Coupe d'Afrique des NationsFootball

Evina : «Le Cameroun, un rêve»

Jamais appelé par le Cameroun, Cédric Evina (23 ans) a toutefois pour objectif d’intégrer, un jour, la sélection des Lions Indomptables. Avant que la CAN ne débute, le latéral gauche de Doncaster Rovers (League One) a accepté de nous parler du pays de ses parents. Interview.

«Cédric, la Coupe d’Afrique des Nations va bientôt démarrer. Allez-vous la regarder ?
Bien sûr, je vais suivre le maximum de matches possibles. Je vais essayer de tous les regarder même si je sais que ce ne sera pas possible car j’aurai match ou entrainement. Et puis, parfois, je serai aussi en déplacement. Pendant les qualifications, je regardais  les résultats, pas les matches. Je n’avais pas les chaînes pour les regarder, mais je me tenais informé. J’ai quelques amis qui jouent en Afrique du Sud et un qui joue pour le Congo donc je suivais tout ça.

En Angleterre, on parle beaucoup de la CAN ?
On n’en parle pas autant qu’en France, je pense. Ce n’est pas aussi important qu’en France. Certaines équipes perdent leur joueur clé et du coup pas mal de personnes pensent que la compétition ne devrait pas avoir lieu en janvier. C’est une période importante pour toutes les équipes, que ce soit celles qui jouent le titre ou celles qui jouent le maintien. Mais c’est un éternel débat.
En 2011, vous aviez été proche d’intégrer l’équipe de France des moins de 20 ans pour le Tournoi de Toulon…
J’avais reçu la convocation mais j’étais blessé en cette fin de saison. A l’époque, j’étais prêté à Oldham et je pense que la Fédération avait appelé le club et était au courant de mon petit pépin physique. Du coup, c’est pour ça que je n’avais pas été retenu pour le tournoi. En tout cas, c’était bon signe qu’ils me surveillent. C’était bien qu’ils aient pris des renseignements à mon sujet.


Aujourd’hui, vous avez pourtant choisi de défendre les couleurs du Cameroun si on vous appelle, c’est ça ?
Exact. J’ai choisi et ce sera forcément pour le Cameroun désormais si je suis amené à être sélectionné. C’est un choix que j’ai fait depuis l’année dernière. Je suis originaire de là-bas grâce à mes deux parents. Mon papa est de Douala et ma mère est de Yaoundé. Les deux grandes villes (rires).J’y suis déjà allé mais ça doit faire dix ans que je n’y suis pas retourné. C’était sympa, il faisait très chaud. Largement plus qu’en Angleterre (rires). C’est vraiment de bons souvenirs, une bonne expérience. J’en ai parlé avec mon père il y a quelques semaines et je pense qu’en mai ou en juin prochain, on va repartir faire un tour au Cameroun. J’ai des oncles, des cousins là-bas.

Avez-vous analysé le groupe du Cameroun ?
J’ai pas fait mes devoirs mais je vais me renseigner rapidement. Groupe relevé, ce sera difficile. Ils avaient la Côte d’Ivoire durant les qualifications et ils ont réussi à la battre. C’est de bon augure. C’est pas fait, mais c’est faisable la qualif. Je pense que l’Algérie est l’équipe favorite de la compétition pour moi. Je pense que la Côte d’Ivoire, comme d’habitude, ils ont une grosse équipe, de grands joueurs. Le Cameroun peut faire quelque chose aussi.

Le sélectionneur des Lions Indomptables, Volker Fink, vous connaît-il ?
Je n’en ai aucune idée mais j’aimerai bien qu’il s’intéresse plus à moi. Je pense que je peux apporter un plus à l’équipe. Même si je n’ai pas eu de contact avec la Fédération camerounaise. J’attends, j’attends. Je parlais de ça il y a quelques mois avec Bill Foerman, le capitaine des Bafana Bafana. Il se demandait comment ça se faisait que je n’étais pas pris. Je ne savais pas trop quoi à dire à part que ce n’est pas moi qui choisit (rires). Je n’ai jamais eu de pré-convocations en tout cas. La Fédération camerounaise ne m’a pas encore contacté. En tout cas, c’est un rêve de porter le maillot des Lions. Ça me ferait énormément plaisir. Ça compte pour la famille. Mon père serait le plus heureux du monde, il serait très fier.

Mais en étant en League One, vous avez peu de chances de vous faire repérer ?
C’est pas simple. La League One c’est un bon Championnat, ce n’est pas un Championnat médiocre. Quand tu vois les joueurs qui sont à la CAN, il y en a qui évoluent en League One, en Championship ou même plus bas. Quand tu regardes l’équipe du Cameroun, il y en a qui jouent en Afrique, au Cameroun, alors je ne dis pas que leur Championnat n’est pas bon, mais ce n’est autre chose.  Je ne crois pas que la plupart des joueurs soient en Premier League ?

Vos concurrents sont Henri Bédimo et Ambroise Oyongo…
Je connais un : Ambroise Oyongo. Il joue chez les Red Bulls. J’ai regardé certain matches de New York cette année car y’a mon ami Bradley Wright-Philipps qui est là-bas et qui a cartonné là-bas. Donc je connais un peu le jeu d’Oyongo. Il a des bonnes qualités mais c’est pssible de venir le concurrencer.  Henri Bédimo, je le connais moins, mais je sais qu’il joue en Ligue 1. Je ne l’ai pas vu trop jouer mais s’il joue à Lyon c’est que c’est un bon joueur (rires).

Avez-vous parlé de la CAN avec votre coéquipier, Dean Furman, qui lui est sélectionné avec l’Afrique du Sud ?
Je lui ai dis que j’allais vite le voir rentrer (rires). Il n’était évidemment pas d’accord avec ça. Il me disait qu’ils avaient éliminé le Nigéria, bla bla bla. Ils sont avec l’Algérie, le Ghana et le Sénégal. Il a en tout cas confiance en son équipe des Bafana-Bafana. C’était lui le capitaine lors des deniers matches de l’Afrique du Sud (A VERIFIER), je ne sais pas si ce sera le cas lors de la CAN, mais en tout cas c’est un joueur important de leur dispositif. Y’a que Dean que j’ai chambré, je suis resté soft avec les autres.

Qui remportera la CAN, selon vous ?
Pour moi, l’Algérie est l’équipe favorite vu ses prestations durant le Mondial. J’ai vu jouer cette équipe qui possèdent des bons joueurs. Après, c’est le foot, tout peut se passer, on ne sait jamais.

Et pour finir, quel est le meilleur joueur africain ?
Pour moi,  en ce moment, c’est Yaya Touré. Il est énorme et ce, depuis quelques années. J’avais regardé le match de Manchester City contre Sunderland (3-2) et Yaya avait encore marqué un but splendide, une frappe de 20-25 mètres. C’est le patron.»

Propos recueillis par Tanguy LE SEVILLER (@tang_foot)

Commentaires Facebook

0 commentaires

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page