Football

Le Championnat professionnel se prépare dans la douleur

On annonce pour le 1erfévrier, la première rencontre de la saison 2014-2015. Des semaines plus tôt, c’est la date du 18 janvier qui était évoquée. Avant même la première balle, on doit taper sur le tout premier report ! On a beau chercher, on n’en voit toujours pas la perspective. Celle du  redémarrage serein des championnats  des  Ligues 1 et 2 du football  dit professionnel au Cameroun. Cette crise latente dont on ne parle pas assez, on la voit pourtant arriver. Bien sûr, sur la plage des ambitions et des envies de joueurs, la conjoncture n’est pas terrible. Le dernier top sponsor MTN a posé, sans clapotis, son drapeau de soutien à la fenêtre des clubs et de la Ligue. De ces fenêtres côté terre, avec un sourire désabusé, l’observateur averti ne peut qu’avoir une triste vue imprenable sur les pâturages de l’incurie de notre football et de ces clubs qui cultivent avec « amour et perfidie », la résistance à se structurer et à s’adapter aux exigences du  professionnalisme.  Et pourtant, pour que les envies prennent corps, il faut faire des sacrifices. Bien malin qui pourrait dire avec conviction  aujourd’hui, qui doit se sacrifier ou mieux encore, que  faut-il sacrifier ? Plus lancinante encore  est la grande interrogation qui demeure : où trouver l’argent ? Certes, comme partout, la crise frappe mais certains présidents de club qu’on a entendu  la saison dernière réclamer bruyamment la subvention de l’Etat…ont du mal aujourd’hui à expliquer leur anxiété en gardant paradoxalement un silence coupable sur la gestion de l’argent public reçu. Englués, ils le sont maintenant dans la résolution de l’équation complexe de trouver l’organisation et les finances nécessaires pour boucler la prochaine saison qui s’annonce chaotique, déjà. Après la Fécafoot, doit-on mettre sous perfusion chacun des 19 clubs de la Ligue 1 dont moins du tiers accepte de s’organiser en associations à objet sportif ?

L’intersaison au Cameroun paraît périlleuse. On est même sur un tableau fantastique d’inaction. Pire, les vacances ont ceci de critique qu’elles offrent, le temps de lire les événements plus que de coutume, notamment ces gros dossiers qui ne se dégustent pas à petites bouchées pressées, mais à grandes lampées bourrées d’inquiétudes. Le moins que l’on puisse dire est que l’absence de visibilité actuelle n’éclaire guère l’avenir et n’en n’écrit pas les certitudes. Il manque pour l’heure la détermination de deux équations étroitement liées, dont tout dépend : la première est économique, la seconde organisationnelle. Or, l’impératif catégorique de recherche de qualité pour notre football est bien fixé, encore faut-il disposer  de meilleures stratégies pour l’atteindre. Or, les cicatrices laissées par des années d’amateurisme et de mauvaise gestion du football camerounais sont loin d’être refermées. Quand les clubs réalisent des opérations de transfert de joueurs à l’étranger surtout, où passent les importantes sommes des transactions, on découvre souvent à la faveur des querelles internes que ce sont souvent les dirigeants qui s’en emparent en grande partie avec un recours permanent à l’opacité. Aujourd’hui encore, beaucoup de clubs ont gardé les secrets de ces stratégies malsaines bien huilées.

En dépit des promesses de modernisation qui restent à démontrer, ce sont de douloureux engagements que l’organisation va devoir faire. La Ligue de football professionnel du Cameroun a donc du pain sur la planche. Elle est confrontée à des choix redoutables, mais hésite à trancher et à oser des options rigoureuses pour l’avenir. Il le faudra pourtant bien qu’elle s’y résolve si elle veut convaincre que le professionnalisme n’est qu’un slogan creux.


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