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Oumaroua Dewa Alkali, président du collectif des propriétaires chevaux de course de Garoua : « La voie de la cohésion est la meilleure dans l’intérêt de tous les propriétaires de chevaux du Septentrion »

Vous venez de lancer la saison au Nord sous le label La Cavalerie du Lamidat de Garoua. Pourquoi ce choix au détriment de la Fécase ?

S’agissant de La Cavalerie du Lamidat de Garoua, il faut d’emblée vous dire que cette Cavalerie existe depuis la création du Lamidat de Garoua qui remonte aux années 1800. Aujourd’hui, le public connait beaucoup plus les prouesses et la dextérité des cavaliers de cette écurie royale à l’occasion de la fantasia organisée en l’honneur de Sa Majesté Le Lamido. Maintenant le lien entre cette cavalerie et les courses hippiques est fort simple. Nous le collectif des propriétaires de chevaux de Garoua avons constaté avec affliction que la saison hippique passée s’est terminée en queue de poisson. Pas de finale, pas de grand prix international pourtant programmés dans le calendrier de la Fédération. Nos chevaux n’ayant pas couru depuis le mois de Juin passé, nous avons estimé que cette intersaison ne pouvait perdurer compte tenu des échéances devant nous, notamment Yola Derby Nigéria du mois de janvier. Constatant la non réaction de la Fécase, nous avons, par nos propres moyens et la contribution fort appréciée de certaines élites et personnes de bonne volonté, remis en état la piste de courses fortement dégradée par les pluies torrentielles. Par la suite, nous nous sommes tournés vers Sa Majesté le Lamido de Garoua, Garant de nos traditions et propriétaire coutumier de tous les chevaux de son Lamidat afin de trouver une solution à ce problème crucial. Dans sa magnanimité habituelle, nous avons pu y arriver d’où le lancement de la nouvelle saison hippique ce jour sous la bannière de sa cavalerie. Par ma voix, le collectif des propriétaires de chevaux lui exprime sa déférente gratitude.

Et qu’en est-il des autres régions ?


Les autres régions ne sont pas resté en marge car comme certainement vous avez pu le constater à travers les journaux de course rendus publics, les villes de Maroua et Ngaoundéré ont également lancé la saison, samedi dernier, sous la bannière de Leurs Majestés respectives les Lamibé de Maroua et Ngaoundéré.  Les propriétaires des chevaux dans ses villes sont dans la même que nous donc ils ont aussi décidé de prendre leur destin en main.

Comment se présente cette saison qui a été lancée au niveau et quels sont vos objectifs ?

Cette saison, très particulière du fait du parrainage de Sa Majesté le Lamido de Garoua, sera riche en couleurs à cause notamment de la promotion de notre culture à travers la Fantasia qui va prester à chaque journée de course mais également l’invitation d’un groupe de danses traditionnelles ou d’un artiste de la Région septentrionale. S’agissant des courses proprement dites, sept journées sont envisagées pour la période décembre 2019 – avril 2020. Les écuries impliquées sont celles basées dans le Septentrion. Nous comptons organiser un Grand Prix International en fin de saison. Nos objectifs sont clairs, tenir le pari des sept journées, défendre valablement les couleurs camerounaises au Yola Tournament de Janvier prochain, remporter le Grand Prix de Garoua et participer de façon honorable au Tournoi de Ndjamena en juin 2020.

Le grand défi à relever sera certainement la participation du Cameroun au Fombina Derby au Nigéria. Comment comptez-vous vous y prendre pour avoir des équidés prêts à défendre les couleurs camerounaises ?

C’est effectivement un grand défi pour nous et nous entendons le relever. Sa Majesté Alim Garga Hayatou nous a fortement demandé de rééditer les exploits passés en remportant notamment la principale course impliquant les meilleurs chevaux du Cameroun, du Tchad, du Burkina Faso, du Niger et du Nigéria. C’est une question d’honneur et nous n’allons pas décevoir Sa Majesté. Pour y arriver, nous pensons avoir mis toutes les chances de notre côté en réhabilitant d’abord notre piste de Mboum Aviation ensuite en entrainant nos équidés déjà performants, de façon judicieuse pendant cette courte période qui nous sépare de cet événement.

Que faut-il pour que la sérénité et la cohésion reviennent dans la maison du cheval ?

Il faut une bonne dose de sérieux, de vérité, de considération des uns et des autres et surtout de persévérance positive dans ce que nous faisons, nous acteurs principaux, chacun à son niveau. Certes la course des chevaux est d’abord une passion mais elle ne doit pas conduire à un quelconque clivage. Personne n’y profite, au contraire ce ne sont que rancœurs et désolation qui s’en suivent. Nous investissons énormément dans l’acquisition, la nutrition, le maintien en bonne santé et forme de cet ami de l’homme qu’est le cheval, pourquoi choisir la voie de l’exclusion de certains ? Vivons plutôt cette passion avec moins d’égoïsme. Une grande assise regroupant tous les acteurs principaux et notamment les propriétaires de chevaux du Septentrion me semble salutaire en ce moment. La voie de la cohésion est la meilleure pour et dans l’intérêt de tous.

Propos recueillis par Ebah Essongué Shabba

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