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FOOTFEMININ : La problématique d’une nouvelle dynamique, avec une présidente imposée par la Fecafoot

En 2012 en Guinée Equatoriale, les Lionnes sont sur le podium avec la médaille de bronze. En 2014 en Namibie, nos valeureuses Lionnes sont encore sur le podium avec cette fois, la médaille d’argent. En 2015 au Mondial féminin du Canada, les ambassadrices du Cameroun et d’Afrique sortent de la compétition au second tour, la tête haute. Aux Jeux Africains de Brazzaville en 2015, la dream team féminine du Cameroun est sur le podium avec la médaille d’argent. En 2016, elles sont une fois de plus médaillées d’argent au Cameroun.

Ce palmarès est assez éloquent pour nous qui avons vécu et continuons de vivre au quotidien le calvaire de ces jeunes filles, encadrées sur fond de sacrifices par des mécènes appelés abusivement Présidents de clubs. Et pour les échéances internationales, elles se préparent, dans la douleur, suivies par les autorités sportives qui savent bien faire dans la récupération des prestations honorables.

Et pendant qu’on avait cru un instant que ce football féminin camerounais allait connaître un sort meilleur après la CAN 2016, le constat est résolument amer. Car, sorties du Palais présidentiel après des moments euphotiques et des selfies d’occasion, nos Lionnes n’ont pu préserver la flamme allumée par leur prestation historique. Les professionnelles, issues des clubs locaux qui n’ont jamais bénéficié des retombées des transferts, ont regagné leurs clubs outre-mer, mais le football féminin national est resté dans la galère habituelle.


La Fecafoot qui a cru créer un certain intérêt avec la création d’une Ligue spécialisée, est vite retombée dans ses travers en lançant un championnat terne, dans l’indifférence collective, sous la supervision d’une Commission n’ayant aucun pouvoir, et toujours pilotée à distance par des administrateurs qui ne maitrisent pas grand-chose à cette affaire.

Des subventions insuffisantes

Ces messieurs de la Fecafoot ont-ils déjà tenu une sérieuse séance de travail avec les dirigeants des clubs féminins pour savoir qu’avec 3 équipes dans le Grand Nord (Diamaré, Guider, Garoua), 5 équipes à Yaoundé, une équipe à Ebolowa, une à Saa et une à Bafia, 5 à 6 millions de subventions versées de façon fractionnée à un club de Douala pour le transport, ne peuvent suffire. De même pour un club d’Ebolowa ou un club du Nord, obligé de se déplacer 9 ou 11 fois.

On rétorquera toujours à l’endroit de ces dirigeants, qu’on ne crée pas un club pour attendre des subventions. D’accord, mais on peut leur répondre qu’on n’organise pas un championnat national de première division dans l’ensemble du territoire, d’abord pour plaire à la FIFA qui l’a instruit, et faire croire au développement de ce football, sans réelle mesure d’accompagnement.

Pourquoi la Fecafoot reçoit-elle des subventions annuelles de la FIFA, ainsi que des financements des divers projets de développement ?

Pourquoi la Fecafoot qui n’arrive pas à dégoter un sponsor pour le football féminin, malgré les belles performances de nos Lionnes, peut-elle demander aux clubs d’un championnat non médiatisé et presqu’inaperçu, de trouver des sponsors ?

Pourquoi la Fecafoot n’a-t-elle pas attendu que ce soit la Ligue spécialisée, en création, qui lance les diverses compétitions de football féminin (championnat, coupe et autres) ? Où était l’urgence, quand on sait que la saison de football n’est à terme qu’au 31 Décembre ? 

Une autonomie factice aux ligues spécialisées

Parlant de la ligue de football féminin, les choses ont déjà été biaisées dans le comptage des clubs et des délégués, car nous savons tous que les championnats n’ont réellement été organisés que dans le Centre et le Littoral. Dans les autres régions, quelques rares clubs, sans grand niveau, n’ont joué qu’un ou deux matches des éliminatoires du Tournoi de la femme. Mêler la politique d’équilibre à la répartition des sièges, ne devrait donc pas écarter les Régions du Sud, de l’Est, du Sud-Ouest et de l’Adamaoua qui doivent aussi animer le football féminin.

Quand la Fecafoot impose Mme SAKWE Helen de Limbe Elles étaient cinq au départ :

– Mme Eko Céline, actuelle présidente de la Commission, ex-PCA du grand Canon de la Ligue professionnelle ;

– Mme Kalkaba, éternelle vice-présidente de la Commission depuis des années ;

– Mme Nyobè Rose, ex présidente de la Commission ;

– Mme la Sénatrice ASTA, présidente d’un club de football féminin ;

– Mme SAKWE Helen, ex-présidente de la Commission.

A quelques jours de l’élection de la Présidente devant conduire la nouvelle Ligue spécialisée de football féminin, l’information est tombée sur nos têtes comme une massue. Madame Sakwe Helen de Limbe est le choix de la Fecafoot. Un choix qui, pour les dirigeants de clubs, ramène ce football plus de deux décennies en arrière, dans la mesure où cette dame n’avait déjà rien apportée, ni à l’épanouissement de sa Commission, ni au football féminin dans sa région du Sud-Ouest. Décidement, à la Fecafoot de M. Tombi, on aime travailler avec les « benis-oui-oui ». En voilà une, Mme Sakwe, membre de l’AG, qui ne maîtrise rien dans la gestion du football.

Notre crainte se dessine, celle de cette autonomie des Ligues que l’on annonce à grand bruit, alors que l’on sait très bien que la Fecafoot voudra tenir la corde de la chèvre à distance. Car si la conduite de la Ligue professionnelle a échappé à la maison mère de par le charisme et la personnalité du Général, il ne sera pas question de ne pas marquer ces nouvelles ligues spécialisées à la culotte. D’abord en leur imposant un budget inadéquat, par rapport aux diverses missions à remplir, ensuite en donnant des instructions sous la table.

Les 20 délégués étaient partis pour objectivement choisir, au-delà des pressions, celle qui pourrait avoir plus de liberté d’action, trouver des financements, et qui pourrait s’affirmer en s’émancipant de cette fameuse autonomie qui sera en fait factice. Malheureusement, tout a été décidé à l’avance. Mme Sakwe sera présidente de la Ligue.

Si tous ceux qui font d’énormes sacrifices depuis des décennies pour encadrer de jeunes filles, avalisent le choix de la Fecafoot, alors la faute leur reviendra, car ils sont libres de choisir leurs dirigeants, en leur âme et conscience, au lieu de continuer à subir, comme au temps de l’esclavage. Dommage qu’il n’y ait pas un doublon d’Abdouramane dans ce football féminin qui a pourtant besoin d’entrer dans une nouvelle ère.

C’est donc au vu de tout ce qui se passe à Tsinga que se pose encore la problématique d’une nouvelle dynamique, pour ce football féminin qui ne rapporte rien à ces prédateurs de la Fecafoot et du Minsep, car encore considéré comme un support de simple animation.

Sachons que, même si le temps appartient à Dieu, il nous revient de l’user pour voir venir…

 

Par : Atangana Fouda/SG de SAWA UNITED GIRLS

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