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Retrait de la CAN au Cameroun : La part de la communication dans le fiasco

Fermeture des chantiers à la presse, refus de s’arrimer aux supports modernes d’informations, recours aux médias uniquement pour réagir à des “attaques” et non pour échanger séreinement sur l’état des préparatifs, les conséquences ne se sont pas faites attendre. Tout un peuple longtemps berné, surpris d’apprendre que depuis 2014 le pays n’a pas atteint 60% de taux contruction des ouvrages, et une communauté internationale plus solidaire au Cameroun pour son héritage pour le football, que pour ses efforts accomplis pour abriter la CAN.

Ce que certains observateurs avertis préssentaient au point de se faire taxer d’anti-patriotes, a fini par se produire : Le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun. La nouvelle a pris de court une bonne partie de l’opinion qui s’était, au fil des discours, engouffrée dans l’engagement présidentiel qui avait déclaré que “ _le Cameroun sera prêt le jour dit”_ . Le communiqué final du Comité exécutif extraordinaire de la CAF, réuni le 30 novembre 2018 à Accra au Ghana, et les déclarations des dirigeants de CAF sont venus sortir beaucoup de leur grande assurance, souvent non fondée.

En effet, depuis la mise sur pied du Comité local d’organisation de la CAN en 2017, trois ans après que le pays s’est vu attribuer l’organisation du tournoi, aucune communication officielle n’est parvenue à situer l’opinion sur le stade réel des préparatifs. Ce n’est que le 3 décembre dernier que le président de la CAF Ahmad Ahmad a laché le chiffre fâcheux de 55% de taux d’exécution des travaux. Permettant aux uns et autres de se faire une idée réelle et réaliste de l’important gap à combler à sept mois du coup d’envoi.


C’est que dans cette affaire, l’information a été autant difficile à trouver qu’une action de propagande du Cocan. Un Comité d’organisation qui ne dispose pas de site internet, juste des comptes sur réseaux sociaux presque jamais à jour. Il n’est finalement pas si diffèrent du ministère des Sports et de l’éducation physique, qui malgé les enjeux reste fortement conservateur dans ses méthodes de communication. La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et le Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC), bien que disposant des plateformes numériques de communication, n’ont pas cru devoir mettre en place des fenêtres spéciales régulièrement fournies, au vu des enjeux inombrables de l’organisation d’une CAN.

Alors même qu’un envahissement de la toile par ces institutions auraient par exemple permis à l’internaute de Yokadouma dans la région de l’Est Cameroun, de palper le niveau des préparatifs de la grand-messe du football africain.

L’absence de tout cela a sans doute joué contre le Cameroun. Sur le reste du continent et même au-dela, des hommes de médias étrangers et des curieux en ont fait le triste constat. A tel point qu’en Afrique de l’Ouest et du Nord, ce sont les images des terrassements du stade Ahmadou Ahidjo et d’Olembe à Yaoundé, d’une époque bien lointaine, qui étaient jusqu’ici utilisées par certains journaux pour évoquer les retards dans chantiers de la CAN camerounaise. Justement parce que le Cocan avait manifestement négligé la communication sur la toile. L’accès des médias locaux aux chantiers, conditionné par des procédures aux issues incertaines. Des médias censés apporter le contre-poids nécessaire aux stratégies de dénigrement savament orchestrés par des groupes de prese étrangers.

Aujourd’hui, le retrait de la CAN au Cameroun suscite une indignation, pourrait-t-on qualifier d’émotive. Reposant sur les déclarations polémistes du président de la CAF, et sur le riche héritage  que le Cameroun donne au football africain. Sauf que très peu de commentaires opposent à la CAF les pourcentages ou la mage de progression des travaux réalisés. Ceci pour la simple raison que la communication autour n’a pas fonctionné comme cela se devrait. Or, elle aurait pu, si elle avait été menée, susciter une indignation plus violente, appuyée sur des faits, contre la décision du Comité exécutif de la CAF. A tel point, et on pouvait l’envisager, d’amener l’instance continentale à faire marche-arrière.

De toutes les façons, le Cameroun vient de louper une occasion de se vendre. La Communication n’était pas un domaine à broquarder pour simplement se limiter à la poursuite effrénée des travaux de bâtiments. Car, comme relevé dans un précédent article, la réussite de la prochaine Coupe d’Afrique des nations sous le nouveau format de 24 équipes et durant les mois de juin à juillet ne s’annonce pas évidente. Dès 2019, la compétition fera face à une rude concurrence internationale. Amoureux du sport et touristes auront le choix entre y prendre part, ou aller vivre la Copa America qui se disputera également en juin à juillet 2019 au Brésil. A défaut de se rendre dans les arènes de Tennis, de natation, ou d’atlétisme. Des tournois disputés par les médias.

Mais tout n’est pas perdu pour le Cameroun qui n’organisera pas 2019. La terre des Lions indomptables qui ambitionne de terminer ses travaux d’infrastructures dans les mois à venir, peut encore frapper un grand coup. En organisant une bonne propagande autour de ses chantiers. Et, pourquoi pas, les inaugurer à grand renfort de sonorité et de sommités du sport et du show biz. A défaut du pigeon, se contenter du moineau.

 

 

Par :Christian Djimadeu

 

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