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Football Féminin Camerounais : Le prix de la relance, après la CAN 2016

Considérée à tort ou à raison par les hautes autorités du pays comme une compétition réussie sur tous les plans, malgré la défaite des Lionnes en finale face au Nigeria, la CAN 2016 a laissé une très bonne impression dans l’opinion camerounaise, et surtout la belle prestation de nos amazones.

La question qui taraude aujourd’hui les esprits de tous ceux-là qui ont passé de bons moments au stade Ahmadou Ahidjo, est celle de savoir ce qui va se passer maintenant. En clair, quel sort les responsables sportifs de notre pays réservent-ils au football féminin camerounais longtemps englué dans les marécages d’un amateurisme avéré.

Au Palais d’Etoudi, nous n’avons eu droit qu’à un discours de félicitations et d’encouragement, c’est tout. Au ministère des sports, silence absolu, on reprend encore son souffle, après le marathon imposé par la compétition. A la Fédération Camerounaise de Football, juste un léger frémissement. Le Bureau Exécutif, lors de sa réunion du 12 Décembre à Bafoussam a, comme première résolution, félicité les joueuses et les encadreurs de la sélection nationale. Comme 6e résolution, la validation du projet de statuts de la  Ligue spécialisée de football féminin. Le rapport de ce Bureau Exécutif précise en outre à la 8e résolution que ne prendront part aux élections des Conseils d’Administration initiaux de la Ligue spécialisée de football féminin que les clubs ayant effectivement et régulièrement pris part aux championnats de la saison sportive 2015-2016 et dont les joueurs étaient titulaires de licences délivrées par la Fecafoot. Jusque-là, on a avancé d’un pas.


Les choses cessent d’être claires à la lecture de la 10e résolution qui fixe les quotas par zone de participation au tournoi d’accession au championnat national de première division de football féminin : six (6) pour la zone Littoral-Sud Ouest-Ouest-Nord Ouest, trois (3) pour la zone Centre-Est-Sud et un (1) pour la zone du Grand Nord. En rapport avec les activités de compétitions réelles constatées.

On parle bien ici du championnat, et non d’autre chose. Et lorsqu’on sait, pour la première zone que seul le Littoral a organisé un championnat avec neuf (9) clubs, on se demande sur quels critères l’on va choisir des clubs au Sud-Ouest, à l’Ouest et au Nord-Ouest où quelques rares clubs n’ont disputé qu’un ou deux matches de coupe du Cameroun de football féminin pendant toute une saison. Et pourquoi six clubs dans la première zone qui compte quatre régions, et seulement trois pour le Centre, le Sud et l’Est ? Des questions à n’en pas finir, qui démontrent la subjectivité dans l’attribution des quotas et le choix des clubs.

Si l’on veut respecter les textes et redonner de la valeur et un niveau acceptable à notre championnat de football féminin, il faudrait cesser de vouloir faire comme pour l’Assemblée nationale ou le Senat. En le faisant, la Fecafoot va se retrouver, comme la saison dernière, à des désistements en pleine compétition. Au fait, le désistement existe-t-il dans le vocabulaire des textes de la Fédération ? Non. En cours de compétition, ne pas honorer une rencontre ne vaut rien d’autre qu’un forfait.

Comment donc expliquer cette fameuse suspension de huit clubs majeurs de notre football féminin qui ne revendiquaient rien d’autre que les subventions promises et pourtant mentionnées noir sur blanc dans une circulaire. Décidément, à la Fecafoot, on veut une chose et son contraire.

En fait, après la CAN, on se serait attendu à une sorte de révolution. Malheureusement, rien ne va changer. On va reprendre les mêmes et repartir en course, car la Ligue spécialisée de football féminin ne sera en fait qu’une super Commission nationale assujettie à l’exécutif de la Fecafoot. On sera loin, très loin d’une LFPC où le Général ne se laisse pas conter.

UNE LIGUE AVEC QUELS MOYENS ET QUEL FONCTIONNEMENT

C’est à la mode à la Fecafoot, de créer des Ligues : Ligue de football professionnel du Cameroun, Ligue spécialisée de football féminin, Ligue spécialisée de football des jeunes, en attendant celle du Futsal et du Beach soccer. Et lorsqu’on voit les difficultés que la LFPC rencontre, et dans son fonctionnement, et dans l’organisation de ses championnats, sans stades aux normes internationales, et surtout dans le reversement par la Fecafoot des finances promises, on se demande comment vont se débrouiller les dirigeants prochainement élus des nouvelles Ligues.

Concernant les élections dans ces nouvelles Ligues, la bataille a commencé dans les coulisses. Mais ne nous leurrons pas, ceux à qui M. Tombi à Roko ne doit rien, n’auront rien. La sélection sera par conséquent basée sur les intérêts communs et orientés. Suivez mon regard.

La Normalisation instituée par la FIFA n’ayant rien normalisé, on se doute que la création d’une Ligue de football féminin ne règle véritablement pas les problèmes du football féminin camerounais, sans sponsor ni un réel financement de la Fecafoot.

QUELQUES PISTES DE SOLUTION

Si on demandait notre avis, on proposerait deux options pour une relance dynamique.

La première serait de prendre les dix clubs de la première division, et leur donner des subventions suffisantes, de l’ordre de huit millions, avec la certitude qu’ils compétiront jusqu’à terme, sans « désistement ». En clair, faire par exemple comme pour le Tournoi de la femme, en leur envoyant les frais de transport arrêtés avec les présidents des clubs sur les destinations des clubs en compétition, sans oublier un forfait d’encouragement. Et pour les régions, verser à chaque équipe affiliée, une prime d’encouragement de 500 000 FCFA au moins. L’engouement sera alors de taille.

La seconde option, en l’absence de moyens de la part de la Fecafoot, serait d’organiser les championnats soit par zone, avec les mesures d’accompagnement, soit de les organiser entre deux régions : le Centre et le Sud, l’Est et l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême Nord, le Littoral et le Sud-Ouest, l’Ouest et le Nord Ouest. A la fin, on prend les deux premiers par poule pour un play-off à dix, comme une sorte de tournoi interpoules, qui donnera le champion national. Non seulement cette formule coûtera moins cher à la Fecafoot, mais elle fera naître plus de clubs et une plus grande animation dans les régions.

Il revient à la nouvelle Ligue de faire des consultations pour une relance dynamique du football féminin camerounais, au lieu qu’elle ne serve que de prétexte à la Fecafoot.

Après la CAN 2016, plusieurs personnes sont prêtes à s’aventurer dans ce monde du football féminin. Il revient aux dirigeants de la Fecafoot de les y encourager.

Par  Atangana  Fouda

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