A La UneTennis

Portrait : Djenabou Taye, la lionne de la raquette

Une joueuse dont la volonté et la ténacité sont sans égales et qui force le respect.

Impossible de sillonner les courts de tennis de la ville de Garoua et n’avoir pas été impressionné par les talents de la joueuse de tennis Djenabou Taye.  Réputée pour sa puissance de frappe, la jeune cogneuse est aussi remarquée pour sa façon originale de tenir sa raquette à deux mains. Son style unique, fluide et précis, rend son jeu élégant. Fashionista d’origine Moundang, cette lionne des terrains séduit également par son look original et coloré, qui met en valeur son physique élancé. Né le 9 décembre 1986 à Garoua, Djenabou Taye découvre le tennis en 1998 alors qu’elle avait 13 ans. « Avant de pratiquer le tennis j’étais volleyeuse. J’avais une amie joueuse de tennis que j’accompagnais lors ses séances d’entrainement au court de l’hôtel Bénoué. C’est comme cela que le défunt coach Ahmadou me repère et me met une raquette entre les main », se souvient-elle. Très vite, Djanabou Taye entre alors dans le circuit semi professionnel, et malgré son jeune âge, elle s’impose face à des monstres de la raquette et remporte en 2004 sa première finale provinciale dans la catégorie sénior. Un sacre qui va booster celle qui jusque-là cachait sa passion à sa famille. « J’ai dû forcer la pratique du tennis car dans ma famille personne n’aimait ce sport. Je me cachais pour jouer, j’économisais mon argent de poche pour pouvoir payer mes frais d’apprentissage qui s’élevaient à 3000f par mois.» Mue par sa passion Djenabou Taye va faire sensation sur les courts comme en 2011 à Buéa où elle est sacrée championne dans la catégorie sénior au terme d’un tournoi épique auquel prenaient plusieurs autres génies de la raquette au Cameroun. Afin de se perfectionner et intégrer le haut niveau, Djenabou va même effectuer un stage de 6 mois à Toronto en 2012 pour un test ATP. Une expérience enrichissante qu’elle compte renouveler  cette année toujours au canada. Car Djenabou Taye rêve de jouer un jour sur la terre battue de Roland Garros et figurer dans le classement ATP des meilleurs joueuses mondiale comme celles qu’elle considère comme ses modèles à savoir Serena William, Maria Sharapova, Kim Clijsters et  Amélie Moresmo ; quatre joueuses qui ont marqué l’histoire du tennis.

En 2014, Djenabou se hisse au sommet de sa discipline en décrochant le titre de championne du Grand Nord chez les séniors et s’impose définitivement en tant que reine des courts. Au niveau national elle n’a certes pas encore gagné de titre majeur, mais espère tout de même en offrir un au Septentrion lors de la prochaine coupe du Cameroun prévue cette année. Comme ses idoles, Djenabou est consciente qu’elle devra un jour déposer sa raquette et passer la main à d’autres jeunes filles, même si ce sport séduit plus à la télé que dans la réalité. « Les filles ne veulent pas pratiquer le tennis du fait de l’effort physique intense qu’il faut fournir et le matériel qui coute un peu cher. A mon niveau je me bats pour les motivés bien que cela ne soit pas une tâche facile », reconnait-elle.


Hors des courts, Djenabou Taye est une chef d’entreprise car elle est propriétaire d’un salon de coiffure où elle emploie 02 personnes depuis trois ans. Une source de revenu qui lui permet de s’équiper en matériel de compétition et de s’assurer une confortable reconversion à la fin de sa carrière.

Ebah Essongue Shabba

 

 

Commentaires Facebook

0 commentaires

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page