Champion N°1 du Cameroun, le golfeur Désiré Ebela totalise désormais 87 titres et ne compte pas s’arrêter de sitôt. Certainement il fera encore parler de lui dans des compétitions internationales qui l’attendent dès Janvier 2015. Nous l’avons suivi au Golf Club de Yaoundé, où il a passé la major partie de son enfance comme Caddy ; aujourd’hui encore, le natif de Mbankolo est conscient que rien ne se fait sans le travail et la détermination.
Bonjour champion et merci de nous ouvrir vos portes.
C’est moi qui vous dis merci parce que vous nous permettez de parler de notre métier, de promouvoir ce sport qu’est le golf.
Justement nous en parlons à l’instant ; le Golf, plus ou moins incompris jusqu’ici par le camerounais Lambda, et est plus classé parmi les sports élitistes. S’il fallait nous en dire plus sur ce sport, qu’en est-il ?
Si j’ai bien compris vos propos, je suis d’accord que c’est un sport élitiste dans la mesure où nous ne sommes pas nombreux à le pratiquer, et il n’est pas très couru non plus au même titre que le football par exemple. Mais c’est un sport qui a des valeurs notamment la propreté, la discipline, l’honnêteté, l’humilité, la remise en question et je pense qu’au regard de tout ceci, on comprend mieux pourquoi ce sport est resté ce qu’il est. Et pour ceux qui estiment qu’il n’a rien de camerounais, je dirais pour ma part que quand nous sortons et que nous nous rendons en boite de nuit pour nous déstresser, ce n’est pas de la musique camerounaise non plus qu’on y retrouve. Alors tout dépend du choix de tout un chacun. Pour parler à présent du golf, le but du jeu est de partir d’un point de départ et d’atteindre le trou final en faisant le moins de coups possible. Cependant il faut rester concentré, si vous ratez vous pouvez vous rattraper sur le prochain coup. C’est très intéressant, c’est un sport physique car vous faite tout le parcours d’un peu plus de 8 kilomètres et faut avoir un mental de fer pour parvenir à son objectif.
Donc il a plus de valeurs à apprécier, si on comprend bien ?
Je dirais juste qu’il apporte plus que la plupart des sports notamment au niveau intellectuel, et physique. Donc je pense qu’il est important que les gens se ramènent vers nous comme vous l’avez fait aujourd’hui afin de toucher du doigt ses réalités.
Une anecdote nous revient à l’instant, celui de l’Open International au Cameroun en 2012, où vous vous faisiez battre par le ghanéen Emos Korblah. Pour un Champion incontesté que vous êtes, comment est-ce qu’on prend un tel échec ?
Ça a un coup psychologique, ça c’est certain ; d’autant plus que des sports individuels comme le golf sont très difficiles surtout quand on connait les enjeux. Vous savez, le ministre des sports s’était déplacé en personne pour nous rappeler qu’il le voulait ce trophée cette année-là, c’était pareil du côté de la fédération qui nous martelait que c’est le Cameroun qui organise alors il faille absolument qu’on le remporte etc. Cette compétition avait drainé une telle foule, c’était incroyable ; en ces moments-là, vous avez beau être un champion, je pense que c’est ces pressions que j’avais mal géré, qui m’ont coûté ce prix. J’en ai beaucoup appris, je sais que si jamais je me retrouve dans ce genre de situation, c’est certain je remporterai. Au Golf tout le monde peut l’emporter sur l’autre, car c’est un sport qui a un système de handicap, tout est remis à zéro à chaque fois.
Voilà qui est dit ; sinon, qu’a-t-on à apprendre sur l’actualité qui prévaut de votre côté ?
Premièrement je dois préciser ici que le Cameroun compte quatre Golfs ; c’est-à-dire une fédération de Golf, deux académies de golf dont l’une est sous ma direction, j’en suis le fondateur –en passant-, il s’agit de EBEDEL Golf school qui est basée au Golf Club de Yaoundé. J’ai un collègue à Douala qui a fondé également une école de golf à Douala. Au moment où je vous parle, il y a pas mal de jeunes qui ont déjà des clubs entre les mains, d’ailleurs le président de la fédération de golf a des projets pour cette catégorie et là nous avons deux juniors qui ont participé au Championnat du Monde. Au niveau professionnel on participe à pas mal de compétitions, moi personnellement je voyage beaucoup ; donc pour vous dire qu’avec le golf on a déjà marqué un grand pas, là nous en sommes à plus de deux mille adhérents, et les portes restent ouvertes à tous ceux voulant pratiquer cette discipline.
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