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Anicet Noah : « A travers l’expo de J-P Kepseu j’ai reconnu mon 1er reportage à Conakry en 1979 »

Il n’a de ce fait pas manqué de revivre ces moments forts du football camerounais dont il a été très souvent acteur, dans le cadre du vernissage de son jeune frère J-P Kepseu qui se tient dans le hall de l’Ifc de Yaoundé depuis le 30 Janvier dernier et ce jusqu’au 09 Février prochain ; voici le résumé de l’entretien avec notre reporter dépêché sur les lieux…

Daniel Anicet Noah, bonsoir…

Bonsoir monsieur.


Nous sommes plongés là en plein dans les prémices du football camerounais ce jusqu’en 2002, on remarque que le parcours de nos différents clubs et surtout de notre équipe fanion est assez édifiant ; ça vous fait quoi de revivre ces moments ?

Beaucoup d’émotion quand-même, parce qu’au moment où je vous parle, je suis toujours un peu journaliste ; bref’ c’est des moments que j’ai vécu avec les lions indomptables, le Canon de Yaoundé ou encore Union de Douala… J’ai même reconnu dans la foulée mon tout premier reportage à Conakry, c’était en 1979 (rire). Mais vous savez, on ne peut pas se contenter de la nostalgie ; il faut toujours essayer de se demander qu’est-ce que ça peut construire, de voir ou de revoir des images comme ça. Ça ne peut pas que construire des regrets ou bien susciter des pleures, ça peut également construire des idées, ça fait poser des problèmes, ça ouvre des perspectives pour ainsi dire.

Justement, nous revoyons là des moments de gloire mais aussi de peines de notre football, seulement nous remarquons l’absence des acteurs principaux de ce sport ; aucun joueur n’a fait le déplacement pour cette ouverture de vernissage. Selon vous qu’est-ce qui justifierait cela ?

Vous savez, les choses sont toujours dans un contexte et dans une logique. Cette exposition a lieu au moment où le Cameroun n’est pas en Coupe d’Afrique des Nations, et ce pour la deuxième fois consécutive, ça c’est pas un détail qu’il faudrait négliger. Donc il y a un grand chagrin, mais comme je le dis toujours, nous n’allons pas nous en tenir aux sentiments, aux émotions, et même aux ressentiments. Voilà pourquoi en tant que journaliste qui a eu l’occasion de couvrir tous ces évènements, je pense les vivre avec une certaines distance, mais un joueur de football aurait tendance à se révolter.

Pourquoi donc ?

Parce que tant de bonnes choses se sont faites, tant de bonnes volontés se sont investies, tant d’organisations ont été espérées, et aujourd’hui, on a plus l’impression que ces éléments manquent à notre football.

On peut tout de même apprécier le travail mené par J-P Kepseu ; selon vous, trouve-t-on encore de nos jours de bons photojournalistes ?

Déjà je dirais que le photojournalisme est un art très spécial. Laissez moi vous rappeler qu’il est un métier de l’audiovisuel et à cette époque là, il n’y avait que la culture de la photo et pas encore celle de la télévision. Nous, on a couvert la coupe du monde 1982 en Espagne, le Cameroun n’avait pas encore de télé, pourtant nous avions reçu des caméras en plus d’autres appareils, et on leur a dit « écoutez, on va juste parler… » La culture même d’exprimer les choses par les images  comme le fait Jean-Pierre Kepseu à travers son expo, est extraordinaire.

Parfois on manque d’images de moments forts de nos matches, même sur le Net ; pourquoi à votre avis ?

Vous voulez parler d’images fortes ? Moi je vous dirais que ces images fortes proviennent en partie d’une part des scènes fortes (par exemple dans l’une des photos de l’expo il y a une image de Pius Ndiefi qui dribble deux joueurs et on peut lire dans ses yeux une fureur d’aller tout droit dans les buts), et d’autre part il y a ce qu’on appelle l’art photographique, c’est-à-dire le cadrage, l’éclairage, etc. Avec ces deux éléments réunis, je pense que le football évolue, le photojournalisme aussi.

S’il y avait un message à adresser à J-P Kepseu, que lui diriez-vous ?

Beh, Jean-Pierre kepseu est un petit frère que j’ai très souvent rencontré sur les stades à travers l’Afrique et j’étais content qu’il ait pu cristalliser et condensé ce qu’il a vécu, c’est ce que nous devons tous faire, nous qui avons vécu ces instants magiques afin de les mettre à la disposition des autres générations pour qu’à leur tour elles aient matière à réfléchir  sur ce qui nous arrive aujourd’hui ; parce que ce qui nous arrive trouve toujours sa cause dans une logique historique.

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