

Vous arrive t-il de regretter d’avoir choisi de faire ce métier ?

J’estime avoir fait un très bon choix, parce que je vis de la photo exclusivement depuis prés de 17 ans. Le photojournalisme paye, il suffit de bien faire son travail et de façon professionnelle.

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