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Lions indomptables : Ces misérables de la tanière

Team manager, team press officer, kit manager, team security sont ceux-là dont la joie de la victoire de leurs sélections se transforme si souvent en amertume au moment de payer les primes. Tel un jeu de ping-pong, les services du Premier ministère et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) se rejettent le tort. Quatre ans que ce cirque infernal aurait du prendre fin.

Du 18 au 20 septembre 2018, l’Académie nationale de football (Anafoot) a formé une vingtaine de journalistes au métier de medias officer, communément appelé Team press officer. Un engouement impressionnant pour un poste de laissés pour compte dans les sélections nationales du Cameroun. Là-bas en effet, la question des primes des collaborateurs du sélectionneur est un véritable serpent de mer. Alors même qu’un décret du président de la République datant de septembre 2014 avait sifflé la fin de leur calvaire.

Mais sur le terrain, la réalité est totalement effarante. « _Nous pouvons passer deux mois à préparer un match de qualification. Si nous perdons, nous n’aurons droit qu’à nos primes olympiques soit 5 000 FCFA par jour de stage. Et bien même quand nous gagnons des matchs, nous sommes obligés de faire des sit-in au ministère des Sports, au niveau des services du Premier ministère, et à la Fécafoot pour espérer recevoir quelque chose », explique sous anonymat, le manager d’une sélection nationale.


Léocadia Bogben, ancienne Team press officer des Lionnes indomptables, a fini par jeter l’éponge au bout de plusieurs années. Outrée de devoir jouer les « prolongations », après chaque compétition, quoique d’heureuse pour les vice-championnes d’Afrique en titre.

Lors de la CAN masculine remportée en 2017 au Gabon, les team press, kit manager et team security n’ont trouvé le sommeil que grâce au mouvement d’humeur des joueurs réclamant une augmentation des primes. Le reliquat du déblocage spécial de 100 millions de FCFA avait permis, sur décision du Premier ministre, qu’on prenne aussi en compte les “ mal-aimés” de la tanière.

Il faut dire que la décision du chef du gouvernement se situait dans l’ordre normal des choses, tel qu’institué par le décret de 2014 du président de la République. L’article 15 dudit décret stipule que le paiement des primes aux joueurs et aux membres des structures d’encadrement est assuré par la Fécafoot qui reçoit l’argent de l’État sous la forme d’une subvention. Le décret a permis à la convention Minsep-Fécafoot signée en février 2015, et toujours gardée top secret, de fixer le montant des primes que devrait percevoir chaque membre de l’encadrement technique des Lions indomptables.

La confidentialité de ce document est tel que la plupart du personnel de nos sélections nationales ignorent son contenu. Et se trouvent donc contraints d’animer la rubrique des faits divers au lendemain des compétitions.

Deux poids deux mesures

C’est que, les nouveaux métiers du football institués par la Fédération internationale de football association (FIFA), peinent à s’imposer au pays de Roger Milla. Le rejet de ces métiers apparus pour l’essentiel durant la décennie en cours, amène certains fonctionnaires zélés à tenir des propos comme : _« la FIFA ne reconnait pas encore vos postes là. On vous nomme juste là pour vous faire plaisir ».
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D’une catégorie à une autre le traitement du staff varie. Quand bien même il faut remettre des primes, le personnel de l’équipe fanion est en général mieux rémunéré. Selon des confidences, Il est arrivé que lors d’une compétition, l’on attribue jusqu’à 1 million et demi de FCFA au Team press officer des Lions séniors, alors que ses confrères des autres sélections ont rarement perçu 500 000 FCFA.

 

 

Par: Christian Djimadeu

 

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