Camerounsports Infos a rencontré la footballeuse professionnelle camerounaise Gabrielle Ngaska évoluant en 2e division en Espagne dans le club FF la Solana au poste d’attaquante. Elle nous parle ici de sa carrière,de sa saison et de l’équipe nationale du Cameroun.
CS: Bonjour Gabrielle et merci d’accepter de répondre à notre entretien malgré votre agenda chargé. Comment allez vous?
GN: Bonjour tout l’honneur est pour moi je vais très bien merci.
CS: Vous commencez votre carrière à Loréma FF au Cameroun comment se passe vos débuts dans le football?
GN: En réalité ma carrière est un peu atypique,(rire)je m’explique,j’ai plus été dirigé vers mes études par mes parents ce qui ne m’a pas aider à avoir les bases du football comme les autres. Je commence vraiment à jouer lorsque j’entre à l’université donc après mon baccalaureat en 2008 même si je jouais déja étant petite au quartier. Tout commence à l’université de Yaoundé I en 2008.
CS: Vous quittez Lorema pour l’Europe en 2012 et vous rejoignez l’Allemagne,la Serbie et aujourd’hui l’Espagne,racontez nous votre aventure.
GN: Tout d’abord merci pour ces informations,effectivement je commence ma carrière à Lorema et en 2012 je m’envole pour l’Allemagne dans un club de catégorie mineure (Bad Neuenahr)pour acquérir de l’expérience, ça ne se passe pas bien et je prends la décision de rentrer au Cameroun où je passe 2 ans encore dans Lorema,puis je monte en Serbie où je signe dans le FK Spartak Subotica et après un an passé dans ce club je suis venu en Espagne dans Adyc Pinto puis Albacete et aujourd’hui la Solana. Il faut dire que j’avais besoin de grandir en tan que footballeuse,gagner en experience et Dieu merci tout s’est bien passé car j’ai reçu mes premières convocations à l’équipe nationale.
CS: Alors la saison 2017 est un carton plein avec 30 buts en 20 matchs avec Adyc Pinto,peut on dire que s’est votre meilleure saison jusqu’ici surtout qu’elle vous permet de signer à Albacete?
GN: Ah oui ça été ma meilleure saison j’étais bien physiquement et même psychologiquement malgré que je passais des moments un peu difficile dans ma vie,j’espère vivre à nouveau une saison comme celle là avant la fin de ma carrière.
CS: Aujourd’hui au FF la Solana vous faites votre bonhomme de chemin avec 10 buts à 4 journées de la fin du championnat quel est votre sentiment?
GN: (rire) C’est un sentiment de satisfaction,bien que je sais que je peux en faire plus,je suis assez exigeante envers moi même mais il faut reconnaître que j’ai eu trop de problèmes physiques en début de saison avec des douleurs aux genous,celà m’a un peu freiné dans mon élan puisque j’ai été mis en repos après avoir passé des examens. Mais je me suis remise et je remercie le seigneur en espérant encore marquer même 5 buts avant la fin du championnat. On joue d’ailleur cette semaine contre Atletico Madrid et j’aimerai marquer pour mon équipe.
CS: Parlant de l’Atletico Madrid en 2017 certains medias vous annonçaient de ce coté disant que vous avez paraphée un contrat avec ce club qu’en est-il exactement?
GN: En fait c’est une histoire complexe car le club Adyc Pinto est une filiale de l’Atletico et les dirigeants m’ont promis un eventuel essai à l’Atletico si je m’engage avec eux sachant qu’ils ont des conventions qui les lient j’ai été séduite et me suis engagé avec Adyc Pinto. Je crois que mon extra ordinaire saison vient aussi de cette motivation supplémentaire,mais après le reste n’a pas suivi ce n’étaient que des paroles,mais je ne suis pas deçu sauf que j’ai compris qu’il ne faut pas totalement faire confiance aux dirigeants. Celà a été un rêve plutôt qu’une réalité (rire).
CS: Parlons du football camerounais,est ce que vous avez des informations sur le championnat depuis votre départ du cameroun? Et êtes vous allé au stade lors de vos passages au Cameroun?
GN: Il faut dire que le Cameroun a toujours été un pays assez particulier dans la mesure où les choses se font selon des humeurs de certaines personnes. Le championnat devrait être organisé d’une façon tout autre,au vue de ce que l’équipe nationale génère comme résultat. Il est difficile de suivre l’évolution de l’actualité car le calendrier n’est pas respecté le championnat commence et s’arrête sans aller à son terme j’en sais pas grand chose. J’étais au pays entre Octobre et Novembre 2017 le championnat était arrêté et voir celà rend triste la gestion n’a toujours pas été notre fort surtout que ceux qui payent les frais restent les joueuses. Espérons que la nouvelle équipe dirigeante fera bouger les lignes pour rendre le championnat attracrif et compétitif.
CS: Quel est votre regard sur le football féminin au Cameroun?
GN: Je pense que les résultats que l’équipe nationale a obtenu ces dernières années parlent d’eux même,elle est toujours sur le podium à la Coupe d’Afrique des Nations et en 2015 elle a fait un parcours honnorable en arrivant au 8e de final en coupe du monde,on devrait donc prendre au sérieux ce football et donner plus de valeur au championnat national. On a l’impression que l’équipe nationale ne dépendait pas du championnat alors que ces filles qui sont talentueuses aujourd’hui et qui font les beaux jours du football féminin sont passées par là ou presque. Alors je crois qu’on vit 2 phénomènes d’un coté l’équipe nationale et de l’autre le championnat national qui ne reflète pas l’image du football que procurent ces filles que je connais bien et qui la plus part sont mes amis. Quand tu regardes les performances des lionnes et tu vois comment les gens en charge du football négligent le championnat tu te dis mais ils sont aveugles ou quoi?les filles locales sont à la traîne malgré tout le travaille qui est fait franchement il faut donner un peu plus de considération au football local.
CS: Au regard de votre parcours vous êtes une joueuse pleine d’expérience et celà n’a toujours pas suffit pour que vous soyez retenue pour des phases finales des compétitions internationales. Avez vous un sentiment de déception ou êtes vous simplement déçu?
GN: Frustraction, si on considère qu’on peut apporter quelque chose et que par une décision du coach que je respecte on ne fait pas parti du groupe on peut dire oui que j’ai été frustré. Mais je pense aussi qu’au delà de cette frustraction il faut aussi être fiert et encourager les autres car ça reste l’équipe de mon pays même si on aimerait tous y être et porter ce maillot qui nous est cher. Celà reste une fierté pour toutes footballeuse de représenter son pays mais au delà de l’ambition personnelle il faut priviligier le pays et le groupe qui est plus important surtout qu’il y’a des joueuses de très grande qualite et le Cameroun regorge de très grandes attaquantes super douées.
CS: Croyez vous que cette fois vous pouvez avoir une chance dans le groupe qui ira en coupe du monde?
GN: Honnêtement je ne cache pas mon envie d’y être la coupe du monde c’est une compétion qui regroupe les meilleurs équipes du monde avec les meilleures joueuses et elle se jouera juste à coté de moi(rire) en France( elle joue en Espagne) mais c’est l’entraineur qui décide et s’il me donne une chance je vais la saisir donc je reste positif,je suis à 4 matchs de la fin du championnat et je continue de travailler.
CS: Parlant de cette coupe du monde le Cameroun a t-il une chance de sortir du groupe avec le Canada,la Nouvelle Zelande et les Pays-Bas?
GN: Je crois qu’on se fixe toujours des objectifs par rapport à ce qu’on a été par le passé et la reférence sera la coupe du monde 2015 donc on aura à coeur de faire mieux. Les lionnes ont toutes leurs chances du moment où rien n’est joué en avance mais celà passe par une bonne préparation,un bon état d’esprit et le nouveau coach qui connaît bien cette équipe sait ce qu’il a à faire. Le football a ses réalités et je sais qu’on ne par pas dans cette coupe du monde en victime résignée.
CS: Un mot sur les 3 représentants africains à cette coupe du monde qui sont le Nigéria,le Cameroun et l’Afrique du Sud?
GN: Je pense que elles ont toutes leurs chances,ce sont les meilleures en Afrique et peuvent cotoyer les plus grandes nations du monde sauf que la différence se fait toujours au niveau de la tactique comme on le reproche à toutes les équipes africaines même chez les garçons. Mais j’espère que tout se passera bien surtout pour le Cameroun
CS: Nous tirons vers la fin de notre entretien pensez vous que le football vous a tout donné,n’avez vous pas de regret pour votre choix?
GN: Je suis extremement fiert,je pourrais parraitre déconcertante dans ma fierté parceque quelqu’un qui connait mon parcours fait d’embûches,de difficultés pourrait se dire mais de quoi es tu fiert à la fin? Mais au travers de tout je crois que je suis devenue une jeune femme et le seigneur par dessus tout m’a enseigné beaucoup de choses,alors ce choix que j’ai pris pour le football, j’aurais pû être diplomée d’université et assise derrière un bureau mais je vis ma passion qui est le football. Au delà de la satisfaction d’avoir gagné des titres,de l’argent il y’a cette satisfaction personnelle qui a été accompli en tan que personne.
CS: Avez vous un rêve à réaliser avant la fin de votre carrière de footballeuse professionnelle?
GN: Je pense que rien est encore fini,ma carrière est en court donc mon rêve est de continuer de jouer,prendre du plaisir et réaliser des choses car il y’a de beaux jours encore devant.
CS: Pour terminer que prévois Gabrielle après sa carrière on y pense déjà?
GN: Je sais pas encore comme les espagnols disent « nunca se sabe » pour dire on ne sait jamais. Je peux continuer dans le foot même si c’est pas un domaine qui me tente car je veux pas entrainer,donc mon après carrière sera determinée par Dieu il faut pas oublier que je suis une femme de foi et je pense que tout dans ma vie a été prédestiné, je marche simplement selon le plan de Dieu et je me consacrerais encore plus au seigneur, je me marierai et j’aurai des enfants comme une femme normale.
CS: Merci Gabrielle d’avoir accepté de repondre à nos questions on vous souhaite pleines de réussites pour la suite de votre carrière et que le seigneur vous préserve des blessures.
GN: Merci à vous, se fût un plaisir j’espère avoir répondu avec la grande sincerité que le seigneur vous bénisse aussi.
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