Boxe

L’Aiba menace de radier le Cameroun

Il le fait d’ailleurs savoir à travers le ton particulièrement amer de sa lettre adressée aux autorités camerounaises. «L’Aiba ne peut jamais accepter des résolutions signées par des personnes qui ne sont pas reconnues et qui plus n’ont pas de représentation au niveau de la fédération. De plus, l’interférence du gouvernement est formellement interdite, que ce soit par la Charte olympique que par les statuts et règlements intérieurs de l’Aiba», a-t-il écrit.

Et pourtant, le calme semblait revenir au sein de la Fecaboxe, après la réunion de crise tenue le 9 octobre 2013 à Yaoundé, en présence des principaux protagonistes: MM. Bertrand Magloire Mendouga (le président sortant), Justin Tchwem élu président lors de l’assemblée générale du 15 mars à Yaoundé, Boniface Nwaha et André Basile Kalong, tous des secrétaires généraux et des responsables du ministère des Sports.

Parmi les résolutions prises au cours de ces assises, figurait en bonne place la reprise des élections, au plus tard le 18 octobre, comme l’avait exigé l’instance internationale. Une clause que les autorités camerounaises n’ont pas respectée. D’où la colère de l’Aiba qui accorde «une extension jusqu’au 30 novembre». Dans le cas contraire, l’Aiba menace de radier définitivement le Cameroun de ses compétitions.


M. Ho Kim exclut par ailleurs toute possibilité pour M. Justin Tchwem et Jean-Marie Akono Zé de se présenter à cette élection. Le premier assume une fonction incompatible comme instructeur de l’Aiba, alors que le second est suspendu par l’Aiba pour non-respect du code d’éthique en raison des fautes financières commises lors de son passage à la tête de la Fecaboxe entre 2004 et 2008.

Dans ce courrier daté de mars, avec ampliation au président de la Confédération africaine de boxe, M. Abdellah Bessalem, l’association internationale de boxe amateur a pris la décision de suspendre le Cameroun des compétitions mondiales pour interférence claire dans l’autonomie d’une fédération sportive nationale et violation des statuts et règlements de l’institution mondiale ainsi que du principe d’autonomie contenu dans la Charte olympique.

L’Aiba dit ne pas reconnaître le nouveau bureau de la Fédération camerounaise de boxe dirigé par M. Justin Tchwem. Ce dernier doit son élection à l’annulation par le ministre des Sports M. Adoum Garoua, de la candidature du président sortant, M. Bertrand Mendouga, pour mauvaise gestion et détournement présumé des fonds publics.

La décision de L’Aiba a de lourdes conséquences. Le Cameroun, qui compte pourtant plusieurs jeunes champions d’Afrique et des médaillés olympiques, n’a pas participé aux championnats d’Afrique de boxe senior en Ile Maurice au mois de septembre. En plus, le championnat d’Afrique Centrale qui devait se dérouler à Yaoundé en avril a été annulé malgré la confirmation par les autorités camerounaises de la participation de plusieurs pays.

En plus de la boxe, une autre discipline, le rugby, est écartée des compétitions internationales. Une correspondance du secrétaire général de la Confédération africaine de rugby (CAR), M. Mervin Green, confirme cette exclusion, citant plusieurs griefs dont le fait pour le Cameroun de n’avoir pas participé aux tournois continentaux organisés en 2012, l’absence d’une vraie politique de développement de rugby ainsi que des infrastructures. Selon les informations recueillies au ministère des Sports et de l’Education physique, ces manquements ont engendré à la CAR des pertes financières de 57 millions de FCFA.

La réadmission du Cameroun aux compétitions ne pourra se faire sans un audit préalable des équipes techniques de la CAR. Cet audit sera présenté au comité exécutif de la CAR qui statuera sur une réintégration ou non du Cameroun en 2014. Dans tous les cas, le Cameroun sera relégué en deuxième division de rugby africain. Une décision dommageable dans la mesure où elle entraîne automatiquement la suppression des subventions de l’International rugby board (IRB).

17 autres fédérations sportives civiles nationales, sur la quarantaine existantes, sont également suspendues au plan local par le ministère des Sports pour «la non-fonctionnalité et l’existence des ligues régionales des sports civiles». Récemment, le football et le cyclisme qui avaient été exclus de la scène internationale pour des raisons diverses, ont été réadmis de justesse.

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