Football

L’équation du financement du championnat de football professionnel

Sortons les calculatrices. Si ce projet de budget est approuvé par les pouvoirs publics, l’Etat offrira ainsi en 2013 aux 28 clubs de MTN-Elite One et de MTN-Elite Two 3 milliards 700 millions supplémentaires. La revalorisation de cette subvention entrera ainsi dans les livres des records. Si cette hausse est concrétisée, elle sera inédite. Question : l’Etat peut-il se permettre d’injecter indéfiniment de l’argent dans les clubs ? Sans avoir une réponse claire à cette interrogation, on peut objectivement dire que l’Etat ne financera pas éternellement les clubs de football, structures privées qui dégagent des bénéfices pour certains. Le plus intriguant dans l’affaire, c’est que la culture du compte rendu n’est pas la chose la mieux partagée des promoteurs de ces structures. Il est question de revoir le mode de financement des clubs professionnels camerounais. Une formule qui repose en ce moment sur l’Etat, MTN, sponsor de MTN-Elite One et de MTN-Elite Two et de la Fécafoot. C’est tout.

Pour éviter la dépendance vis-à-vis de l’Etat, la Fécafoot, la Ligue et les clubs ont intérêt à trouver leurs propres voies c’est-à-dire des sources de financement durables de leurs activités. Une réflexion globale mérite ainsi d’être menée en amont. Un début de solution est néanmoins amorcé. Pour la prochaine saison, la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), oblige les 28 clubs professionnels à se muter en Société anonyme à objet sportif (SAOS). Donc en entreprises. Depuis quelques semaines, certains clubs tiennent leurs assemblées générales. Ils ouvrent ainsi leur capital aux actionnaires. Avec le statut d’entreprise ayant un registre de commerce, de nouvelles perspectives s’ouvriront aux clubs. Elles auront des sources de revenus variées. Les équipes auront plus de facilités à aller vers les sponsors, les entreprises, les mécènes, les médias, notamment la télévision qui constitue une source de financement sûre dans un contexte de championnat professionnel.

Nous ne pouvons clore cette énumération sans mentionner les supporters. S’ils reprennent le chemin des stades, les équipes auront d’autres sources de financement. La billetterie sera développée. Les stades seront pleins. Les sponsors voudront s’afficher. Les clubs camerounais s’initieront au merchandising (produits dérivés tels que la vente des maillots, des gadgets). Les télévisions se bousculeront pour acquérir les droits télé. Les clubs étrangers viendront acheter les joueurs. Les transferts rapporteront gros. Les clubs auront ainsi plus d’argent. Ils feront de belles affaires. On pourra assister à l’éclosion d’une industrie de football. Dans le paysage actuel, Union de Douala et Coton Sport de Garoua, ont déjà mis en place un embryon d’organisation. Les autres clubs doivent suivre. En MTN-Elite One, quatre ou cinq clubs peuvent tirer les autres par le haut. Dans les milieux du sport, on parle de la préparation d’une loi qui va inciter les entreprises à sponsoriser le mouvement sportif. Certaines sociétés pourraient ainsi s’afficher aux côtés des clubs de football. C’est le sport qui offre de loin la plus grande visibilité aux annonceurs. A l’orée de la nouvelle saison, C.T relance le débat sur la problématique du financement pérenne du football professionnel camerounais, appelé à sortir de l’assistanat et de la dépendance de l’Etat, acteur clé qui pourra alors se consacrer à la construction des infrastructures sportives.


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